Benoît Hamon à Marseille : "la droite déchiquette le pays"
Après Eva Joly lundi, c’est une autre pointure de la politique nationale qui était de passage à Marseille ce mercredi : le porte-parole du PS Benoît Hamon est venu animer un débat avec la fédération des Bouches-du-Rhône autour du texte Egalité réelle, adopté début novembre par le conseil national du parti.
Accueilli par Jean-Noël Guérini, nouveau premier secrétaire de la fédé, il a auparavant livré aux journalistes un discours très axé sur le social : « ce texte, c’est 5 mois de boulot avec une multitude d’acteurs du monde associatif, syndical, qui nous ont tous dit que l’urgence était dans leur secteur, qu’il y avait moins de moyens et plus d’inégalités », a-t-il entamé. Avant de reconnaître que l’un des arguments de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy qui avait le plus « fait mouche », est que « le PS serait le champion de l’égalité formelle, mais que ce projet qui proclamait des droits était factice, n’assurait pas l’égalité réelle ».
Pays déchiqueté
Sauf que si, à sa grande satisfaction, le texte qu’il est venu défendre a « crispé la droite », il a aussi été critiqué dans son propre camp… « Sur le projet éducatif, sur la santé, le logement, la réforme fiscale, tous les candidats socialistes reprendraient ce texte dans son intégralité », a-t-il nuancé. Préférant plutôt poser le PS en pommade réconfortante : « la droite dit qu’elle va faire campagne en meute. Mais une meute ça déchiquette, et c’est ce qu’elle fait avec le pays. Nous on cherche à le rassembler, le réconcilier. Il n’y a pas une semaine pendant laquelle Nicolas Sarkozy ne déclare pas la guerre à une partie des Français. »
Et concrètement, pour les Marseillais ça donnerait quoi l’égalité réelle ? « La première priorité doit être l’éducation, car c’est là que se joue la prévention des inégalités. Il faut les prendre à la racine avec un service public décentralisé de la petite enfance et une priorité sur le primaire. Sur le logement et plus particulièrement les loyers, une des priorités est d’augmenter le nombre de logements, notamment sociaux afin de libérer du parc privé, pour orienter les prix à la baisse. Face aux villes riches qui préfèrent payer plutôt que respecter la loi SRU, il faut multiplier par cinq les pénalités et permettre au préfet de se substituer au maire. On veut aussi encadrer les loyers à la relocation, taxer les logements vacants pour réduire la spéculation… »
Mais, à part sur la gestion de l’eau, sur laquelle la position nationale du PS est bien plus claire que localement, Benoît Hamon ne se mouille pas concernant d’autres problématiques locales, comme le service minimum et l’éthique :
Amitiés à Europe Ecologie…
A côté, Jean-Noël Guérini dodeline du chef. Et précise que la fédération discute en ce moment de ces thèmes, et d’autres comme « les transports, l’eau, l’aménagement du territoire », avec les autres composantes de la gauche. Après une rencontre avec Europe Ecologie-Les Verts vendredi dernier, il se prépare à des entretiens avec communistes, Front de gauche et radicaux de gauche. « Demain [jeudi, ndlr], je reçois à 14h30 les unions départementales syndicales », ajoute-t-il. Séparément on espère, vu l’ambiance entre FO et ses camarades…
Surprise, avec EE/Les Verts, la fédé a « créé une commission de travail » avec quatre responsables de chaque parti. « Nous travaillons sur des propositions et de futurs partenariats sur l’ensemble du département. Nous feront le point avant Noël sur ces travaux, qui se poursuivront pendant plusieurs mois. » Lundi, le parti écologiste, porté par ses derniers résultats électoraux, semblait plutôt vouloir se poser en force autonome. Et n’a pas manqué de critiques vis-à-vis des casseroles traînées par le PS local. Michèle Rivasi, députée européenne du Sud-Est, déclarant par exemple que « Jean-Noël Guérini ne correspond pas aux critères éthiques que porte EE/ Les Verts ».
Secrétaire adjoint de la fédération Jean-David Ciot « ne trouve pas que cela change quelque chose. Je considère aussi que l’éthique est importante en politique ». Puis, après cette belle langue de bois introductive, y va franchement : « ce que je regrette et que je condamne, c’est la stigmatisation des personnes pour pouvoir exister. Quand on fait un espèce d’amalgame entre tout et tout le monde, ça me rappelle quand le FN dit « tous pourris ». Je trouve que c’est une erreur stratégique et politique qui fait le jeu des extrêmes. Oui les élus doivent être exemplaires, mais ils ont droit à la présomption d’innocence comme tout citoyen. Je trouve donc ces propos scandaleux. » A part ça tout va bien.
Commentaires
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S’il n’y avait que deux axes à prendre à Marseille, peuchère !
http://skwizr.com/lx
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pour mémoire, je rappellerais que le donneur de leçons hamon s’est fait étrillé aux européennes et le ps lui a vite trouvé un poste de porte-bave…si les socialistes de sa région n’en ont pas voulu,c’est qu’il y a une raison…
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