À Fos, l’autorité environnementale rend un avis critique sur le projet “vert” Innovex

Myosotis
Bref
le 26 Mai 2023
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À Fos, l’autorité environnementale vient de rendre un avis critique sur le projet Innovex, qui doit accueillir des prototypes industriels en lien avec la transition énergétique. Cette infrastructure doit tester des technologies permettant d’améliorer la qualité de l’air, mais c’est justement la viabilité de cette finalité qui est ici remise en cause.

Dans un avis rendu ce vendredi, l’autorité environnementale estime que le dossier du projet “ne met pas en valeur l’effet positif global du projet en phase d’exploitation sur la qualité de l’air ou la réduction des émissions de gaz à effet de serre”. Lancé en 2016, le site Innovex accueille déjà un pilote industriel baptisé Jupiter1000, dédié au stockage d’énergies renouvelables. D’autres pilotes industriels doivent rejoindre la plateforme par la suite.

L’autorité environnementale relève aussi d’autres lacunes dans le dossier. En autres : une meilleure préservation du myosotis fluet, une plante protégée menacée par ce projet industriel de 15 hectares.

Commentaires

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  1. Marc13016 Marc13016

    Étrange, cette décision. Le projet INNOVEX a des objectifs expérimentaux, avec des prototypes industriels ou de “preuves de concepts”. Il porte sur les procédés de stockage de l’électricité à grand échelle, clé de voute d’une bascule massive vers les énergies renouvelables (enfin, intermittentes, mais c’est quasi la même chose). Il est là pour voir si ça peut marcher à grande échelle, en testant sur une petite échelle d’abord. Il n’a donc pas vocation à avoir des résultats “en phase exploitation” courante, puisque ce n’est lui qui va faire de l’exploitation, mais les installations réalisées sur la base de son expérimentation. Donc la raison invoquée par la DREAL (on suppose qu’il s’agit d’elle, l’autorité environnementale) est pour le moins surprenante.
    Quand aux espèces rares à préserver (myosotis nain et autre salicorne), le GPMM propose des mesures pour les transplanter, ou des mesures de compensation financière pour payer des opérations de ré-implantation dans d’autres zones. Franchement, si les prototypes industriels permettent un jour de maîtriser le stockage de l’électricité, et donc de passer au tout renouvelable, ça sera quand un grand bienfait pour l’humanité. Alors, quelques plantes en moins, ma foi, le rapport inconvénient / avantage est quand même favorable.
    J’espère que cette décision de la DREAL n’est pas doctrino-écolo centrée, ou qu’elle n’est pas instruite par un fonctionnaire ignorant. Courteline est tellement répandu dans les couloir des administrations de nos jours, on pourrait se méfier !

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  2. Pascal L Pascal L

    Ces 20 dernières années le lobby gazier s’est fortement intéressé au solaire avec l’idée que le stockage pourrait se faire grâce à l’hydrogène (ou à des hydrocarbures) après électrolyse. Il se heurte à 2 problèmes : le rendement de l’électrolyse ne dépasse pas 50 % (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Conversion_d'électricité_en_gaz ) et l’hydrogène se stocke assez mal (un réservoir de 80 litres extérieur avec 800 bars de pression (une bombe si ça explose) est équivalent à un jerrycan de 20 litres d’essence. Le stockage dans les hydrures métalliques est connu depuis les années 1970, le problème c’est que si il entre très facilement, il faut de l’énergie pour le faire ressortir.

    Les sociétés qui se sont lancées dans l’aventure n’ont pas vraiment réussies à percer, les gros groupes ont collectés des subventions (10 M€ pour le projets Jupiter 1000, quand même) pour l’instant peu de résultats au rendez vous. Les groupes mentionnés dans le commentaires de l’article de 2016 ne sont pas en brillante posture depuis 2020.

    Entre temps les batteries au sodium ont été développées, on passe à l’industrialisation en France (Tiamat Energy). La charge et décharge d’une batterie a un bien meilleur rendement que électrolyse puis la combustion de l’hydrogène. De plus, le sodium, il y en a plein les mers donc, à la différence du lithium, presque tout le monde peut s’en procurer.

    Personnellement je pense que les procédés doivent d’abord être au point dans les labo des universités avant de subventionner des entreprises privées pour les expérimentations.

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