Une nouvelle ambition pour nos écoles !
Cette rentrée 2019 doit être la dernière sous le signe de l’abandon.
Photo DR.
80 266 petits Marseillais rejoignent ou retrouvent cette année le chemin de l’école. Bien sûr, la rentrée c’est l’odeur des protège-cahiers, le bruit des retrouvailles ou le goût des chaudes larmes des premiers jours de maternelle, mais ce sont surtout pour ces dizaines de milliers de petits Marseillais des années décisives, primordiales, cruciales pour bien partir dans l’existence. Derrière les grilles et les portes de nos écoles, le Marseille de demain grandit.
Partout dans le monde et dans l’Histoire, le niveau d’éducation a été un indicateur du développement d’un pays, d’une région ou d’une ville. L’ambition de l’école, c’est donner à chacun les moyens de réussir sa vie. D’apprendre à lire, à écrire, à compter, à réfléchir. Découvrir le monde, aiguiser sa curiosité et au final, commencer le long chemin de l’émancipation. Une ambition incroyable, qui rappelle à quel point enseigner est plus une vocation qu’un travail, un engagement plus qu’un poste, et combien l’école est un symbole, une priorité, là où tout doit être entrepris pour la réussite de tous. L’éducation n’est pas une chance égale pour toutes et tous, mais un droit inaliénable à faire vivre et respecter.
Et pourtant, à Marseille, cette rentrée se déroule encore sous le signe du renoncement, de l’abandon, des inégalités.
L’investissement dans nos écoles diminue, le fonctionnement stagne alors que l’inflation augmente et nos écoles délabrées demeurent le parent pauvre des politiques publiques municipales.
Comment prétendre préparer l’avenir de nos enfants dans une classe où il fait froid, voire carrément fermée les jours de pluie car les plafonds s’effondrent. Comble de l’injustice, ce sont ceux qui ont le plus besoin de l’école qui se retrouvent avec les pires conditions d’apprentissage.
Les équipements sportifs et culturels, à commencer par les piscines et les bibliothèques, demeurent insuffisants, le périscolaire continue de s’appeler garderie, laissant seul les acteurs de l’éducation populaire tenter d’apporter ce supplément d’âme qui change pourtant tant de destin. Quant à la restauration, une seule multinationale de l’industrie agro-alimentaire s’occupe de l’alimentation de tous.
Au pouvoir depuis 25 ans, la droite abandonne nos écoles. L’éducation à Marseille ne manque pas que de moyen, elle manque surtout d’attention et d’ambition.
Heureusement pour notre ville, ce constat n’est pas une fatalité. Marseille n’est pas condamnée à souffrir des écoles les plus délabrées du pays.
La première des ambitions, c’est retrouver des écoles dignes, sûres et modernes. Cela prendra du temps, et de l’argent, tant le bilan de la majorité sortante est catastrophique dans l’abandon du bâti. Pour mobiliser tous les moyens publics, apporter de la souplesse et de la réactivité dans l’entretien et la rénovation des 470 écoles, une régie publique uniquement dédiée à nos écoles doit être créée. A l’exact inverse du projet de la majorité LR de privatiser nos écoles au travers d’un PPP, l’ensemble du monde de l’éducation doit être partie prenante dans la gestion publique de nos écoles publiques.
La seconde des ambitions, c’est d’assurer une éducation de qualité, avant, pendant et après l’école.
Tout d’abord, en assurant aux enseignants les moyens de l’ambition qui sont la leur. Les histoires de ramettes de papier, ou de rouleaux de papiers hygiéniques réclamés aux parents ne sont pas une anecdote qui prête à sourire, c’est la honte de notre ville. La caisse des écoles doit se doter des moyens d’assurer des conditions d’enseignement digne de la deuxième ville de la cinquième puissance du monde.
Il faut également garantir des conditions de travail dignes aux personnels non enseignants des écoles, par un renforcement des moyens et de la formation indispensable à l’exercice de leur mission d’accompagnement et d’encadrement des élèves.
Le périscolaire lui aussi doit se doter de grandes ambitions pédagogiques. Apprendre le vivre ensemble, s’initier au développement durable, découvrir le patrimoine de notre ville, rencontrer d’autres petits Marseillais, s’essayer à de nouveaux sports, d’autres loisirs, à la culture ou aux arts : telle doit être l’ambition d’une véritable éducation populaire, en complément de l’école. Toutes les études l’ont montré, on réussit mieux dans une école où l’on s’épanouit et où on trouve du plaisir à aller.
Des assises de l’éducation associant l’ensemble des acteurs du système éducatif devront se réunir pour élaborer un nouveau projet pédagogique pour notre ville et co-construire une nouvelle ambition pour nos écoles.
Enfin, le prochain mandat sera celui où le marché unique de la Sodexo prendra fin. Il faut dès à présent préparer la sortie, mais aussi créer un système alimentaire local et durable entre nos écoles, les terres agricoles et les maraîchers de notre Métropole.
Cette rentrée 2019 doit être la dernière sous le signe de l’abandon. C’est du moins tout ce qu’on peut souhaiter aux 80 266 petits Marseillais qui trouvent, ou retrouvent, ce matin, le chemin de l’école.
Aldo Bianchi, chirurgien dentiste
Jane Bouvier, militante associative
Christian Bruschi, avocat
Sophie Camard, députée suppléante
Jean-Marc Coppola, conseiller municipal
Olivia Fortin, cheffe d’entreprise
Pierre-Marie Ganozzi, syndicaliste enseignant
Audrey Garino, militante politique
Pierre Huguet, professeur
Benoît Payan, conseiller municipal
Michèle Rubirola, conseillère départementale
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Décidemment MadMars est de partout.. Organisation si tentaculaire que même Jean Nono Guérini va en être jaloux..
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