Au lycée Thiers, des élèves pointent de nouvelles règles vestimentaires “islamophobes”

Reportage
le 5 Mai 2023
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Ce jeudi matin, plusieurs élèves, filles comme garçons, se sont présentés en robes longues après un appel à se mobiliser contre l'islamophobie au lycée Thiers, à Marseille. Quatre élèves se sont vu refuser l'accès à l'établissement. La mobilisation s'est accompagnée par une grève de plusieurs assistantes d'éducation.

Le parvis du lycée Thiers. (Photo : VA)
Le parvis du lycée Thiers. (Photo : VA)

Le parvis du lycée Thiers. (Photo : VA)

Il fait partie, selon les fameux palmarès, des meilleurs établissements scolaires de France. Situé en plein centre-ville de Marseille, le lycée Thiers est connu pour les bons résultats de ses élèves, mais également pour sa grande mixité sociale, à l’image de son emplacement géographique. Il est enfin un haut lieu du militantisme de la jeunesse marseillaise. Depuis le milieu de semaine, un appel à mobilisation diffusé depuis le compte Instagram Thiers en lutte circule sur les réseaux sociaux. Les administrateurs du “compte représentant des élèves militants du lycée” incitent ainsi leurs camarades à venir “tous.tes en robes au lycée”, ce jeudi 4 mai. Une action qui a pour but, écrivent-ils, de lutter contre “le sexisme et l’islamophobie”.

À Thiers, c’est ce dernier sujet qui fait débat, ce jeudi. “Ce matin, mentionne dans la journée le compte Instagram, la direction a refusé l’accès à plusieurs élèves en robe longues, à caractère soi-disant “ostentatoire”. Des lycéeen.nes et AED [assistants d’éducation, ndlr] en grève dénoncent une stigmatisation islamophobe générale, ciblant notamment les élèves portant le foulard en dehors de l’établissement.” Selon les informations de Marsactu, cinq assistantes d’éducation du collège sont en grève pour soutenir l’action. Sur place, si l’événement n’a pas vraiment eu le retentissement escompté par ses organisateurs, il a eu le mérite de lancer le débat. Et de faire des remous.

“Ça va trop loin”

Il est 10 heures et Amandine* discute avec ses amis devant l’entrée du lycée. Elle a une grande robe à fleurs qu’elle a enfilée ce matin “en soutient au mouvement”, assume-t-elle. De l’islamophobie dans son lycée ? Amandine et son groupe d’amis disent le constater régulièrement. “Ici, c’est n’importe quoi. Les filles qui mettent des micro crop top on leur dit rien, mais quand on couvre notre corps, on considère que c’est religieux. Ça va trop loin !”, lance une jeune fille. Le débat se poursuit : “L’été, celles qui ont des vêtements amples se prennent toujours des remarques, du style, ‘ça va ? Tu n’as pas trop chaud ?‘”. Des remarques qui visent, estiment le groupe d’amis, “toujours les mêmes, les filles qu’on voit voilées devant le lycée.”

Un professeur est particulièrement visé. “Alors lui, c’est sûr, il est raciste, lance un garçon, cheveux longs et boucles aux oreilles. Quand c’était le Covid et qu’on avait des masques, il a dit ‘déjà que je n’aime pas les femmes voilées, là, c’est la catastrophe‘”. Ce matin, Amandine et sa robe fleurie ont pu entrer en cours sans souci. Ce qui n’est pas le cas de Maryam*. À l’heure de la mobilisation, cachée dans une ruelle à quelques mètres de là, elle enlève son sweat à capuche pour enfiler ce qu’elle considère être “une robe ample”. Des copines lui tiennent un portable en mode selfie pour qu’elle puisse ajuster un voile, rose. De la même couleur et la même matière que sa robe. “Je n’ai pas pu entrer avec ma robe ce matin, heureusement, j’avais des vêtements en dessous”, explique la jeune fille qui s’est vêtue ainsi spécialement pour la journée de mobilisation.

Culturel ou cultuel ?

