Après Toulon, Moby Lines veut venir s'installer à Marseille, c'est la CGT qui va être contente…

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le 12 Avr 2010
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Après Toulon, Moby Lines veut venir s'installer à Marseille, c'est la CGT qui va être contente…
Après Toulon, Moby Lines veut venir s'installer à Marseille, c'est la CGT qui va être contente…

Après Toulon, Moby Lines veut venir s'installer à Marseille, c'est la CGT qui va être contente…

La grève à Marseille,c’est comme les trains, il faut se méfier, car elle peut toujours en cacher une autre. On passe rapidement sur la SNCF et sa direction qui nous prend vraiment pour des jambons, pour rester polis. « le trafic reprend progressivement, seulement 3 % des employés de la Sncf sont en grève ». Ah bon, ils doivent compter les retraités pour arriver à ce genre de statistiques. Ils devraient faire un tour à la gare Saint-Charles et expliquer à leurs clients qui patientent pendant plusieurs heures que le trafic « reprend progressivement » et qu’il y a seulement 3 % de grévistes… Et comme d’habitude la direction veut bien négocier on ne sait pas bien quoi d’ailleurs, avec Sud et la CGT , mais exige avant toute chose la reprise du travail. Forcément, Sud et la CGT ne veulent pas stopper le conflit tant que la direction n’a pas accepté leurs revendications que tout le monde a d’ailleurs oubliées. Enfin, tout ça s’arrangera bien à la fin de la semaine quand les parisiens seront en vacances, pour l’instant il n’y a que dans le sud-est et sud ouest que c’est bloqué. Ils peuvent bien patienter, dans le sud, ils ont l’habitude….
Un autre conflit pourrait bien redémarrer avec le printemps, c’est celui des traversées avec la Corse. La Sncm s’était mis en grève il y a dix jours pour manifester son désaccord avec l’arrivée d’une nouvelle compagnie italienne, la Moby Lines entre Toulon et Bastia. La CGT  accuse ces compagnies italiennes « low cost » de faire à la Sncm une concurrence déloyale. Comme toujours dans ces cas là, les politiques locaux regardent ailleurs, et refilent la patate chaude au gouvernement qui lui botte en touche, et crée une commission ad hoc  pour essayer de régler le problème. Cette commission est dirigée par le Sénateur normand Charles Revet. On lui souhaite bien du courage. Pour l’instant, le Sénateur déjeune et offre des tournées de trous normands avec les uns et les autres à Bastia, à Toulon, à Marseille… Officiellement il consulte, en réalité il joue la montre en essayant de rendre son rapport le plus tardivement possible. Idéalement après la fin des vacances de Pâques, car cela pourrait devenir sportif sur quelques ports méditerranéens quand les conclusions du Sénateur seront rendues publiques. Parce que, forcément, il va y avoir des déçus, les positions de l’ensemble des acteurs étant quasiment irréconciliables. Bon, on va essayer d’y voir plus clair ensemble, mais on vous prévient, ce n’est pas simple.
Il y a d’abord les subventions. Pour permettre à ses habitants de bénéficier de liaisons tout au long de l’année, depuis plusieurs ports de la Corse, et depuis plusieurs ports du continent ( Marseille, Nice, Toulon), et tout ça à des tarifs accessibles, l’Assemblée Territoriale Corse,  subventionne très largement les compagnies maritimes. De deux façons. Sous forme d’une Délégation de Service Public ( DSP), tout d’abord. Et là, ce sont les compagnies marseillaises, la Sncm et la CMN qui ont remporté l’appel d’offre de la DSP. Cela impose des contraintes fortes ( fréquence des traversées, qualité des bateaux…) mais en face les sommes sont importantes, même si elles viennent d’être réduites, les 2 compagnies vont néanmoins toucher un peu plus de 96 millions d’Euros cette année. Et ensuite il y a l’aide sociale. Cette autre subvention, en baisse