Avis favorable à l’expulsion de l’imam de la mosquée As Sounna

La commission départementale d’expulsion des étrangers, qui avait entendu hier mercredi 7 mars la défense de l’imam de la mosquée As Sounna (3e), El Hadi Doudi, a rendu aujourd’hui un avis favorable à son éloignement du territoire. La commission s’est basée sur des prêches extrémistes prononcés entre 2013 et 2017. Ceux-ci promeuvent un islam radical en opposition avec les valeurs de la République, expliquent en substance les juges. Ils observent que l’imam a fait “en permanence référence au djihad et aux mécréants”. “Il m’est insupportable d’entendre des musulmans critiquer la lapidation”, aurait-il déclaré par ailleurs, ce qui amène les juges à conclure que, pour lui, “les personnes se réduisent à un sexe, à une race et à une religion, l‘autre est nié dans son humanité est dans sa singularité”. Ils en concluent que “ces événements permettent de caractériser des incitations à la discrimination, à la haine et à la violence”.

L’imam, qui n’était pas présent lors de la lecture de l’avis ce jeudi, s’était défendu en invoquant des références théologiques, ainsi que la liberté d’expression. Il avait également émis le souhait de ne pas être séparé de ses enfants, se disant prêt pour cela à arrêter de prêcher. Mais les juges ont considéré que sa situation familiale ne saurait rendre la mesure d’expulsion disproportionnée, eu égard à son intérêt public. Et de qualifier cette situation familiale d’“ambiguë”, avant de souligner que l’imam, bien que présent en France depuis 1981, parle difficilement le français et a eu besoin d’un interprète pour s’exprimer durant l’audience.

À l’aune de l’avis rendu aujourd’hui, il reviendra prochainement au Ministre de l’Intérieur de prononcer l’arrêté d’expulsion.