Mes châteaux d’If: Les vieux Fourneaux. Tome 8.
Mes châteaux d’If: Les vieux Fourneaux. Tome 8.
Pierrot Mayou, infatigable pourfendeur de la technologie ne supporte pas qu’on le contraigne à commander un café avec un QR code alors que le serveur est devant lui. Comme on le comprend, le vieil anar. Nous qui devons cocher six cases au moins cinq fois de suite pour reconnaitre des feux ou des motos rien que pour atteindre le site Ameli, après avoir reçu un code par smartphone et donner son identifiant pour la troisième fois puis reçu un autre code provisoire, nous savons tous quel progrès la société numérique nous octroie.
Comme pour le site de la CAF, de ton assurance, des Impôts ou pour un simple rendez vous chez le médecin, on t’assujettit au doux plaisir de la reconnaissance faciale où des codes multiples, alors on a tous le même désir que Pierrot, celui de projeter au sol la console informatique. C’est en substance à quoi s’attaque le bouquin de Mathieu Amiech, Peut-on s’opposer à l’informatisation de nos vies? qui parait à la Lenteur. Série d’articles consacrés à la lutte contre la technologie censée nous libérer mais qui nous opprime toujours plus. Arg…gross malheur!
Pierrot Mayou est l’anar de service des Vieux Fourneaux, un avatar antique de Lupano, le scénariste de cette série au sévère succès. Dans les précédentes aventures, il plastique de rire les riches ou se met en danger comme un retraité d’ Attac. Prompt aux lazzis et quolibets, il craint dégun, même la basoche qui lui colle un bracelet électronique. Ça m’a rappelé le Je regrette de Jann Marc Rouillan publié chez Agone.
Ce huitième tome assez bien enlevé et comique, tourne autour des souvenirs des trois lascars qui ont fait les 400 coups dans leur jeunesse dans le sud ouest. Agen et rugby, village gascon et passionné avec ses piliers de comptoir où l’on subit la canicule au bistrot, le décor est parfait pour sortir des nouvelles anxiogènes projetées par tous les canaux enboucaillés et tuyaux médiatiques merdiques. Ici nos vieux copains règlent leur compte de jeunesse et c’est bonace. Là leur passé sans coxalgie resurgit sans holster ni trompette. Pas de hoplite dans cette guerre pichrocoline des origines.
Il n’est pas encore sorti l’album ou nos vieillards sortiront leurs armes désopilantes autour de l’enfermement du Covid, du couvre feu au pass sanitaire, de l’interdiction du masque à son obligation, de l’attestation modifiable à l’heure de sortie nécessaire. Un grand recul de la liberté dont on ne parle pas encore au passé.
Les vieux Fourneaux. Graines de voyous. Lupano, Cauuet. Dargaud. 2024. 56 pages. 15 euros. Par les auteurs du loup en slip.
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