Marsactu attaqué en diffamation pour ses révélations sur l’unité d’hébergement d’urgence

Blog de l'équipe
le 30 Mar 2017
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Ce mardi, nous étions convoqués au tribunal, devant la 11e chambre correctionnelle de Marseille. Après un an et demi de procédure, nous devions y répondre d’une attaque en diffamation portée par Aïcha Carreras, citée dans notre article consacré à la gestion de l’unité d’hébergement d’urgence par l’association de médiation sociale (AMS) et paru en octobre 2015. Dans les semaines qui ont suivi cette publication, l’intéressée nous avait demandé un droit de réponse que nous avons publié. Cela permettait, à notre sens, de faire entendre le point de vue de cette personne que nous avions cherché à joindre durant notre enquête sans qu’elle réponde à nos sollicitations.

Cela n’a semble-t-il pas suffi car Aïcha Carreras nous a fait parvenir par voie d’huissier une citation directe devant le tribunal de Marseille pour des faits de diffamation. La même démarche a été entreprise vis-à-vis de nos confrères de La Provence, poursuivis pour le même chef. De renvoi en renvoi, ce mardi, notre directrice de publication au moment de la parution de l’article, Clémentine Vaysse, a répondu aux questions du président du tribunal. Il n’y a pas lieu ici de rendre compte de la teneur des échanges et plaidoiries, si ce n’est pour souligner que la partie civile représentée à l’audience par Me Ayoun, son conseil, demande la condamnation de notre directrice de publication, et par là même, de la société Marsactu, au paiement de 10 000 euros de dommages et intérêts, la suppression de l’article, la parution de la condamnation dans cinq journaux de son choix, et le paiement de 3000 euros au titre des frais de justice.

Là encore, nous ne commenterons pas le caractère disproportionné ou pas de ces demandes. Il s’agit ici de réaffirmer que notre travail d’enquête a été guidé par le souci permanent de l’intérêt général en interrogeant le fonctionnement d’un service essentiel à la fois pour les personnes qui en bénéficient et notre société en général, service qui dépend à 100 % de financement public de la Ville et de l’État. Conséquence des enquêtes journalistiques menées, la mise en œuvre d’une mission d’inspection par les tutelles et son issue nous ont conforté dans le bien-fondé de notre travail. Comme l’a souligné notre avocat, Me Gauer, il y a certaines professions dont le travail bien fait est de nature à déplaire.

La décision du tribunal a été mise en délibéré et sera rendue publique le 2 mai prochain. Quel que soit son sens, cette décision n’entame en rien notre détermination à faire du journalisme d’enquête, d’analyse et de reportage au service de l’intérêt général. Par souci de ne pas prêter le flanc à la critique tout en faisant preuve de transparence, nous nous astreignons ici à un sobriété de ton. Nous encourageons nos lecteurs à la même retenue dans les commentaires que cette publication pourrait susciter.

Commentaires

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  1. julijo julijo

    Grand soutien à Marsactu pour son travail d’enquête, d’analyse et de reportage au service de l’intérêt général.
    Continuez.

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  2. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    On le voit vraiment trop souvent en ce moment, les journalistes qui font leur métier dérangent. Un climat assez nauséabond, entretenu par une partie irresponsable de la classe politique, règne en France où les attaques contre la liberté d’informer sont, aux yeux de certains, plus utiles que de s’expliquer sur des faits.

    Il faut du courage pour “déplaire”, et je vous en souhaite. Vous avez, je crois, le soutien de vos lecteurs.

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  3. LaPlaine _ LaPlaine _

    On peut pas grand chose mais on est là.

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  4. Ricardo Lima Ricardo Lima

    Marsactu devient une référence locale. Qui plus est dérangeante. Il faut s’attendre aux reactions de ceux qui n’en avaient pas l’habitude. Elargir le cercle de lecteurs fidèles est la meilleure réponse possible. A quand une prochaine campagne d’abonnements?

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  5. barbapapa barbapapa

    Dès lors que les faits sont établis, que la teneur des articles est sobre, que le sujet est d’intérêt général, peut-être répliquer en demandant réparation pour procédure abusive ?

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