Cannabis : un “appel de Marseille” pour la légalisation et des critiques

Pétard
Bref
le 9 Jan 2017
9

Cela fait quelques mois que le député PS Patrick Mennucci s’est emparé de la question du cannabis, de sa consommation et de son trafic, comme l’avait relaté notre chroniqueur Michel Samson. Ce dimanche, il a réuni avec une autre députée PS Marie-Arlette Carlotti 150 signatures pour “la légalisation contrôlée” dans une tribune parue dans le JDD. “Marseille souffre des dommages causés par la prohibition du cannabis. Nous voulons porter le changement et appeler à une politique plus efficace et plus humaine”, explique le texte.

Cet appel au débat a d’ores et déjà suscité des réactions, qui plus est dans le contexte électoral actuel. Pour Yves Moraine, candidat LR face à Marie-Arlette Carlotti aux législatives, “c‘est une hérésie en terme de santé publique [et] en matière criminologique”. Sur I-télé, Samia Ghali, sénatrice PS, juge peu efficace une telle mesure : “Les gens iront toujours chercher quelque chose de plus fort.” Surtout, le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a opposé une fin de non-recevoir : “Le gouvernement n’envisage pas, ni sur injonction d’une tribune, ni sur proposition de sa part, de modifier la loi et de légaliser le cannabis”, a-t-il expliqué au “Grand Jury” RTL-Le Figaro-LCI.

Commentaires

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  1. Peuchere Peuchere

    ils veulent nous enfumer…..
    Parlons du cannabis, on ne parlera plus de chomage !!
    un grand classique.
    Dans quelques semaines, parions que le débat sur le vote des étrangers refera surface

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Le débat sur ce sujet est trop sérieux pour être uniquement électoraliste. Il existe dans maints autres pays en dehors de toute échéance électorale. Et quelques pays n’en sont déjà plus à débattre, mais à faire évoluer leur législation. En France, on préfère jeter des anathèmes politiciens et fermer le débat avant même qu’il soit ouvert : c’est sans doute parce que nous sommes les plus intelligents sur cette planète…

      Certaines sommités médicales aussi pensent publiquement qu’une dépénalisation encadrée aurait moins d’inconvénients qu’une prohibition qui, sauf si on se cache derrière son petit doigt, apparaît totalement inefficace – et tragiquement pourvoyeuse d’actualité morbide.

      Même un hebdomadaire aussi peu gauchiste que The Economist a pris une position ouverte : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2016/02/16/pour-une-legalisation-du-cannabis-les-arguments-de-the-economist/

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    • Julien Vinzent Julien Vinzent

      @Electeur du 8e : la position de The Economist est aussi celle de nombreux libéraux, notamment outre-Atlantique, qui ne sont pas libéraux que sur l’économie mais aussi sur les questions de société.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Bonjour Julien. Oui, on mesure très vite le degré d’ouverture de la société française sur certains sujets sociétaux quand on voit que la dernière édition de National Geographic présente une couverture consacrée à la question du genre partout où il est diffusé, sauf… en Russie et en France, où l’on a préféré reléguer ce sujet dans les pages intérieures…

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    • Peuchere Peuchere

      et comme par hasard, le sujet ressort au moment des élections.
      Vous avez raison electeur du 8ème, le sujet est trop grave pour etre électoraliste…………..
      Depuis 2012, il aurait pû être traité par le Député Mennucci et la majorité dee gauche à l’assemblée nationale..

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Depuis 2012, il y a eu des élections en France en 2014, en 2015, et bientôt en 2017. Nous sommes donc toujours à la veille d’élections. J’en conclus qu’il n’y a jamais de bon moment pour ouvrir des discussions de fond sur des sujets sérieux. Ca fait partie du cinéma qui discrédite la classe politique française.

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  2. Tarama Tarama

    @Regard Il me semble que Mennucci porte cette idée depuis un moment, et vu la “droitisation” actuelle de la société je ne suis pas sûr qu’on puisse considérer qu’elle soit électoraliste (la porter expose plutôt à une volée de bois vert qu’à des plébiscites électoraux).

    Je pense que cet appel se produit dans un contexte où la guerre que se livrent les trafiquants de drogue a fait 34 morts dans le département en 2016, soit un record depuis la fin de la French Connection. Triste “record”.

    Beaucoup de politiciens (et de citoyens) s’en lavent les mains, sur le mode “tant qu’ils se tuent entre eux on s’en moque” (eux étant “la racaille”).
    Outre le fait que quand il y a une balle perdue qui touche un innocent ou qui finit dans la cour d’une école, le drame devient soudainement beaucoup plus prégnant, c’est une manière bien peu charitable d’aborder le respect de la vie humaine, chez des personnes arborant pourtant régulièrement la religion en bandoulière.

    Sur le fond, j’étais plutôt opposé à cela, car les hôpitaux psychiatriques sont pleins de patients chez qui le cannabis est un problème. La question étant : le cannabis provoque-t-il des psychoses ou ne fait-il que les révéler ?
    Quand je vois dans la liste des signataires plusieurs médecins de l’APHM, dont le Pr Lançon, un des responsables des soins psychiatriques à Marseille, ainsi qu’un addictologue, ça interpelle. Je serais curieux de connaître leur avis plus en détail.
    Ça c’est pour le côté sanitaire.

    Ce qui anime M. Mennucci est plus le côté sécuritaire et social il me semble, et dans ces domaines là le bilan est plus clair : les politiques actuelles ne fonctionnent pas.

