Des associations accusent le département de refuser d’héberger des femmes avec enfants

Mépris
Bref
le 20 Nov 2025
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“Si les ministres de l’Intérieur et de la Justice sont à Marseille pour reconquérir des territoires perdus de la République, on a trouvé un facile à recouvrer.” En cette journée internationale des droits de l’enfant, Francis Vernède est particulièrement en colère contre le département des Bouches-du-Rhône et sa présidente Martine Vassal (divers droite). Le directeur régional de la Fondation pour le logement (ex-Fondation Abbé Pierre), avec le réseau Hospitalité Marseille, dénonce dans un communiqué le refus de la collectivité de mettre à l’abri des femmes en demande d’asile avec des enfants de moins de trois ans et/ou enceinte, comme l’oblige pourtant la loi et malgré des décisions de justice. Parmi elles, une mère enceinte de huit mois qui doit accoucher fin novembre.

Par trois fois depuis la rentrée, le conseil départemental a en effet été condamné par le tribunal administratif de Marseille à la prise en charge de familles monoparentales par son service de l’aide sociale à l’enfance dans un délai de 24h. Des décisions jamais exécutées, qui ont valu de nouvelles condamnations au département à des astreintes journalières de 100 euros. Francis Vernède ne cache pas son inquiétude : “Soit il y a des défauts opérationnels au conseil départemental, et je suis désespéré ; soit sa présidente veut faire un coup politique et ne plus prendre en charge les femmes en demande d’asile, comme les mineurs non accompagnés.” En attendant, les associations se substituent à la collectivité et logent les familles sur leurs fonds.

De son côté, le département déplore une “situation très tendue en matière de logement dans les Bouches-du-Rhône“. Il relève également que “la précarité croissante des publics et les situations administratives complexes de certaines familles, des cas de plus en plus fréquents de familles déboutées du droit d’asile qui relèvent de la responsabilité de l’État dans la maîtrise des flux migratoires, conduisent à une embolisation de ces dispositifs. Ils accueillent parfois ces femmes isolées et leurs enfants durant plusieurs mois, voire plusieurs années, alors qu’ils ne devraient être qu’une solution transitoire.”

Actualisation le 20 novembre à 19 heures : ajout de la réaction du département.

Jean-François Poupelin

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