Engagé ou universel : les multiples visages du dessin de presse [Chicane #8]

Billet de blog
le 19 Avr 2018
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Faire passer des messages par le dessin semble être un moyen efficace, rapide et accessible à tous. Mais doit-il le faire par la polémique ou de manière inoffensive ? Faro, dessinateur pour Nice matin et l’Equipe ainsi que Soledad Bravi, illustratrice pour le magazine Elle, nous éclairent sur la question.

Soledad Bravi est bien connue par un public plutôt féminin avec ses planches et ses illustrations dans Elle. Son implication dans le magazine est telle qu’elle estime : « Quand je fais des illustrations pour ce magazine, je suis Elle ». Soledad est la preuve vivante que le dessin de presse n’est pas nécessairement militant, assumant que son travail « est très léger, je m’amuse avec les tares féminines. ».
A l’inverse, pour Christophe Faraud, plus connu sous le pseudonyme Faro, le dessin de presse d’actualité -son activité principale- a pour fonction d’être « impactant et permet de faire passer les messages que les journalistes n’arrivent pas à faire passer avec des mots ». Et d’ajouter qu’il existe une pluralité des dessins : «il ne faut peut-être pas tout mettre dans le même panier ». Selon lui, l’universalité ou non du dessin réside avant tout dans le support de publication. Faro avoue s’imposer naturellement une « certaine forme de réflexion, voire une certaine limite » selon le média, il s’amuse à dire que c’est une « gymnastique de l’esprit ».  
Sauf qu’avec les réseaux sociaux « on sort du cadre de publication ». Ainsi, le dessin de presse serait « hors support », « lâché dans la nature » et, tout en étant accessible au plus grand nombre, tombe parfois dans les mains d’un public « pas apte et pas préparé à recevoir (son) message ». Ce qui peut amener à des controverses comme le dessin par Charlie Hebdo du petit Aylan échoué sur une plage censé montrer la dangerosité du parcours migratoire.
Soledad confie également que « internet c’est atroce », et pointe du doigt le fait que le public joue un rôle dans l’universalité de ses dessins. L’illustratrice se dit victime de son « étiquette » : « Mon public est habitué à mes dessins légers, je n’ai pas le droit d’avoir d’avis politique. ». Le public récepteur est donc primordial pour Soledad sur la question de l’universalité du dessin de presse, car ce public a des attentes. Elle ajoute amusée que les dessins de presse d’actualité -notamment satiriques- sont « super violents et font partis d’une actualité qui a vieilli, alors que maigrir du cul c’est encore quotidien ».
 

 

Alice Le Pallec
 

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