[Stage jour 4] Conférence de presse avec des syndicalistes sur les élèves non francophones

Photo : Violette Artaud

Pour le 4e jour de mon stage, je suis allé avec Suzanne Leenhardt assister à une conférence de presse dans un local du syndicat, le Snuipp-FSU. On y a discuté du dispositif UPE2A dans l’enseignement du premier degré (écoles maternelles et primaires).

SNUipp FSU

Je me doute que tout le monde ne sait pas ce que signifie “le dispositif UPE2A”. Cela désigne les unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants. 

Premièrement, un élève allophone est un élève qui ne parle pas la langue du pays dans lequel il vit. En général, comme ont dit les syndicalistes, c’est une question d’immigration. Migrations économiques, migrations de contraintes (réfugiés, guerres) ou migrations forcées.

Pour commencer les syndicalistes ont clairement dit qu’ils n’étaient pas du tout satisfaits voire même en colère à propos des mesures prises par la mairie et l’Éducation nationale. D’après eux, les institutions ne font pas grand-chose pour les élèves allophones.

Un élève allophone du premier degré en France est censé être doté de 9h de cours de français adaptés par semaines avec un enseignant UPE2A ayant fait une formation spéciale. Mais dans le département et tout spécialement à Marseille il y a un grand manque de postes. Les syndicats avaient demandé 15 postes en plus.

Il est estimé qu’il y a 1400 élèves allophones dans le département, au minimum, car, l’enquête date d’il y a 6 ans. Et en dépit des demandes des syndicats pas d’autres enquêtes ont été réalisées. Eux estiment que seulement 75% des élèves auraient les 9h minimum obligatoires. Le dispositif UPE2A durant seulement 1 an pour les allophones ” classique ” et 2 ans pour ceux n’ayant pas été scolarisés antérieurement. Il faut faire des choix entre les élèves. On a un témoignage de Sandrine, prof UPE2A qui dit qu’elle est obligée de prioriser ceux qui vont passer au collège car sinon “ils ne s’en sortiront pas”.

Aussi parmi tous ces élèves allophones, certains ne sont même pas pris en charges par le dispositif UPE2A. Car certaines écoles ne déclarent même pas qu’il y a des élèves allophones en leur sein, dénoncent les syndicats.

Pour les écoles qui déclarent, certaines n’ont pas assez de classes pour accueillir le dispositif UPE2A. Certains, n’ayant pas les locaux doivent enseigner dans la salle des profs, l’infirmerie, la bibliothèque, la salle informatique et même dans le couloir. Certains le font dans des salles partagées. Mais le problème de ces dernières et du manque de locaux en général est la pénibilité physique. Car les professeurs UPE2A doivent donc transporter leurs affaires à la main.

En parlant d’affaires et de matériel scolaire, les professeurs UPE2A sont dotés par la Ville de Marseille d’environ 90€ de budget de matériel scolaire : livres, ordinateurs, projecteurs, et même jeux. À Aix, témoigne une enseignante, il est très nettement supérieur. Cela fait que toutes les dépenses de matériel scolaire des professeurs UPE2A se font souvent à leur frais personnels.

Passons maintenant au témoignage de Virginie, une enseignante UPE2A qui est ralliée à 11 écoles et travaille dans 8 d’elles. Pour vous présenter un peu son emploi du temps Virginie fait 8 h 30-10h dans une école 10h-11 h 30 dans l’autre et 13 h 30-15h dans une autre école et 15h-16 h 30 dans une école encore différente. Et ceci tous les jours sauf le mercredi. Elle enseigne à 4 écoles le lundi et le jeudi et 4 autres le mardi et le vendredi.

Aussi quand un enseignant UPE2A tombe malade, que ce soit un rhume ou des absences de 6 mois, il n’est jamais remplacé, assurent les syndicats. Cela veut dire que les élèves UPE2A passent parfois des mois sans apprendre et sans rien comprendre en classe normale.