La robe de Maryam peut être qualifiée d‘abaya, du nom de ce vêtement féminin traditionnel, ample, enfilé par-dessus sa tenue, dans certaines traditions musulmanes. Il peut être assorti d’un voile, il peut aussi être porté sans, quotidiennement dans une démarche plus culturelle que religieuse. Quoi qu’il en soit, l’abaya est interdite au sein des établissements scolaires. Notamment depuis la circulaire envoyée en novembre 2022 par le ministre de l’Éducation Pap NDiaye, qui demande un serrage de vis en termes de laïcité. Et laisse tout de même un flou dans l’interprétation de ce qui doit être interdit ou non. Un message qui a pu entraîner des dérives, comme c’est le cas par exemple au lycée Victor-Hugo, comme le relatent nos confrères de Mediapart.

Au lycée Thiers, ce jeudi matin, quatre jeunes filles se sont vu refuser l’entrée du lycée. Ce que confirme l’administration à Marsactu. L’une d’entre elles, n’ayant pas d’habits de rechange, aurait même dû rentrer chez elle. “Elle n’avait rien dessous, mais ce n’était même pas une abaya qu’elle avait, défend-on devant le lycée. Et même, l’abaya ça peut être culturel, je connais des gens qui en portent et qui ne sont pas du tout religieux.” Marsactu n’a pas pu échanger avec cette jeune femme. Mais sur le parvis de l’établissement, les anecdotes fusent.

“Moi, ma croix, ça passe”

Pendant que Maryam remet son voile, Caroline, pendentif avec une croix bien visible raconte : “Moi, ma croix, ça passe. On m’a dit que ce n’était pas ostentatoire. Mais j’ai une copine elle avait une bague avec un croissant, on lui a demandé de la retirer.” Au lycée, Thiers, “les bandeaux et serre-têtes” dans les cheveux seraient interdits. “Même moi, on m’a demandé d’enlever mon bandeau, comme si j’allais mettre un voile”, pouffe un adolescent. Cette interdiction ne figure pourtant pas dans le règlement intérieur du lycée, consultable en ligne. “Depuis cette année, en tout cas, on a senti un durcissement”, abonde Amandine. À plusieurs reprises, une même histoire revient.

Il y a moins d’un mois, Anissa se serait présentée au lycée avec une robe longue, unie. Abaya ou pas ? “Même pas”, assurent certains élèves, sans qu’il soit possible de le vérifier. La suite en tout cas, est toujours la même : “Elle a été présentée seule, face à la classe, on nous a dit que c’était interdit. Et puis le CPE [conseiller principal d’éducation] lui a demandé de mettre des vêtements des objets trouvés. Ils puaient et étaient moches. Franchement, c’était de l’humiliation.” Contactée à, plusieurs reprises, la direction du lycée Thiers n’a pas répondu à Marsactu dans les temps impartis à la publication de cet article.

“On est sur une politique générale de la suspicion et c’est grave”

Sous couvert d’anonymat, deux membres du personnel ont confié à Marsactu avoir reçu des consignes en amont de l’action lancée par les lycéens. “On nous a demandés de viser les abayas, que si trois élèves se pointaient comme ça, il fallait les isoler et appeler les parents pour qu’ils apportent des rechanges. Mais que s’ils étaient 50, on devait interdire l’accès en rappelant que le lycée n’est pas un lieu d’expression politique”, glisse-t-on. Avant de poursuivre : “On a déjà vu des élèves qui arrivent voilées dans les escaliers se faire réprimander violemment.” Ce jeudi soir, un conseil d’administration avec à l’ordre du jour la question de “la tenue correcte” doit avoir lieu.

“Les élèves ne délirent pas”, confie encore une professeure. Cette dernière considère que des dérapages racistes ont bien lieu dans l’enceinte de l’établissement, sans que la situation ne soit propre à Thiers. “Il peut y avoir des propos racistes, mais ils sont systématiquement sanctionnés, nuance-t-elle. Si les élèves ont pu sentir un durcissement cette année, je pense que c’est plutôt lié à la circulaire de Pap NDiaye qu’à une volonté de la direction. On est dans une politique générale qui se base sur l’intention, sur la suspicion et c’est cela qui est très grave.”

