Observations d’une citoyenne 4
photo Sylvabelle
Une campagne pour les municipales
Comprendre ce que signifie « faire campagne », dans l’élection municipale qui vient, me semble intéressant mais ardu. C’est pourquoi, je m’y attache avec enthousiasme. Pour prendre la mesure de chaque candidat, tête de liste, Marsactu m’a donné la possibilité d’assister aux entretiens filmés qui sont en direct sur les réseaux.
Cela me donne envie de partager mon ressenti.
Le 17 février, Samia Ghali répondait aux questions des journalistes de Marsactu et, pour le coup, ces journalistes ont été mis sur le devant de la scène.
Samia Ghali est une battante, elle se présente comme telle et on la sent prête à l’attaque. Dans son viseur, dès le début de l’entretien, le parti socialiste qui, par « ses apparatchiks », lui a causé beaucoup de tort. Les appareils de parti lui ont appris la lutte et la relégation (son mandat de sénatrice doit probablement aussi relever de ces luttes). Elle se présente comme de gauche mais pragmatique. Si ça veut dire qu’elle accepte des co-listiers très modérés, qu’elle revendique sa promotion sociale et son installation dans les beaux quartiers de Marseille au nom d’une justice sociale méritocratique et qu’elle inscrit au cœur de son projet la sécurité, c’est un pragmatisme qui va avoir besoin d’un discours totalement centré sur ses origines sociales et sa bonne connaissance des quartiers Nord, pour avoir l’air de gauche.
En fait, le centre de son propos est la nécessité de résoudre les injustices sociales qui frappent le nord de Marseille pour que, comme elle, les gens de ces quartiers puissent accéder à une vie aisée. Son programme tourne pour l’essentiel autour des solutions à apporter à ces injustices et le travail social est le seul mobilisé. On cherche sans grande réussite quelque chose d’autre dans ses propos. Sur l’environnement, sur la participation citoyenne, sur la gouvernance de la ville, rien que de très convenu et à peine évoqué. Ce n’est pas l’essentiel ! Les questions de mobilité, d’accès aux calanques, de développement économique, etc. sont à peine effleurées. Sur les questions budgétaires, on note une connaissance institutionnelle des programmes de financement européens et une approche technique manifestement acquise par ses mandats antérieurs. Elle veut être maire de Marseille et ne porte pas d’attention à la Métropole avec laquelle on s’arrangera.
L’entretien devient plus animé, lorsqu’une journaliste lui pose les questions difficiles de sa mise en examen pour diverses raisons, de sa piscine à ses cousins. Elle l’invective alors, la menace, ne répond pas et se montre dans toute sa dimension de bagarreuse malgré les grands gestes de modération de sa conseillère assise à quelques mètres avec trois ou quatre collaborateurs.
Avec Samia Ghali, on a une image éclatante de la souffrance et de la fierté de l’acculturation sociale et culturelle. C’est sympathique et pourtant ça ne dit pas grand-chose sur les intérêts qu’auront les marseillais à donner la gestion de leur cité à une telle candidate.
Décidément, les candidats à la mairie de Marseille nous disent avec clarté la diversité des moteurs de l’ambition.
Commentaires
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Merci pour vos retours de ces débats, je les trouve intéressants 🙂
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