Au PS 13, la rénovation se résume aux primaires

Au PS 13, la rénovation se résume aux primaires

Il ne sont pas trop de deux pour tenter de redresser la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône. Starsky et Hutch aka Alain Fontanel et Christophe Borgel, deux casques roses solfériniens doivent tenter d'aplanir les différends et d'organiser des primaires pour désigner les candidats socialistes aux municipales à Aix-en-Provence et Marseille.

C'est d'ailleurs ce dernier point qui constitue le principal enjeu. "Un état des lieux de la mise en oeuvre du rapport Richard" sera effectué, précise Christophe Borgel sans calendrier précis. Priorité aux élections et "aux préoccupations des électeurs". Sur ce point-là, les deux compères ont tout calqué sur la primaire présidentielle et nous voilà abreuvés de multiples détails : les candidats devront se déclarer entre le 1er et le 10 juillet et recueillir le parrainage d'un dixième des militants socialistes et d'1% du corps électoral soit un peu plus de 4000 Marseillais. Les candidats issus du Modem sont clairement exclus du jeu car "clairement dans l'opposition" au gouvernement. Et tant pis si, à Marseille comme à Aix, Bennahmias ou De Peretti font depuis plusieurs années cause commune avec la gauche.

"Point de vue commun" sur la métropole ?

Ce dernier point est d'ailleurs révélateur. Pour ceux qui en doutaient, la tutelle réfléchit bel et bien dans un cadre national. Dans ce sens, elle conserve aussi toutes les ambiguïtés du parti socialiste à l'heure de plonger dans le marigot local. Interrogés sur la métropole, ils estiment qu'"un point de vue commun à l'ensemble des socialistes dans ce débat" devrait pouvoir être trouvé sans qu'ils ne précisent jamais celui qu'ils entendent privilégier face à une opposition aussi protéiforme que soudée.

On peut encore pardonner au duo de ne pas vouloir entrer dans le détail des difficultés locales de leur parti notamment lors des scrutins internes. "Rares sont ceux qui n'ont jamais totalement péchés en la matière, se repent Borgel, mais dans un vote public, on n'est plus du tout dans le même rapport". Les équipes de foot votant comme un seul homme et les voleurs d'urnes ne nichent certes pas tous en Provence. Mais, "s'il y a des bureaux de vote où il peut y avoir plus de doutes en raison de forces obscures ou d'habitudes étonnantes, le PS au niveau national mettra plus de moyens pour faire en sorte que ce soit transparent".

Cela veut-il dire que cette élection pourrait être manipulée ? "Personne ne pèse sur ce genre d'élections", balaie Borgel. "C'est la loi des grands nombres qui s'applique", complète Alain Fontanel. Pourtant, dans la coulisse, le président du conseil général se démène déjà pour miner la tutelle en comptant sur l'aide de ses amis dans le parti. Celui dont le président Hollande alors en campagne avait dit qu'il n'était "plus membre du parti socialiste" a pavané devant photographes et cameramen à l'automne lors des votes préalables au congrès de Toulouse. Alors y a-t-il un problème Guérini pour les deux nouveaux patrons du PS 13 ? Si "le sujet est devant [eux]", visiblement c'est plutôt notre question qui pose problème. Réponse la prochaine fois. Borgel espère revenir un dimanche "pour essayer d'aller au stade". Dans la loge du président du conseil général ?, glisse-t-on, perfide. "Elle est bien bonne celle-là !"