Devant le lycée, la sonnerie de midi vient de sonner et les élèves sont perplexes. “Un coup nos jupes sont trop courtes, un coup elles sont trop longues. On fait comment, en fait ?”, lance une jeune fille voilée. À ses côtés, un jeune homme conclut : “Moi, j’ai un copain qui est entré en jupe ce matin, et on lui a rien dit.” Certains combats avancent plus vite que d’autres.

La réponse de l’administration du lycée Thiers
L’administration du lycée Thiers a fait part de ses commentaires sur cet article vendredi 5 mai, après parution. Nous les ajoutons ici. “Sur le fond de la circulaire, l’école jusqu’au bac est le lieu où on réunit les élèves. Préserver les jeunes quelle que soit leur origine de toute forme de prosélytisme quelconque, pas forcément religieux, c’est bien, souligne Éric Gallo, proviseur. Être taxé d’islamophobie c’est un peu dur, car ce n’est certainement pas notre intention. Nous appliquons la circulaire rappelant la loi 1905. Dans l’établissement, il y a une nécessité de neutralité, pour tout le monde. Une croix, une kippa, une soutane, ce n’est pas accepté. Même pendant le carnaval, j’ai refusé l’accès à une jeune homme déguisé en prêtre. Ca ne concerne pas que l’Islam”. Concernant les élèves refusées à l’entrée, il indique : “On les a invitées comme à chaque fois à casser la tenue, par exemple en enfilant un vêtement par dessus pour trancher”. Des précisions complétées par la proviseure adjointe, Caelia Ponnau : “Ce n’est pas une consigne, c’est une façon de faire qui est celle de l’Éducation nationale. Si l’on n’a pas le temps de dialoguer avec les élèves, d’inviter les parents car le nombre de personnes concernées est trop important, on leur refuse l’accès”.

Actualisation à 15 h le 5 mai 2023 : ajout de guillemets dans le titre pour le terme “islamophobes”, qui correspond, comme remarqué en commentaires, aux accusations portées par les lycéens et non à un jugement de la rédaction.

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Commentaires

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  1. marianne13 marianne13

    Une enquête sur le prosélytisme musulman exercé ces derniers temps dans les collèges publics du centre ville serait également intéressante.

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    • Mars, et yeah. Mars, et yeah.

      Vous touchez à un tabou, même si vous avez mille fois raison.

      Aucun élu n’osera mettre cela sur la table, ni aucun fonctionnaire susceptible d’être impacté par la réaction des élus qui bénéficient de ce communautarisme en l’entretenant.

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  2. mrmiolito mrmiolito

    Il y a beaucoup de pays où les enfants aimeraient simplement pouvoir aller à l’école, les filles en particulier. Pauvres gosses de démocratie, a qui on demande simplement une tenue un peu neutre, pour recevoir un enseignement gratuit, laïque, pluridisciplinaire…

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  3. Opiniatre Opiniatre

    « Au lycée Thiers, des élèves pointent de nouvelles règles vestimentaires islamophobes ». Pourquoi un titre aussi engagé ? Si la journaliste écrit que ces règles sont islamophobes, elle prend partie. Cela ne contribue pas à faire avancer un sujet complexe qui demande mieux que de recueillir la parole de quelques lycéens. Déçu par Marsactu.

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    • Andre Andre

      Entièrement d’accord. Ce terme reprend l’expression des manifestants lycéens, mais est ce judicieux?

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    • Lisa Castelly Lisa Castelly

      Bonjour, des guillemets étaient en effet prévus, ils ont été oubliés en cours de processus de publication. Nous les avons remis. Cordialement.

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  4. Christian Christian

    ATTENTION MARSACTU ! Attention à la naïveté face au prétexte commode de “lutte contre l’islamophobie”, prétexte qui n’est rien d’autre que l’un des aspects du prosélytisme religieux par des jeunes que certains réseaux sociaux ont endoctrinés.
    La direction de ce lycée a entièrement raison de vouloir préserver la neutralité scolaire..

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  5. jacques jacques

    Moi j’uis pas raciste,mais j’aimerais pas que ma fille se marie avec un musulman !

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    • marianne13 marianne13

      Les garçons musulmans du collège public du centre ville de ma petite-fille, âgée de 13 ans, affirment que la femme dans un couple musulman est une princesse …
      Rien à voir avec une femme instruite, indépendante.

