Tout proche Orient

Idées de sortie
le 30 Jan 2016
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 © Dalia Khamissy
© Dalia Khamissy

© Dalia Khamissy

Bab-El, outre son évidente magnificence, pourrait se lire comme un témoin d’actualité, recueil illustré d’un périple au cœur de l’histoire. De cette série de clichés pris ça et là transparaît le tourment d’un territoire mystérieux et chargé d’histoire.

On s’imagine aisément les éclats de vie et de paysage que Valentine Vermeil a pu découvrir lors de ses multiples voyages en Israël, ainsi que les nombreuses et riches rencontres. Pourtant, à la manière d’une journaliste, elle ne laisse entrevoir aucun jugement dans ses photos, mais offre des prises de vue « telles quelles », à la façon d’un diamant brut.

Valentine a su mettre en lumière cette terre singulière à travers ses contradictions : traditions et innovations, paysages urbains puis ruraux, scènes de guerre ou d’amour, rencontres intergénérationnelles… Dans un cheminement photogénique, le spectateur s’invite, au gré des images, dans des cérémonies matrimoniales, des processions religieuses, des réunions familiales et autres instants de vie des gens de là-bas.

valentine-vermeil

Valentine Vermeil

Ce sont, en somme, des hommes et des femmes, leur vie quotidienne, qui façonnent ce pays dont on ne connaît trop souvent que les frasques médiatiques. C’est sans doute ce qui a inspiré Valentine Vermeil, dont le regard dévoile avec douceur la réalité simple du pays et de ses cultures. Libre alors au visiteur d’interpréter ces scènes et de s’immiscer à sa guise dans ces décors hors normes. Cette série presque utopique — si l’on pense à l’actualité guerrière du territoire — permet le temps d’une exposition de rassembler l’impossible, et de se focaliser sur l’esthétique.

Sans aucun doute, l’exposition qui s’intègre à merveille dans la programmation aiguisée des Rencontres à l’Echelle, souhaitée par Julie Kretzschmar, directrice artistique. Une escapade emplie de force, dont les portraits d’habitants et de paysages grandioses ne manqueront pas d’interpeller.

A l’instar de la création Antigone of Shatila, présentée au Grand Plateau. Ce projet instigué par le Syrien Omar Abusaada a été créé avec trente-cinq femmes vivant dans le camp de réfugiés de Bourj El Barajneh, de Sabra et de Shatila au Liban. En travaillant sur la première traduction arabe de l’Antigone de Sophocle, une adaptation contemporaine de l’histoire de la jeune héroïne grecque est née, en résonance avec les destinées singulières des jeunes interprètes, ouvrant ainsi une fenêtre sur la réalité qui sévit dans cette région du monde depuis des années.

Valentine Vermeil, Bab-EL, jusqu’au 28/02 à la Salle des Machines de la Friche la Belle de Mai (41 rue Jobin, 3e). Antigone of Shatila : les 29 & 30/01 au Grand Plateau de la Friche.

Astrid Börner et Barbara Chossis

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