Que le jour commence et que le jour “Gyptis”

Billet de blog
par Lagachon
le 20 Oct 2011
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Hier soir, expédition au Gyptis pour voir Bérénice. Je dis expédition car ayant décidé de vivre à Marseille sans voiture sans arrêter de vivre, il y a des endroits plus difficiles à atteindre que d’autres !

Ou au moins, c’est ce que l’on croit… Je n’étais jamais allé au Gyptis, et quand on m’a proposé d’y aller, j’étais persuadé que le théâtre se situait dans la rue Forbin vers la Joliette. Erreur ! Il est près du boulevard National, dans la rue Loubon… Pour y aller en métro, c’est National puis 15 minutes de marche, sinon, il y a des bus en partant du centre bourse ou des Réformés, mais vu le trafic aux alentours de 19h, nous avons opté pour le métro et les pieds.

Décider de vivre sans voiture à Marseille, c’est le début d’une grande aventure qui nous emmène à découvrir des quartiers dans lesquels on ne serait jamais vraiment passé à moins de 50km/h. Je m’attendais à trouver un petit théâtre de quartier, et c’est en fait une grande salle avec orchestre et balcon, dans une esthétique des années 70 (type MJC de municipalité communiste).

Curieux de nature, j’entreprends en rentrant quelques recherches sur le Gyptis qui était au départ un cinéma dans la Belle de Mai, qui faillit être transformé en supermarché, devint salle de concert, puis théâtre en 1986, confié à la compagnie Chatôt-Vouyoucas, couple franco-grec déjà installé au Massalia. La salle peut accueillir 700 spectateurs, elle était presque pleine hier, et ils sont près de 16000 à y venir tous les ans.

Et cette Bérénice alors ?

Que c’est dur de suivre une pièce en alexandrins en 2011 ! Au-delà du fond qui reste magnifiquement d’actualité (la force des classiques), heureusement que la mise en scène sobre au possible et les acteurs expressifs nous aident, parce que vocabulaire et tournures de phrase sont vraiment difficiles à suivre.

J’ai beaucoup aimé la pudeur de Titus, la difficulté d’exprimer ce qu’il ressent devant Bérénice (j’ai sûrement fait un transfert :-). “Choisir, c’est renoncer”, le petit journal du Gyptis rappelle la phrase de Gide dans la présentation de la pièce, n’importe quel choix implique un deuil. Mais comme dans toutes les tragédies, on comprend vite que l’on est pas face à un combat où les personnages ont une chance d’échapper au destin mais bien à un piège qui se referme inexorablement sur eux.

Photo: Christian DRESSE (http://christiandresse.photo.perso.sfr.fr/)

Au final, j’ai passé une bonne soirée, des sentiments, de quoi réfléchir, j’ai découvert un nouveau quartier, un nouveau théâtre, et il y avait même un bus pour nous ramener au Centre Bourse !

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