Mes châteaux d’If: Un dimanche d’été aux Réformés

Mes châteaux d’If: Un dimanche d’été aux Réformés

Allez, grand prince, je vais vous recommander quelques films à ne pas manquer cette semaine. D’abord Top Gun 2, si vous ne l’avez pas vu! Des avions, de la frime et des pompes. Une cure de jouvence! Tant pis pour le maire de Lyon. L’écologie c’est un truc de vieux qui trie ses ordures en les emmenant en voiture. Tom, lui, prend l’avion dans son garage et vous ne le verrez pas trier ses piles.

Enfin, si vous avez dépassé 50 piges, courrez, pas trop vite, avec vot’ déambulateur voir le docu sur Ennio Morricone au Cinéma Variétés: 2H40 pause pipi incluse,  de frisson musical, d’extase sonore en chevauchant – tacaclop tacaclop- du far west, dans les forets amazoniennes ou les plaines du Pô. Tout le passé des films de Sergio Leone qui remonte comme un cygne, qui vous remet dans vos baskets de môme de 10 ans croyant dur comme fer au duels; aux pistolets qui font un si joli bruit, aux ouin ouin, à la guimbarde, aux flutes de pan mais surtout aux extraits de trompette, si inventives qu’on dirait que  les années 60 et 70 ont vu avec Michel Magne, les plus belles années de la musique de film. On ne savait pas mais on allait au cinéma pour voir de la musique. Bruce Springsteen le dit: après un film dont la musique est signé Ennio Morricone, est parti acheter le 33 tours. Celle d’Il était une fois l’Amérique, de mémoire.

C’est ancora Ennio pour ce film…

Connaissez-vous, hormis les westerns de Sergio Leone, un film plus beau que 1900 (Novecento, 1974) de Bertolucci. Non?…Comment? Mais grouillez vous, bande de batraciens de rizières, allez voir la fougueuse jeunesse de Depardieu et De Niro jouant deux destins du début du 20 éme siècle en Italie, la montée du fascisme financé par les propriétaires, le domestique des patrons, l’incroyable Donald Sutherland qui va finir crucifié par les paysans. Asseyez vous 5 heures de rang pour voir et entendre l’histoire italienne. Ecoutez le chant de résistance, la Lega, chantée par l’institutrice, Stefania Sandrelli. La musique est d’Ennio, comme celle d‘Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon d ‘Elio Petri qui marque un tournant dans sa carrière. Film sublime avec Gian Maria Volonté qui jouera aussi le rôle principal de Sacco et Vanzetti avec encore la musique d’ Ennio Morricone et les paroles devenues un hymne composées par Joan Baez.

Comme le conseillent le Canard, l’Obs et Télérama, Les Nuits de Mashhad est un film iranien, tourné en Jordanie, à voir aussi cette semaine. Un tueur de prostituées est démasqué par une journaliste venue de Téhéran. Une plongée dans la société iranienne. Un rôle magnifique de Zar Amir Ebrahimi qui a obtenu le prix d’interprétation féminine à Cannes cette année. Une histoire vraie.

Hier, Ciné Plein Air proposait un film somptueux comme ils causent dans Première remplis de danse et de chants indiens. Avec Ram- Leela, une sorte de Roméo et Juliette en comédie musicale bourrée d’humour, bousculant les codes de la société indienne. Touche à mon âme dit la chanson.

et si vous n’aimez pas le cinéma et la climatisation, sachez qu’on peut remplir sa grille de mots fléchés à l’ Odéon sans connaitre tous les noms de fleuves bulgares comme me le disait le barman ce matin. Par contre vous ne louperez pas la mauvaise humeur des clients.

“-Elles sont pas arrosées les plantes!” lancé vers moi qui tente de lire La Provence. je ne réponds pas ou si peu que la cliente le redit au bar.

Lui: Si, Jacky s’en occupe très bien…moi je ne suis là que le dimanche..

Un type allume une cibiche à la table d’a coté, en terrasse:

Elle: ” Vous me gênez avec la cigarette!” C’est vrai qu’elle tousse ostensiblement depuis deux minutes au point que je manque d’appeler le samu. Le type décarre sans mot dire s’asseoir au soleil.

Elle appelle une connaissance: “Tu as fait exprès de m’éviter?”

Lui: Non, pourquoi? Ca va mieux que l’autre fois?

Elle: ” Tu trouves qu’il y a de quoi?

Lui ne sachant pas quoi dire, tenant son chien qui lui veut se tirer, flairant la baston.

Elle: ” T’as vu les nouvelles?”

Lui: “ben…

Un homme d’une cinquantaine d’années me prend à témoin: ” Ils savent pas faire la noisette ici!”

Moi échaudé: Vous pouvez aller ailleurs, il y a 300 cafés dans la ville!” A la louche…j’ai pas trouvé l’info…

Lui: “Je viens jamais le dimanche ici. La semaine ca va, il sait le faire. Je reviens de Sardaigne: là bas ils savent faire la noisette” C ‘est bien connu. Le café sarde est meilleur que celui de chez soi. ” Et c’est 1,20 euros la bas!” Sans compter le prix du billet avion, je suppose, mais je ne lui dis pas.