Agression au McDo de Saint Barthélémy : coup de pression ou “délinquance de droit commun” ?
Ce dimanche plusieurs employés du McDonald's de Saint Barthélémy ont été violemment agressés par une quinzaine de personnes. Tandis que la police y voit un banal fait divers, des salariés dénoncent un incident en lien avec la contestation du projet de reprise de ce restaurant.
Agression au McDo de Saint Barthélémy : coup de pression ou “délinquance de droit commun” ?
Un fait, deux interprétations. Ce dimanche, aux alentours de 22 heures, deux femmes accompagnées de leurs enfants entrent dans le restaurant McDonald’s de Saint Barthélémy. Elles commandent des sandwichs. Considérant le service de mauvaise qualité, ces dernières se montrent rapidement agressives verbalement et physiquement envers les employés du fast-food. C’est alors qu’une quinzaine de personnes les rejoignent, armés pour certaines d’armes blanches dont des couteaux. L’affrontement vire à l’agression générale. Plusieurs employés sont blessés. Ce lundi soir, au moins quatre plaintes ont été déposées. Voilà pour le factuel.
“Il s’agit de délinquance de droit commun, de problème de cité. C’est de la voyoucratie et les personnes mises en cause ne vont plus tarder à être arrêtées”, défend-on du côté de la direction départementale de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône, après l’audition de quatre témoins de la scène ayant porté plainte. Il s’agit là de la première version. La seconde est toute autre.
“Comme si c’était le repreneur qui parlait”
“J’étais sur place et j’ai tout vu. Ces mamans sont entrées et ont commencé à insulter les équipiers, entame Abadli Nour Douanne, l’un des managers du restaurant. Elles ne voulaient plus s’arrêter. Elles disaient “on va vous tuer, on va revenir, on est chez nous maintenant”. C’était comme si c’était le repreneur qui parlait.” Le McDo de Saint Barthélémy doit prochainement faire l’objet d’un projet de reprise pour devenir un fast-food asiatique halal. Syndicalistes et salariés contestent vigoureusement un projet de reprise qu’ils considèrent être “un plan social déguisé” mis en place pour mettre à l’écart un foyer de la contestation sociale au sein de l’enseigne McDo à Marseille (lire l’un de nos articles). Ces dernières semaines, le conflit dans ce restaurant connaît dans la presse un large écho local comme national.
“C’était d’une violence extrême, on ne voyait plus rien ça partait dans tous les sens, poursuit Abadli Nour Douanne. Peut-être que je suis fou, mais pour moi, ces agressions sont des menaces liées au projet de reprise”. Une interprétation qu’il n’est pas le seul à relater.
“Je pense aussi cela. Un des agresseurs a dit qu’ils seraient là le jour de la reprise et qu’il allait y avoir du changement quand le nouveau directeur serait là, ajoute Christophe Lomonaco, ex-directeur du McDo de Saint Bathélémy et élu CFE-CGC au comité d’entreprise qui s’appuie sur des notes écrites par le vigile dans le cahier d’observation ce jour là. Marsactu a pu consulter le document en question sur lequel on peut lire : “J’ai essayé de faire mon possible pour protéger les salariés, je me suis pris des coups et ils ont menacé de revenir, et que de toute façon, il allait y avoir un changement ici.” La police, qui auditionné ce lundi le vigile, n’y voit elle “aucun lien avec le conflit social. Les plaignants n’ont à aucun moment fait allusion à la reprise”.
Soutien du parti communiste
“La police dit de ne pas s’emballer mais les menaces continuent d’arriver”, contre-argumente de son côté l’avocat Ralph Blindauer, qui conteste pour les salariés le projet de reprise devant le tribunal de grande instance. Autre son de cloche qui va en ce sens, celui du secrétaire départemental du parti communiste des Bouches-du-Rhône qui le premier a alerté les médias sur cette agression. “Des hommes disant agir pour le futur repreneur, ont fait irruption dans l’enceinte du McDonald’s, et ont violemment agressé 9 salariés. C’est avec la plus grande fermeté que je condamne cet acte de violence et apporte tout mon soutien aux salariés qui se battent pour défendre leurs emplois”, écrit dans un communiqué Jérémy Bacchi.
