Marseille Tourisme met à l’honneur des livres fantômes

Billet de blog
le 23 Juil 2025
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Marseille Tourisme met à l’honneur des livres fantômes
Marseille Tourisme met à l’honneur des livres fantômes

Marseille Tourisme met à l’honneur des livres fantômes

 

Au-delà des sempiternelles bravades un brin désuètes et véritablement puériles, Marseille ne se célèbre pas assez. Comme à Manchester, nous devrions recouvrir les murs de la ville du sud au nord et d’est en ouest, par les portraits de ceux qui lui permettent de rayonner et qui bâtissent son identité : Sam Karpienia, Dj Oil, Le Rat Luciano, SCH, Eric Cantona, Bruno Surace, Manu Théron, Phiphi de Leda Atomica, Tony Swarez, Le MSS, Depé… on en oublie forcément par paquets de douze Brenneke. Une attention particulière devrait également être portée à nos auteurs, natifs ou résidents, qui racontent Marseille. Puisque verba volant, scripta manent, nos écrivains élaborent sans répit le vrai « Made in Marseille ».

C’est donc avec un réel enthousiasme que ce matin, sous l’impulsion de l’un de nos auteurs  je me suis attaché à la lecture d’un papier publié par Marseille Tourisme, qui, fort logiquement, met en avant ce Marseille littéraire et ses écrivains.

Cet article survole à la vitesse d’un Lockheed SR-71 un panel sélectif des gloires d’antan et des figures actuelles du roman et des essais.
Tous styles confondus, il est rendu hommage à certains d’entre eux : Rostand, Suarés, Pagnol, Izzo…
Bien entendu, les vivants ont aussi droit de cité, même s’ils ne sont pas tous cités car l’exhaustivité est impossible. Ce sont surtout les polardeux qui sont à l’honneur : Maurice Gouiran, Jean Contrucci, Cédric Fabre, René Fregni et l’inévitable François Thomazeau.

C’est d’ailleurs ce dernier qui a attiré mon attention sur cette chronique grâce à son commentaire :

« Sympa, ce topo sur la littérature à Marseille, où j’ai l’honneur d’être cité pour deux ouvrages que je n’ai pas écrits. »

Car, oui, en effet, le ou les rédacteurs de l’article sus-cité et titré « Marseille et la littérature. Une ville-muse aux visages multiples » lui ont attribué la paternité de deux ouvrages. Le premier, « Béton rouge » a été écrit par Simone Buchholz, née à Francfort et vivant à Hambourg…
Le second, intitulé « Le sang des bastides » n’est écrit par… personne. Ce livre ne semble jamais avoir existé.

Comment est-il possible que les journalistes aient produit de telles erreurs dans leur papier censé rendre justice à nos écrivains les plus connus ?
D’ailleurs, est-ce bien quelqu’un fait de chair, d’os, de mauvaise foi et d’habitudes contestables qui a écrit ce morceau de choix ?
Pour tenter de répondre à cette question, il faut que vous suiviez mon regard là où il croise le vôtre, c’est-à-dire devant l’interface de ChatGPT, Mistral ou Deepseek.

Entendons-nous bien : il est tout à fait légitime de se servir des assistances que procure la technologie (même s’il est plus drôle de conduire une propulsion de 427 chevaux sans aide au pilotage) ; le présent et modeste billet de blog est d’ailleurs passé sous le regard de l’IA pour en corriger les fautes et les incohérences.
Mais il est par contre totalement, absolument, résolument honteux de laisser le pilote automatique faire tout le travail à votre place. En premier lieu parce que cela donne des papiers parfaitement lisses qui n’honorent pas les thématiques traitées, mais surtout parce que les IA inventent, tordent, modifient les faits, jusqu’à attribuer aux auteurs marseillais des livres inexistants qu’ils n’ont pas écrits (on dirait du Ionesco ou Buzzati).

Notre ville est pleine de plumes talentueuses, de journalistes sortant des écoles, d’auteurs en devenir. Faites appel à eux et le risque de passer pour des truffes en sera grandement réduit.

Guillaume Origoni

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