Les élections municipales ont lieu demain
MARSEILLE, TERRE DE CHASSE POUR « LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE »
Si l’on compare les élections municipales de 2020 à celles qui les ont précédées, il y a un acteur de plus dans la confrontation : La République en Marche, le parti fondé par E. Macron n’existait pas encore. Sans doute cela aura des incidences sur l’élection de la municipalité de Marseille.
Où se situe « La République en Marche », dans l’échiquier marseillais ?
Si l’on se place sur le plan national, il est devenu désormais clair que le parti fondé par E. Macron à l’occasion de l’élection présidentielle de 2017 se situe à droite. Même si des acteurs politiques qui ne font partie sont issus de la gauche, comme J.-Y. Le Drian, le ministre des affaires étrangères ou H. Castaner, l’un et l’autre venus du P.S., de la même manière que la politique engagée par le président de la République est clairement libérale, « La République en marche » se manifeste comme un parti de droite. Sans doute est-ce de cette façon qu’il faut comprendre la place de ce mouvement dans la confrontation liée aux élections municipales de 2020 – en particulier à Marseille. « Macron chasse à droite »titrait, d’ailleurs, Le Mondedes 30 et 31 mai derniers. Si l’on observe la situation à Marseille, l’ancrage de L.R.E.M. à droite est encore assez confus. Cela dit, on peut remarquer que des relations semblent se nouer entre E. Macron et J.-C. Gaudin, et, au-delà, entre L.R.E.M. et les Républicains, dans cette ville. On peut, d’ailleurs, remarquer qu’une fois de plus, comme souvent dans le discours politique en France et dans l’expression des identités politiques dans notre pays, L.R.E.M. manifeste une certaine réticence à revendiquer cet ancrage à droite, et préfère évoquer un « clivage entre progressistes et nationalistes », comme le dit E. Macron lui-même, ce qui est à la fois une façon de situer la gauche et le Rassemblement national du même côté et une façon de se revendiquer comme un parti de progrès qui s’opposerait à une forme de conservatisme. Cependant, de tels propos ne peuvent pas dissimuler le rapprochement entre le maire sortant, J.-C. Gaudin, clairement de droite, et L.R.E.M.
Tensions au sein de « La République en Marche », à Marseille
Une autre raison montre à la fois que LREM se situe à droite, à Marseille, et que cet ancrage à droite n’est pas bien accepté par tous les acteurs politiques marseillais porteurs de l’identité de L.R.E.M. : S. Ahmada, député des quartiers du Nord, semble ne pas accepter facilement cette position, et revendique, comme l’écrit J.-M. Leforestier dans Marsactudu 26 juin, une certaine indépendance des adhérents marseillais de L.R.E.M. vis-à-vis de la direction du mouvement, et va jusqu’à envisager de quitter le mouvement : « Si l’idée », dit-il, cité dans l’article de J.-M. Leforestier, « c’est une alliance avec la droite, ce sera sans moi ».La campagne électorale de L.R.E.M. à Marseille dans la perspective des élections municipales n’est ainsi pas si simple et fait apparaître des tensions susceptibles de s’accroître dans les mois à venir, voire des recompositions des appartenances et des identités politiques dans notre ville.
Incidences prévisibles sur l’élection de la municipalité
C’est que, bien sûr, comme toujours, tant l’apparition d’un nouveau parti ou d’un nouvel acteur sur une scène politique, que l’approche d’une échéance électorale sont de nature à faire évoluer les appartenances et les identités et à perturber les logiques dominant un espace politique. À Marseille, cela est vrai à droite et à gauche. À droite, c’est l’ensemble de l’orientation des Républicains qui est susceptible de connaître des variations peut-être importantes et, au-delà, c’est la relation entre la droite classique et le Rassemblement national qui peut évoluer compte tenu de ces sortes de perturbations apportées à droite par l’émergence de « La République en marche ». Mais c’est aussi le P.S. qui est susceptible de connaître des perturbations. En effet, même si le mouvement fondé par E. Macron s’est, en partie, construit à partir d’acteurs issus du P.S., l’évolution qu’il a connue depuis qu’il est au pouvoir l’a éloigné du P.S. qui se trouve aujourd’hui de plus en plus dans l’opposition, notamment à Marseille. C’est, d’ailleurs, ce qui peut expliquer que L.R.E.M., comme le dit Jean-Marie Leforestier dans son article, s’oriente davantage vers une liste autonome pour les élections municipales. Sans doute cette sorte de confusion ou d’hésitation qui semble marquer les acteurs marseillais de L.R.E.M. va-t-elle pousser le P.S., au contraire, à affirmer plus clairement son ancrage à gauche et rendre, ainsi, les clivages plus nets dans la perspective de l’élection de la municipalité et, au-delà, dans la politique engagée par la municipalité élue.
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