Paroles de maires
Paroles de maires
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Cette semaine, retour sur les interviews de Michèle Rubirola dans Elle et de Benoit Payan dans la presse locale.
L’ex et le nouveau maire se sont exprimé·e·s, clôturant la séquence du switch et ouvrant celle de la politique sous contraintes (sanitaires, politico-institutionnelles, financières). C’est dans Elle que Michèle Rubirola a justifié la surprise la plus attendue de la fin de l’année par un faisceau de raisons : « angoisse » de la responsabilité (« quand il pleuvait je vivais dans la peur, la hantise d’une catastrophe comme celle de la rue d’Aubagne » dit-elle avec franchise mais aussi maladresse. Non, Mme Rubirola, ce n’était pas la pluie) ; volonté de tout maîtriser rendant la tâche impossible ; problèmes de santé ; découverte de la catastrophe financière ? Saura-t-on jamais ce qu’il s’est passé en janvier 2020 lorsque Benoit Payan lui propose de céder sa place, puis moins d’un an plus tard lorsque les rôles se sont inversés ? Ou ne le savons nous que trop. Réfutant toute préméditation, elle prolonge le mystère avec un curieux « on ne pensait pas gagner ». Désormais en « harmonie », elle laisse le fauteuil du maire à Benoit Payan qui reçoit la presse locale (Marsactu, La Marseillaise, La Provence ayant décalé la parution de l’entretien).
C’est la question financière et sa stratégie face au « mur de la dette » qui domine sa prise de parole. Critiquant les anciens choix, il insiste sur la mauvaise gestion patrimoniale et des négociations d’emprunt défavorables. Il promet sans le dire une gestion active du patrimoine qui devrait passer par des opérations de réhabilitation-cession au regard de la dégradation des actifs immobiliers détenus par la ville et annonce une renégociation de la dette. En attendant les résultats de l’audit commandé à Deloitte, il précise sa stratégie aux accents peu orthodoxes : non, il ne pratiquera pas « d’austérité », au sens de coupes dans le fonctionnement. Certes, sur les 14 directeurs généraux adjoints, il estime que la « moitié suffit » mais rassure les 17 500 agents qui constituent une « force ».
Sur les investissements, il promet un vaste et coûteux plan de rénovation des écoles et une lutte contre le logement insalubre. Se pose la question des relations avec la Métropole pour financer ces projets. Annonçant combiner « complicité » politico-institutionnelle et « négociations rugueuses », il souhaite remettre en cause la « politique de guichet » privant les maires des leviers de financement de leur action publique. On passera enfin sur sa volonté de rompre avec « l’habitus clientélaire » sur lequel le sociologue Kevin Vacher a consacré un fil de discussion passionnant. Pour tout cela et le reste, bon courage Monsieur le maire.
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