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    • Patafanari Patafanari

      Moi, j’suis pas homophobe, mais j’aimerais pas que mon fils se marie avec un musulman .( Sauf avec Bilal Hassani qui est une princesse).

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    • julijo julijo

      complètement d’accord avec Patafanari !
      chuis pas raciste, pas homophobe non plus…..mais !

      ah, le serpent de mer, le gros marronnier, qu’est le sujet de la tenue vestimentaire à l’école…..déjà, je veux parler d’un temps que….vers les années 90, cela occasionnait déjà de beaux débats, intelligents, ou pas !
      Bis repetita placent

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    • Mammifère omnivore Mammifère omnivore

      😂🤣😂

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  6. tpmrs tpmrs

    Effectivement, j’attendais mieux de la part de Marsactu, que de prendre l’air du temps d’une certaine gauche, en amalgamant les tentative de maintenir la laïcité et l’islamophobie. Cet article manque de profondeur et de professionalisme.
    J’avais très spontanément soutenu ce journal lors d’un appel à souscription. Désormais, je m’interroge.

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    • julijo julijo

      pour l’amalgame, on est servi avec votre commentaire !

      une certaine gauche ? allez voir du côté de ciotti, lepen, pape n’diaye….

      marsactu fait part de témoignages recueillis dans la rue auprès de lycéens….pour moi, marsactu a fait le boulot !! et je l’en remercie.

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    • Zumbi Zumbi

      Les faits et les propos évoqués n’ont rien à voir avec la laïcité mais tout à voir avec des campagnes discriminatoires issues de la parano de l’extrême-droite… et dont le résultat est de gonfler le public des établissements privés, en très grande majorité catholiques, où l’on retrouve aussi bien les élèves dont les parents cèdent à ces paniques identitaires… que les élèves “voilées” ou “vêtues d’abayas” (c’est dingue le nombre croissant de vêtements qui sont désignés sous ces termes !). Et pendant ce temps-là on ne s’occupe pas de l’essentiel : l’instruction des jeunes filles et jeunes gens, futur.e.s citoyen.ne.s de notre République censée ” laïque, démocratique et sociale”.

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    • Andre Andre

      Zumba, je suis arrivé à comprendre votre texte malgré l’écriture dite inclusive. Il relève d’une tactique habituelle pour éviter le débat, qui consiste à le détourner, à regarder ailleurs. Vous évoquez l’extrême droite, sa parano, l’enseignement qui serait négligé parcequ’on s’intéresse à ce sujet. Mais ignorez vous l’islam politique et son influence croissante? On ne voyait pas de femmes voilées ou en tenue dite traditionnelle à Marseille avant la montée en puissance de cette forme d’Islam dans les années 90. En Iran, des jeunes filles se font encore assassiner pour refuser de se soumettre à cette soit disant tradition. Désolé de devoir vous le rappeler.

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    • Alain M Alain M

      André, le texte de Zumbi est parfaitement clair. Il aurait pu ajouter que l’influence croissante de l’islam qui vous fait si peur est également une construction dans laquelle les médias, relais du régime, jouent un rôle majeur. Les études montrent, les unes après les autres, que le mouvement de fond concernant l’islam est la sécularisation, la sortie du religieux. Les enfants de l’immigration de pays musulmans rejoignent en une génération les pratiques religieuses des Français déjà installés. Le seul groupe en expansion est celui, largement majoritaire, des incroyants, des croyants non pratiquants, des athées etc….Le reste est une construction laborieuse pour contenir la panique culturelle devant une possible liberté du corps des femmes. Dans ma jeunesse celles qui s’habillaient en mini jupe , sans soutifs créaient du scandale. Puis les monokinis etc…Aujourd’hui c’est l’inverse. Qu’une femme puisse décider de s’habiller comme elle l’entend, y compris pour des raisons intimes, les met en panique. Après avoir été des “salopes” elles ne sont plus assez ” salopes” …Et si on leur foutait la paix et que l’on se mette à parler des vrais problèmes. Des salaires, des retraites, de la santé …par exemple.

