« Le 6&8 avance »… surtout en communication
Analyse du bilan de mandat 2020-2026 de la mairie des 6ᵉ & 8ᵉ arrondissements
La mairie de secteur des 6ᵉ et 8ᵉ arrondissements vient de publier un document intitulé « Le 6&8 avance avec ses habitantes et ses habitants ». Conçu par les services municipaux et financé par l’argent public, il se présente comme un bilan de mandat. Mais derrière la vitrine colorée et les slogans flatteurs, l’analyse révèle surtout une communication autocélébrative, peu d’indicateurs d’impact et un décalage entre annonces et résultats.
1. Un bilan vitrine financé par l’argent public
Présenté comme un compte rendu aux habitants, ce bilan prend des allures de brochure électorale. Infographies, cartes, photos soignées : tout est calibré pour la promotion, pas pour l’évaluation. Aucun indicateur objectif ne permet de mesurer les progrès réels dans le quotidien des habitants.
2. Des compétences exagérées
Le document revendique des avancées en matière de propreté, de sécurité, de logement ou d’urbanisme. Or, ces politiques relèvent de la Ville de Marseille ou de la Métropole, pas d’une mairie de secteur. Le bilan entretient volontairement une confusion sur les responsabilités institutionnelles.
3. Écoles et crèches : promesses globales, preuves maigres
Le bilan affirme que « 100 % des écoles et crèches ont bénéficié de travaux ». Mais aucun détail par établissement n’est fourni (type de travaux, coûts, délais, qualité). À l’échelle de la ville, le Plan Écoles du siècle connaît retards et contentieux : difficile de croire que le 6/8 en soit épargné.
4. Sécurité : des moyens, pas de résultats
La mairie revendique le doublement des effectifs de police municipale et l’ouverture d’une base Sud. Mais aucun chiffre localisé n’est donné : ni sur les incivilités, ni sur les délais d’intervention, ni sur le sentiment d’insécurité. La Cour des comptes elle-même soulignait récemment les limites de l’efficacité policière locale.
5. Propreté : le grand absent du bilan
Pas un mot sur les dépôts sauvages, le ramassage des déchets ou la maintenance des rues. Pourtant, la saleté reste l’un des griefs majeurs des Marseillais, et les 6/8 n’y échappent pas. Le silence sur ce sujet en dit long.
6. Une « ville plus verte »… sur le papier
La renaturation de jardins, la plantation d’arbres ou la création d’aires de jeux sont mises en avant. Mais sans aucune évaluation de fréquentation, de satisfaction ou d’entretien. Des micro-actions bien réelles, mais insuffisantes pour faire oublier l’absence de vision écologique structurante.
7. Participation citoyenne : affichée, pas évaluée
Le document multiplie les références aux laboratoires citoyens, pépinières participatives et autres animations de quartier. Mais aucun chiffre n’est donné sur la participation réelle, la diversité des publics ou l’impact concret sur les décisions locales.
8. Budget climat : innovation intéressante, résultats invisibles
La mairie revendique une « comptabilité carbone par euro dépensé » et un objectif de -5 % d’émissions par an. L’idée est originale. Mais aucun rapport public n’atteste d’une baisse effective, ni d’arbitrages budgétaires influencés par cette méthode. On reste dans l’annonce.
9. Culture et événementiel : le règne de la fête
Le bilan aligne festivals, concerts, animations. Mais là encore, aucune donnée sur les bénéficiaires, l’équilibre territorial ou les effets durables. On cultive l’événementiel et le spectacle, pas l’égalité d’accès à la culture ou la structuration des pratiques.
10. Les angles morts : logement, fracture sociale, mobilité
Le document ne dit rien des véritables crises marseillaises : le logement indigne, les fractures entre quartiers riches et populaires, la mobilité chaotique. Ces enjeux structurants sont laissés de côté au profit d’une communication léchée.
Encadré : Trois chiffres qui interpellent
• 0 indicateur publié sur la propreté ou la sécurité du secteur.
• 0 évaluation de l’impact du budget climat.
• 100 % de communication pour masquer des résultats limités.
Conclusion
Le bilan de la mairie du 6/8 ressemble davantage à un outil de communication qu’à un véritable rapport de mandat. Les habitants sont en droit d’attendre des indicateurs précis, une transparence sur les compétences réelles et un engagement sur les urgences locales. En l’état, le 6/8 « avance » surtout en communication, pas dans la résolution des problèmes quotidiens.
Jean-Philippe Vigneron
Fondateur du Club Marseille Vision, Responsable Délégué Renaissance du 6/8. En tant que fondateur du Club Marseille Vision, je m’engage à promouvoir la transparence, l’équité et le progrès dans notre ville. Je suis passionné par l’avenir de notre ville. Engagé dans la politique locale, notre Club Marseille Vision vise à stimuler des discussions constructives pour façonner un Marseille dynamique et inclusif. N’hésitez pas à partager et commenter, votre participation enrichit cette conversation vers un avenir politique positif que nous construisons ensemble.
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