Mes châteaux d’If: Tue Tête.
Mes châteaux d’If: Tue Tête.
TUE TÊTE. Petit kilo de chansons belles et rebelles.
Auto-édité, paraît-il dans un C15 entre la D81 de la Vacherit et le Val de Susa en bifurquant à Brive la Gaillarde pour reprendre des bottes d’oignons.
« Tue tête, tu t’entêtes, et tu chantes en tête à tête… » Cette chanson-là vaut pas un clou mais je la chante rien que pour vous, n’est pas dans ce prodigieux carnet de chant, très incarné sans Marcel et ses enfants du Paradis. Il vient de sortir, après une dizaine d’années d’attente, d’espoir et de mirabelle…
Son auteur ? On sait peu de choses sur lui, sauf qu’il ressemble à un apôtre, robe de Bure, (Ci, j’ai osé ! Mon pote) qui parcourt le monde pour consigner aux arrêts de rire et de rigueur les paroles de chansons populaires glanées sur les chemins, les petits chemins gris et blancs sul’dos d’qui qui passe.1 La barbe hirsute, le verbe chantant, ce gars qu’a perdu l’esprit pour certains, trimballe sa promesse de bible noire depuis si longtemps que les commanditaires, co-râleurs jamais contents, pas vraiment méchants, n’attendaient plus rien de lui. On l’avait oublié à Londres, Paris ou Berlin, cet ancien agent du Comictern ; on l’avait pourtant chanté de Mexico à la Barbade, on l’a aperçu, place du Capital à Toulouse, une cigarette sans cravate qu’il fume à l’aube démocrate, veut qu’on lui parle de la pluie et du beau temps, le bel azur le met en rage, alors il récite son missel les nuits à Gênes, mais pas à jeun (quand les marins jettent des seaux d’eau sur les insomniaques chantants) à Milan ou Rouen. Apôtre comme Saint-Paul, sa foi chevillée aux guiboles, il s’illustre dans les karaokés improvisés des anars fatigués, des cocos déjantés, des totos désincarcérés. Certaines nuits, tapi dans l’ombre, il attend son heure pour clamer ses rengaines sanglantes célébrant les défaites éternelles du peuple ; préférant à tout autre, les goguettes des carnavals de la Plaine ou de Dunkerque. On l’a vu avec de la salade sur la tête, fumant la pipe, touchant la plèbe ( ça fait bien 150 ans que ça dure..
Le Don Camillo de la joute a connu un périple qui l’a conduit en saint amant à la roche qui s’avine, à Cravirola mais n’amasse pas mousse, vibrant de rots hier, en panne à la clé d’une molette à Saint Julien. A la nuit tombée, les tribus pas encore converties, notamment les anglicans dont John The plumber dit Watch Out, ont appris sauvagement ces chants de messe dont la liturgie annonçait des lendemains qui chantent-mais qui braillent aussi, pas que pour les aveugles.
Après la parution pour les exagérés et exégètes de Karaoké Chorale, l’ancien testament en quelque chart, l’abbé de la ritournelle a vaincu, de sang froid mais avec force vin de messe, s’égarant avec les larrons amis des ombres, dans la rue Pierre Charon, rue des lilas ou rue des bons enfants, l’écrasante difficulté de mettre un poing rageur et bien cerrado à son chef d’œuvre, lui qui naviguait en père peinard sans chef de cœur mais le cœur à cœur toujours promis, toujours tenu, comme une note. Mais comment enfermer sur le papier les paroles de 1000 ans (nos fa) sans trahir la promesse que toute chanson doit être libre et transmise de bouche à oreille et du lobe vers l’air finir en cloche dans le but. Allez les verres, on a un bon public et on a pas de frontières, chantent ces aficionados de la chanson ribelli. En Somme, et Picardie, souvent fatale, comment lire la messe sans le Livre ?