aussi,toujours versée par l’Assemblée Territoriale est moins importante , Corsica Ferries aura touché 18 millions d’euros en 2009, mais elle  impose beaucoup moins de contraintes. Elle est calculée sur le nombre de passagers corses transportés. Evidemment la nouvelle compagnie la Moby Lines, qui effectue des traversées entre Toulon et Bastia depuis le 1 avril, veut également toucher cette aide qui est tout de même de l’ordre d’environ 10 euros par billet. Pour la Cgt, Moby et Corsica, qui opèrent sous pavillon italien, avec des marins italiens et de l’est de l’Europe sont évidemment de dangereux négriers, transportant leurs passagers dans des sortes de Titanic. Ils refusent donc que ces compagnies bénéficient du moindre euro, en ne trouvant pas normal que La Corse aide le service public et le concurrence en même temps. Pour rester dans la caricature, du côté italien, on regarde ces marins CGT comme des staliniens de la pire espèce qui ne cherchent qu’à tuer la concurrence, pour revenir au monopole d’avant et à ses petits avantages pas très avouables. Entre vieilles familles d’armateurs italiens et marins de la CGT, forcément 2 mondes s’affrontent. Le grand écrivain sicilien, auteur du Guépard, Giuseppe de Lempedusa, aurait pu en raconter l’histoire. De son côté, la direction de la SNCM et son actionnaire Véolia, laisse faire la CGT. Même si ils condamnent officiellement les méthodes du syndicat, ils ne voient évidemment que du bon à ce que leur bête noire, La Corsica ait désormais un concurrent low-cost à Toulon, et que les aides sociales puissent être remises en cause par l’Assemblée Territoriale Corse.
Avec un nouvel atout pour la Sncm. Car, a la faveur des dernières régionales, l’Assemblée Corse est passée de l’UMP au Parti Communiste... A peine élu, le nouveau Président Dominique Bucchini, s’est empressé de recevoir la CGT et de dénoncer les subventions votées par ces prédécesseurs à la Corsica. Mais comme rien n’est jamais simple en Corse, ce Président ne dispose que d’une majorité relative, et il n’est pas sur que sur un sujet aussi sensible que celui-la, il puisse faire voter l’arrêt de l’aide sociale, sachant que les bateaux de la Corsica transportent près de 2 millions de touristes en Corse chaque année...
Et enfin, pour mettre un peu plus de piment dans les penne a l’arrabbiata, l’armateur Vincenzo Onorato, le propriétaire de la compagnie Moby Lines, vient de déclarer à l’hebdomadaire « Le Marin », qu’il n’excluait pas de s’installer à Marseille  » Toulon n’est qu’une première étape. Nous étudions notamment la possibilité de desservir la Corse au départ de Nice, voire de Marseille ». Houps, ce jour là, tous aux abris…..

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Commentaires

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  1. Bastiacciu Sensatu Bastiacciu Sensatu

    Faites mieux (sncm, cgt) de retourner au taf, bande d’abrutis, ils prennent quant ils veulent l’île toute entière en otage à chaque fois, pour moi vous savez : ces ignobles entités peuvent disparaître et très franchement : Bon viaghju !
    Heureusement qu’il y a Moby Lines et Corsica Ferries autrement, eramu freschi !
    Et vivement que la compagnie régionale enfin voit le jour dans son intégralité en Corse!

    Regardez ! Même ches les arabes il n’en veulent plus au Mahgreb de la sncm, C’est Louis Dreyfus qui les détrônent à plate couture et le “tsunami” des compagnies reste à venir (Grecs, Japonais, Suédois) çà arrive, çà arrive, et là, la pâtée sera bien méritée.

    Pour les non initiés : bon viaghju = bon voyage.
    eramu freschi = nous serions bien baisés.

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  2. psyko psyko

    de combien a augmenté le billet de bateaux depuis le 1er février ( début de la grève )

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