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    • Andre Andre

      Alain, vous essayez de vous persuader qu’il s’agit d’une simple mode vestimentaire, librement consentie dans l’intimité des choix personnels de ces personnes, en dehors de toute influence dogmatique. Admettre le contraire vous entraînerait-t-il hors de votre zone de confort idéologique? Ceux qui pensent différemment sont probablement victimes de fantasmes islamophobes. Mais les faits sont têtus. Si vous m’avez lu, je rappelle qu’on ne voyait pas à Marseille un seul foulard avant les années 90 et il y avait pourtant beaucoup de musulmanes qui devaient pratiquer leur religion librement. Comme par hasard, sans doute, les années 90 sont celles de la montée de l’islamisme radical dans les pays musulmans, le GIA en Algerie, etc.
      Bref, si les études que vous citez démontrent que les musulmans reviennent à des conceptions plus laïques, s’ils ne succombent plus aux sirènes des Frères musulmans et autres salafistes, c’est tant mieux pour eux et pour la société française.
      Mais il se trouve que j’ai plutôt des témoignages inverses, les jeunes générations étant plus endoctrinés que leurs parents.

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  7. Manipulite Manipulite

    Quelle naïveté dans l’angle de traitement de l’article !
    Les tentatives de pénétration de l’islam radical dans les établissements d’enseignement sont ignorées. Parole donnée au gamins et gamines sous influence qui veulent se faire passer pour des victimes tout en ayant la chance d’être dans un des meilleurs lycées de France.
    Pensées aux résistantes iraniennes dont ces djeunes n’ont sans doute pas entendu parler.
    Enseignants ne lâchez rien face à l’intégrisme, vous êtes le dernier rempart !

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    • julijo julijo

      pour que les enseignants ne lâchent rien, il faudrait encore qu’ils soient correctement soutenus. (et un peu mieux que samuel paty)
      par ailleurs, les autocensures, les évitements, sont largement partagés. et on le comprend bien.
      il faut savoir que dans l’éducation nationale le mot d’ordre est “pas de vagues” appliqué avec un art consommé. administrativement et psychologiquement.

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    • Jean-Marie Leconte Jean-Marie Leconte

      Tout à fait d’accord. Meci

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  8. Tarama Tarama

    Si la robe type abaya peut être un vêtement “culturel” (et pas uniquement cultuel), alors elle doit être autorisée, sans voile sur la tête.

    Je dis ça et je n’ai AUCUNE complaisance avec les religions et leurs carcans vestimentaires.

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  9. Andre Andre

    Ah! Nous avons tous eu 17 ans et avons été sans doute idéalistes. Mais il faudrait que ces lycéens comprennent que derrière ces tenues, qui n’ont rien a voir avec une simple mode, se dissimule un islam politique ou tout simplement, une tradition archaisante et patriarcale, ce qui est guère mieux.
    Sujet du bac: “accepter la soumission est il
    une liberté ?” Thèse, anti-thèse, synthèse, vous avez quatre heures.

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  10. Lecteur Electeur Lecteur Electeur

    1. Marsactu a eu raison de publié cet article qui est un authentique travail de journaliste même si les guillemets rajoutés au titre sont superflus.

    2. Article 1 de la Constitution du 4 octobre 1958 :
    «La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances…”
    Par conséquent la République (res-publica, chose commune qui appartient à tous) ne devrait pas faire de distinction de tenue vestimentaire et certaines lois, décrets ou circulaires sont sans doute à revoir pour être mis en conformité à la Constitution.
    En cultivant l’interdiction les ayatollahs d’un pseudo laïcité renforcent un certain extrémisme religieux.

    3. Bien qu’aujourd’hui athée, j’ai eu une éducation religieuse catholique et je me souviens des images illustrant alors mon missel ainsi que des images « saintes » de la «vierge Marie ». Si cette « vierge Marie » se présentait aujourd’hui dans l’un de nos lycées marseillais elle serait sans doute refoulée alors que sa tenue était celle des femmes de Palestine de l’époque. (voir sur Internet, option image, avec les mots clés : tenue religieuse vierge marie.

