Comprendre en 4 points la surexposition au changement climatique en région PACA
Comprendre en 4 points la surexposition au changement climatique en région PACA
La région Sud est un terrain fertile pour appréhender le changement climatique. Pourquoi ? Parce qu’elle a la spécificité d’être composée à la fois d’un banc littoral, mais aussi de sommets alpins. D’ici à 2050, une augmentation de près de deux degrés est annoncée par les prévisionnistes de Météo France. De quoi s’attendre à un climat “sévillan” sur le territoire.
- Observer la biodiversité pour mesurer le changement
Au quotidien, nous sommes abreuvés de chiffres concernant le changement climatique. Mais sans forcément en comprendre les mesures. Que peut-on concrètement observer ? Arne Saatkamp, enseignant-chercheur spécialisé en écologie végétale, publie une étude en 2023. Il réalise un état des lieux de la biodiversité régionale et en déduit une évaluation des effets du réchauffement climatique. Il se base sur la bioindication des espèces. Les végétaux migrent, selon les températures et la pluviométrie. Certaines espèces, en recherche d’humidité, vont pâtir de l’aridification climatique. Signe d’un réchauffement indéniable, les espèces les plus fréquentes en région PACA sont celles adaptées au climat chaud. Elles arrivent à mieux se reproduire avec un meilleur cycle de vie de leurs graines. L’observation de la biodiversité permet de conclure à une thermophilisation des plantes, soit une montée des organismes en altitude, à la recherche de fraîcheur.
- Des tendances climatiques alarmantes
Olivier Sanzeri, statisticien, chef de projet de l’action régionale de l’INSEE, publie en mai dernier une étude numérale. Elle conclut que la région PACA a d’ores et déjà les températures estivales les plus élevées, relativement aux autres régions. Entre les périodes de référence 1976-2005 et 2021-2050, une hausse des températures de 1,8 degré est annoncée. Sur toute la France métropolitaine, l’augmentation est à 1,3 degré. Et ces anomalies de chaleurs adviendront aussi en périodes hivernales, avec pour conséquence une diminution des surfaces enneigées.
- Les habitants les plus vulnérables surexposés au changement climatique
Conséquences directes de la hausse des températures ? Des enjeux de santé publique. Les personnes vulnérables sont plus sensibles aux impacts du réchauffement climatique. Les nuits tropicales (au-delà des 20 degrés) vont s’accentuer. Lors de tels épisodes, il est plus difficile pour les organismes de récupérer. D’autant plus pour les plus âgés, les plus jeunes, mais aussi les plus précaires aux logements peu adaptés à une bonne aération. Les journées d’été (+25 degrés) et de fortes chaleurs (+35 degrés) seront, elles aussi, plus fréquentes. Lors de ces épisodes, si une partie de la population générale peut se permettre de rester en intérieur, ce n’est pas le cas des professionnelles en extérieur. Les secteurs de la construction et de l’agriculture emploient 1 actif sur 10 en région PACA.
- Repenser les villes
Pour Joël Guillot, paléoclimatologue, professeur émérite, les canicules passées correspondent aux périodes fraîches de la fin du siècle. Pour s’adapter au changement climatique et à ses évènements extrêmes, il faut repenser les villes. Selon lui, l’aménagement des espaces urbains est le résultat d’un mix de solutions. Chacune ayant un aspect positif et son contraire. Les rues méditerranéennes par exemple. Plutôt étroites, elles sont à l’ombre. Mais de ce fait, elles protègent également du vent et diminuent ainsi la ventilation. Si les habitations ont un revêtement clair, il fera certes moins chaud à l’intérieur des logements, mais l’albédo, soit le pouvoir réfléchissant du soleil, sera subi par les passants. Végétaliser les espaces, les toits par exemple, est souvent présenté comme une solution pour capter le CO2. Encore faut-il considérer la nécessité d’irriguer ces végétaux et ne pas placer des espèces d’arbres qui produisent de l’Ozone, un polluant. L’une des solutions indiscutables et préventives pour le futur reste la lutte contre la consumation de l’espace. Les villes ne doivent plus s’étendre jusqu’à empiéter sur la biodiversité.
Dans un contexte d’échec des négociations à la COP 29 de Bakou, d’inondations morbides dans la région de Valence en Espagne et d’un sommet international contre la pollution plastique en pleine période de Black Friday, il n’y a qu’un sursaut rapide et collectif qui pourra changer le futur de notre climat mondial, et régional.
Maëwenn Le Coroller-Richard
La rencontre Connaissance du territoire sur le thème de la biodiversité et des fortes chaleurs s’est tenue le 3 octobre 2024 à l’École de journalisme et de communication d’Aix-Marseille.
Illustration de l’article : L’île Pomègues, Parc national des calanques de Marseille. Le programme européen Réseau Natura 2000 y étudie l’habitat naturel, menacé par l’activité humaine. @Maxime Hernandez
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