Marseille ville de riches
Marseille ville de riches
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Cette semaine, l’étude de l’Observatoire des inégalités place des quartiers de Marseille sur le podium de ceux qui comptent le plus de riches.
« Marseille n’est pas une ville pauvre, c’est une ville inégalitaire » disait-on pour faire le malin et contrer l’idée commune selon laquelle elle concentrait des quartiers populaires dans son hyper-centre et ses périphéries. Marseille, ville duale par excellence avec ces quartiers prioritaires de la politique de la ville comptant « cinq arrondissements parmi les communes les plus pauvres du pays ». Marseille, ville duale, car paradis des résidences fermées qui continuent de se barricader contre la pauvreté qui l’entoure.
Deux ans après son premier Rapport sur les riches en France, l’Observatoire des inégalités publie une nouvelle édition qui jette une lumière encore plus crue au phénomène. Et si « la ville pauvre et ville de pauvres » n’était pas, dans le même temps, une ville de riches ? Le quartier Estrangin dans le 7e arrondissement figure à la deuxième place des quartiers les plus riches (derrière un quartier de Croix dans le Nord). Qu’importe si la définition de la « richesse » peut être discutée – ne sont pris en compte que les salaires et non les ressources patrimoniales, par exemple. Qu’importe aussi si la définition du « quartier » – celle de l’INSEE qui repose sur des ensembles de 2 000 habitants – ne recoupe pas les 111 quartiers de la ville. À Estrangin dans le Roucas Blanc, à quelques encablures du carré d’or, 10% de ses habitants gagne en moyenne 107 000 euros par an contre 27 500 en moyenne à l’échelle de la ville. Ville duale encore. Mais ce n’est pas tout, le quartier de la Cadenelle dans le 8e arrondissement complète le podium (les revenus de 10% de ses habitants dépassent 103 000 euros annuels) tandis que ceux du Prophète ou de Périer figurent dans les 20 premières places.
Ces inégalités de revenus posent la question des moyens pour les résoudre. En février 2021, semblant découvrir le mur de la dette, le maire de Marseille avait décidé de rompre l’une des promesses du Printemps marseillais et d’augmenter les impôts. Il formulait là une réponse politique à la crise budgétaire subie par la ville et qui avait été le facteur principal mis en avant par Michèle Rubirola pour jeter l’éponge quelques semaines auparavant. Intuitivement, cette hausse de la taxe foncière, affectant les seuls propriétaires, devait frapper les plus aisés et répondre d’un même coup, à la question sociale et au péril budgétaire. Marsactu avait cependant tôt fait de révéler à l’époque que « le mode calcul utilisé se base sur une photographie de la ville datant de 1966, qui met au même niveau propriétaires du Roucas Blanc et de la Belle-de-Mai ». Ville duale, toujours.
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