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    • Andre Andre

      Cher Lecteur Electeur,
      1- Nous ne sommes plus du temps de la Vierge Marie. Pour info, les athéniennes elles aussi, à cette époque, ne sortaient pas sans être couvertes de leur himation. Mais les temps ont changé, ce que ne veulent pas admettre les islamistes radicaux qui voudraient encore vivre au temps de Mahomet.
      2- Réduire l’Islam au dogmatisme des islamistes, avec leur voile pour les femmes, leur barbiche et leurs tenues afghanes est méconnaître cette religion. L’Islam n’existe pas que sous sa forme fondamentaliste et ce n’est pas rendre service aux musulmans que de défendre cette idée.
      Au passage, et je l’ai déjà écrit plus haut, il y a des femmes et des jeunes filles qui, en Iran, se font assassiner, rouer de coups, violer, pour refuser de porter le voile.

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  11. pm2l pm2l

    Un établissement d’enseignement a-t-il vocation à être un lieu où chacun vient afficher à loisir, dans un esprit militant et prosélyte, ses particularités d’origine ou de croyance ?
    Ou bien doit-il être un lieu d’inclusion où l’on apprend à vivre ensemble en mettant en avant ce qui rassemble plutôt que ce qui divise ?
    Ce groupuscule activiste (4 cas sur 2000 élèves, ça dit assez l’ampleur de la “mobilisation”) a choisi son camp.
    Quant à l’auteur de cet article, qui donne beaucoup d’importance à un non-événement, il aurait mieux fait de mieux choisir ses mots et d’utiliser les guillemets avec plus de sens de l’équilibre.
    In fine, il ne semble y avoir qu’une solution pour régler ce problème : l’uniforme obligatoire pour toutes et tous.

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  12. gabeloupasfou gabeloupasfou

    Uniforme pour toutes et tous, et stop les remarques blessantes du corps surveillant/enseignant.
    Plus de problème sauf pour ceux qui croient que la politique, les cultures et religions doivent prendre le pas sur l’enseignement dans un établissement d’enseignement.

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  13. Avé Avé

    L’article n’est pas bien équilibré, effectivement, en même temps la direction du lycée n’a pu répondre qu’après-coup.
    Je suis comme d’autre sceptique sur le “combat” des jeunes lycéens qui semblent ne pas comprendre que l’école est un lieu de neutralité religieuse, quelle que soit la religion concernée. Les finasseries sur le cultuel/culturel et le type de jupe alors qu’il s’agit assez manifestement de tenues religieuses signalent surtout une perte de repères et une forme de repli, pas forcément méchante ou “islamiste politique” d’ailleurs, mais tout de même une coupure. Il est normal que l’administration soit vigilante, et seuls ceux qui ne font rien ne prennent pas le risque de se tromper sur le type de tenue.

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    • Avé Avé

      Et j’oubliais, le type de comparaison oiseuse de certains des jeunes entre crop top et abaya “culturelle” laisse rêveur, on peut aplatir les choses autant qu’on veut on a dans un cas une tenue au pire vulgaire de l’autre une tenue religieuse.

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  14. Vincent Kaliste Vincent Kaliste

    L’abaya n’est pas un vêtement traditionnel. C’est un uniforme prosélyte et militant. Ne pas le voir est soit de l’aveuglement, soit de la naïveté, soit du cynisme, soit de l’hypocrisie.

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  15. Moaàa Moaàa

    Je croyais lire des lecteurs de marianne ou valeur actuelle, choquant vos abonnés @Marsactu

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  16. TINO TINO

    Laissons chacun s’habiller comme bon lui semble . Au nom de dieu, de la mode, des influenceurs (ses), de Nike, peut être ?

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  17. BernardMounier BernardMounier

    Le “meilleur” lycée de France a malheureusement un proviseur assez inculte. Pour le sens de “prosélyte”, qu’il (re)tourne chez Montesquieu. et chez les meilleurs auteurs qui ont employé ce mot. D’autre part la laïcité façon 1905 est aveugle à “l’origine”, ce qu’il semble ignorer, et la loi de 1905 ne traite que de la “neutralité” religieuse chez les fonctionnaires. Il ignore aussi la différence entre la sémiologie de la signification et celle de la communication, etc. Ce fonctionnaire d’autorité devrait faire quelques études approfondies avant de s’exprimer par écrit aussi imprudemment. Mais il présente un profil assez courant chez ceux qui institués en tant que “patrons” croient que leur autorité suffit à faire gober leur idéologie mal fagotée.

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