Ils sont nombreux ceux qui sont tombés dans le sillon des 45 tours et des enregistrements. Paix à leur âme. Dieu et maître, fils de soldat…enfant des sept nations, les chansons en toutes langues, créole par-dessous tout, mais aussi langues attaquées par le jacobinisme comme le basque, le breton ou le corse, mais l’abbé, tu oublias le platt ? Hémorragies d’italien et de castillan, tu laisses comme à l’assemblée quelques places à l’occitan dont le sang à coulé aussi pour nos pères. Tremolos…
D’aucun(es) regrettent déjà qu’on ne saisisse pas les accords, mais tout le monde, l’est, d’accord. Il y a refus de la partition, piège à cons, pour musiciens prisonniers, comme ceux de Forcalquier. Le solfège est un privilège dont on s’est débarrassé à l’heure des smartphones et autres enregistreurs qui tuent les oreilles, massacrent les mémoires vives de nos cœurs et invalident les chœurs. Car ce bel ouvrage d’un petit kilo se propose à partager : Un grand soleil court dans la vallée , cheminées muettes mais cœurs de mineurs refusant les enfermements dans les sous sols irrespirables, entre les murs, la chasse à l’enfant est toujours ouverte, l’enfant qui chante en nous sans se soucier des heures, des chronomètres, des travailleurs. Bref, disait Pépin, voila un bouquin qui ne sert qu’a plusieurs. Un Tout monde de la chanson, dis-je en glissant à Edouard. C’est une multitude qui sert de canne pour souffler quelques airs mais en chanson, on est bien peu de choses sans les autres.
Les situs écrivaient après les surréalistes: Ne travaillez jamais. A l’heure du spectacle total, on ajoute: Ne devenez jamais artistes! Que mille poitrines d’institutrices respirent, que mille femmes de ménages ouvrent la gorge, que mille plombiers et terrassiers entonnent , tant bien que mal, ces chansons du mouvement ouvrier. De pie cantar, vamos à trionfar
Alors à tue tête, chantons et buvons, à ce flacon, faisons la guerre, la seule guerre juste. Ah ! las des barriques fadases…chantait Fernandez.
Son prix? Demandez à Manu Tchao et aux Wampas.
Commentaires de ZemmourlooserVar46, 22 juin 2022 à 16h14
Pourtant, de grands absents de la chanson Française manquent à l’ appel du clairon : Que deviens-tu Jean-Pax Mefret ? Voici les paroles de Dien Bien Phu :
« Ils attendaient dans la cuvette
Le tout dernier assaut des viets
Dans la boue, ils creusaient des trous…
Aujourd’hui tout l’ monde s’en fout
De Dien Bien Phu
Mais nous nous restons fiers de vous… »
Commentaires de Nazigard30, 22 juin 2022, 17H14
« Tu as tué l’enfant d’un amour
Je veux ta mort
Je suis pour
Les philosophes, les imbéciles
Parce que ton père était débile
te pardonneront mais pas moi
J’aurai ta tête en haut d’un mat. »
Commentaires de Macroninvalide 22 juin 2022 à 12H 14
Zoubliez la petite Tonkinoise de Maurice Chevalier
Paroles de La Petite Tonkinoise
Pour que j’finisse mon service
Au Tonkin je suis parti
Ah! quel beau pays, mesdames
C’est l’paradis des p’tites femmes
Elles sont belles et fidèles
Et je suis dev’nu l’ chéri
D’une petite femme du pays
Qui s’appelle Mélaoli.
Je suis gobé d’une petite
C’est une Anna (bis) une Annamite
Elle est vive, elle est charmante
C’est comme un z’oiseau qui chante
Je l’appelle ma p’tite bourgeoise
Ma Tonki-ki, ma Tonki-ki, ma Tonkinoise
D’autres me font les doux yeux
Mais c’est elle que j’aime le mieux.
L’soir on cause d’un tas d’ choses
Avant de se mettre au pieu
J’apprends la géographie
D’la Chine et d’la Mandchourie
Les frontières, les rivières
Le fleuve Jaune et le fleuve Bleu
Y’a même l’Amour, c’est curieux,
Qu’arrose l’Empire du Milieu.
1Les mangeux d’ terre sont en 362. ( Ut majeur)
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