Des propos qui “ne reprennent pas du tout la réalité de ce qui s’est passé hier [dimanche] soir“, a défendu la police. Pour l’heure, la direction départementale de la sécurité publique poursuit son enquête : d’autres employés doivent être entendus dans les prochains jours. De leur côté, les salariés, dont le restaurant doit être officiellement vendu ce mardi, ont reçu d’autres appuis. Ainsi, Sophie Camard pour la France insoumise appelle à un rassemblement de soutien ce mardi à 20 heures.
Commentaires
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McDo de St-Barthélémy : “on est chez nous maintenant”.
Barrière de Sormiou : “Ici, c’est chez nous.” (https://www.laprovence.com/article/edition-marseille/5097102/des-vigiles-deloges-de-la-barriere-dentree-de-sormiou.html.”)
Résidences fermées un peu partout à Marseille : “touche pas à mon territoire”.
(https://marsactu.fr/dossier/serie-petites-histoires-de-residences-fermees/)
Purée, le syndrome “Onéchénou” fait des ravages. Inquiétant.
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Ce n’est pas n problème “on est chez nous”, il ne faut pas tout mélanger
C’est le patronat qui voudrait réduire au silence les salariés, c’est toute la politique de notre gouvernement d’affaiblir les syndicats pour pouvoir baisser les salaires et détériorer les conditions de travail des salariés
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Vous avez certainement remarqué que la phrase est entre guillemets : je cite une des déclarations relevées dans l’article.
Libre à vous, ensuite, de considérer que l’auteure de cette déclaration est une représentante du gouvernement…
Que le futur patron de ce McDo ait envie d’intimider des salariés trop syndiqués et trop remuants selon lui
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Pardon, fausse manoeuvre…
Que le futur patron de ce McDo ait envie d’intimider des salariés trop syndiqués et trop remuants selon lui n’enlève rien à l’argument utilisé : “c’est chez moi, donc c’est un territoire où je fais ce que je veux.”
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Le visage sombre de Marseille et des Marseillais… A gerber!
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Pour mieux comprendre voici quelques titres ou extraits d’ articles de presse(de toute opinions) trouvés sur Google en tapant « McDonald évasion fiscale » Ou comment grâce à l’évasion fiscale les restaurants McDonald’s sont déficitaires.
A lire dans « Libé” Optimisation fiscale : McDonald’s épinglé par un nouveau rapport Par Ariane Debernardi — 19 mai 2018 à 11:43
A lire dans« Le Figaro « un milliard de recettes fiscales en moins pour les États européens au menu de McDonald’s», dénoncent dans un communiqué commun la Fédération syndicale européenne des services publics (EPSU), la Fédération européenne des syndicats de l’alimentation, de l’agriculture et du tourisme (EFFAT) et l’Union internationale des employés de service (SEIU).
A lire dans « L’ Humanité » Jeudi, 26 Février, 2015
McD Europe Franchising Sarl, installée au Luxembourg, ne compte que 13 sala-riés. En Quatre ans, elle a pourtant brassé plus de 3,7 milliards d’euros et n’a payé que 16 millions d’euros d’impôts, au Luxembourg. Ce qui constitue un manque à gagner de plus d’un milliard d’euros pour les pays voisins.
Cette entreprise détient la propriété de la marque McDonald’s. Qui veut ouvrir un restaurant Mc Do quelque part en Europe, doit payer, au nom de la propriété intellectuelle, jusqu’à 24 % de son chiffre d’affaires tous les ans à cette filiale Luxembourgeoise (4 % pour les frais publicitaires et jusqu’à 20 % sous forme de commission d’exploitation). En échange et en répondant à un cahier des charges strict, le restaurant pourra utiliser les noms, logos et les produits Mc Do. Il faut ajouter à cela le plus souvent un loyer, puisque si le géant possède les murs, le restaurant reste géré sur le principe de la franchise.
Résultat, les restaurants sont déficitaires, tous les gains remontent au siège au titre du droit d’auteur et l’entreprise ne paye aucun impôt sur les bénéfices
McDonald’s France perquisitionné, soupçonné de blanchiment de de fraude fiscale …www.france24.com- Kenzo Tribouillard, AFP | La filiale française du géant américain de la restauration rapide est soupçonné de blanchiment de fraude fiscale …
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