    Il y a de plus en plus de fumeurs d’un côté (échec).
    La “guerre aux trafiquants” est un échec (malgré les rodomontades de Sarkozy et ses successeurs ministres de l’intérieur défilant à Marseille années après années pour afficher leur implacable volonté. Un coup de menton, une photo et puis s’en va), le trafic étant toujours aussi important et ses “dommages collatéraux” également.

    Même les policiers se plaignent de devoir se consacrer autant à ces missions au détriment d’autres. Même si dans leur cas le rapport à la chose est ambigu car quoi de mieux que l’arrestation d’un petit consommateur pour gonfler sans trop de peine les statistiques d’activité réclamées par la hiérarchie.

    La justice, elle, croule sous ces dossiers qui l’asphyxient littéralement, comme l’a écrit Michel Samson.

    Mais dans ce domaine comme dans d’autres la réaction majoritaire est “ça ne marche pas donc il faut accentuer les choses” (=”le pays était au bord du gouffre, nous avons fait un grand pas en avant”).

    De grands pays ont légalisé (Hollande, Californie récemment, ainsi que d’autres états américains), il ne semble pas qu’il se soit produit de cataclysme ou d’effondrement de la société.

    L’alcool, qui fait des dégâts sanitaires, est sacré en France. Le tabac, qui en fait encore plus, voit son commerce organisé par l’État. La question du cannabis mériterait au moins d’être étudiée sérieusement.

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    • julijo julijo

      J’adhère à votre questionnement.
      Une réflexion des “détracteurs” m’interpelle :
      « Les gens iront toujours chercher quelque chose de plus fort. »
      N’est ce pas déjà le cas…et quel poids accorder à cet argument que j’entend partout et qui ne me convainc pas.
      Il y a déjà des réseaux de drogues plus dures, des produits de synthèse à bas coûts….et s’agit-il réellement de la même clientèle ?

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  3. infodrogue infodrogue

    Il est essentiel de réfléchir à partir de données stables basées sur le bon sens et non sur des opinions « simplistes » rabâchées à travers une propagande incessante : « la prohibition a échoué », « la guerre à la drogue est un échec, place à la paix », « il faut couper l’herbe sous les pieds des dealers », « il faut assécher les réseaux criminels », « il faut attaquer les dealers au portefeuille »… Etc.
    Si c’était la “prohibition” qui est la cause de cette consommation, comment pourrait-on expliquer que les pays qui ont une législation très stricte sur ce sujet comme la Suède, la Finlande, la Norvège, la Grèce, Chypre, la Roumanie… Bref les autres pays d’Europe qui ont une législation similaire, soient les pays où la consommation est la plus faible d’Europe (moins de la moitié de la moyenne européenne) ?
    Comment pourrait-on expliquer que la consommation de cannabis ait baissé pendant 8 années consécutives (de 2005 à 2012) alors même que la loi n’a pas changé depuis 1970 ?
    Pour qu’une société puisse survivre, il est indispensable que le comportement de ses membres soit régi par des lois. Ces lois sont faites pour protéger l’individu comme les membres de la société afin d’en assurer la survie.
    Comme exemple simple, on pourrait se demander ce qui se passerait s’il n’y avait pas de code de la route : bien sûr que de griller un feu rouge pourrait n’avoir aucune conséquence s’il n’y avait personne de l’autre côté ! Ceci pour répondre à ceux qui disent que « fumer un joint de temps en temps chez soi est sans danger pour les autres », ce qui, au demeurant est faux et témoigne d’une profonde ignorance de ce qu’est le cannabis.
    Mais accepteriez-vous de circuler en voiture si le code de la route n’existait pas, si vous risquiez à chaque virage de trouver quelqu’un en face de vous ?
    La nécessité d’une loi qui interdise les comportements dangereux s’impose donc d’elle-même de par le simple bon sens.
    Il reste donc à décider si « oui » ou « non » le cannabis est dangereux pour la société…
    Et là TOUTES les études scientifiques sérieuses le confirment : le cannabis est dangereux pour l’individu comme pour la société dans laquelle il vit ! Et ces dangers sont pour la plupart largement sous-estimés, voire ignorés par la plupart des gens, qui sont abreuvés sans cesse par une propagande qui est loin d’être innocente !
    Pour parler des dangers de la consommation de cannabis il y a :
    • Les conséquences physiques,
    • Les conséquences psychiques et
    • Les conséquences génétiques c’est à dire qui vont altérer les générations futures.
    Tout cela est su, documenté et ne peut être remis en cause : les conclusions des études ne sont pas de vagues conditionnels mais des certitudes.
    Toutes les expériences de légalisation/dépénalisation qui ont été tentées à travers le monde se sont soldées par un échec cuisant et n’ont jamais fait diminuer la consommation. Comment pourrait-on imaginer qu’il en serait autrement en France ? Comment peut-on raisonnablement ignorer les multiples tentatives en ce sens, en particulier pour les états des USA qui ont légalisé récemment ?
    Je ne parle pas ici des “fanfaronnades largement relayées par les médias concernant “le pognon qu’ils gagnent” mais de statistiques réelles concernant l’évolution de la consommation depuis la légalisation : les résultats sont sans appel ! Voir le rapport officiel de l’HIDTA du 1er septembre 2016 sur les conséquences de la légalisation au colorado…

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