La limite n'a pas de connerie.
Mes châteaux d’If: Un lundi au soleil dans l’Union populaire.
Mes châteaux d’If: Un lundi au soleil dans l’Union populaire.
Le lundi au soleil, c’est une chose qu’on n’aura jamais. Pas si vrai que ça, mon pauvre Claude. D’abord, dés potron-minet, (rien à voir avec les chats peureux) le plaisir du facteur vous portant avec son sourire,une bande dessinée de Fluide Glacial intitulée “La limite n’a pas de conneries” de l’excellent Reuzé et ses compères Haudiquet, Fioretto, Rouhaud et Bernstein, le quatuor situationniste de l’image détournée.
S’installer tout guilleret au café Trotski, enfin plus simplement chez Léon, avec la Provence et le Canard Enchainé ( Comble de malchance, il n’a pas l’édition papier de Marsactu) y lire les propos sensés de J.L Porquet sur la presse française tellement mais tellement libre d’être possédée par quelques milliardaires, comparée à cette foutue presse russkof, enchainée, bien sure. A noter, plus bas pour que Lisa Castelly n’entende pas, le très bon papier sur l’enfer des cités marseillaises de Romain Capdepon dans la Provence: On sent que Pujol est passé par là.)
Commencer sa lecture dans le vacarme de Marseille où les travailleurs défilent pour se rendre, qui dans son bureau du CNRS, qui dans son commerce de boucherie, qui, à la CPAM faire valider son arrêt de travail pour covid. ” Chui cas contact, ma pov dame, pour la 4éme fois et… vaccinée”
D’autres envoient vers des pays merveilleux le fruit de leurs travail de bagnards dans les capitales de l’ Empire. L’argent s’envole sur la Canebière et arrive par SMS au Cap Vert, en Guinée, chez les sousous où il n’y a plus de sous, où à Abuja, la nouvelle Babylone de l’ Afrique, au Cameroun, et un peu d’euros débarque à Tlemcen, Oran, Tunis, nos marseillaises cités d’outre méditerranée. Heureux les euros dans les colonies du nouveau libéralisme.
Reprendre sa lecture de Reuzé et lire les tordantes préfaces signées, par des stars d’insta pas très populaires, hein, Jean Jacques Rousseau, Marcel Proust ou Albert Camus. Le style est copié à la perfection et déclenche chez moi une hilarité que je contiens bien mal. Puis-je décemment rire un lundi matin quand tant de malheurs s’abattent sur le monde? Que nenni? Diantre! Sans blague , je file me fouetter dans un local insoumis dés que j’ai cinq minutes.
Mourir de rire enfin quand je découvre ceci dans le papier de Jean Marie Leforestier, o noble rédac-chef du journal: “Arrêter Plus belle la vie, joyau de la culture populaire, c’est comme fermer une usine ou une entreprise avec toujours les calculs comptables qui priment sur l’humain”
J’ avoue, comme disent les jeunes, ces mots ne cessent depuis ce matin de provoquer un hoquet douloureux chez moi tant j’ai ri, ces phrases donc, proviennent du meeting de Jean Luc Mélenchon au Prado ce dimanche. Je relis: “Joyau de la culture populaire , Plus belle la vie?” Arrêtez, s’il vous plait, de me faire rire, j’ai le plexus fragile à mon age. Foutre du populaire à toutes les sauces, voila la recette de la vieille gauche post juquiniste. Un refrain qui ne passe plus après les déconfitures et trahisons de Syriza ou Podemos.On se lasse des séries dans ma famille. A relire Gramsci, on s’ennuie de son oubli. ” Il faut empêcher ce cerveau de penser” déclarait le procureur fasciste qui condamna Antonio Gramsci en 1926. Lire le livre de Razmig Keucheyan, le cerveau de la campagne Mélenchon: Guerre de mouvement et guerre de position
Pour ne rien vous cacher, j’ai passé mon dimanche à la ZAP de Pertuis ( voir le bon papier Marsactu sur le sujet) sans le fantôme de mon député dont j’avais oublié le nom, et là bas, j’y ai entendu et vu de la culture populaire: théâtre assez angoissant mais poignant de jeunes d’Avignon, batacuda festive entrainant les plantureux planteurs de patates, quintet de musique traditionnel et chants occitans. Ah, damned, s’il n’y avait pas eu en plus, ces troubles fêtes de la Lutte Enchantée vociférant leurs chants révolutionnaires italiens, basques, kurdes, chantonnant énergiquement en créole du Daniel Waro, ou des trophées de la chanson occitane comme l’ Erba d’ agram.
Heureusement pour le peuple, qu’il y a Plus belle la vie…ce joyau de la culture populaire. La limite n’as pas de connerie.
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