Aujourd’hui les mouvements sociaux, quelle place pour la gauche ?

Billet de blog
le 31 Oct 2022
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une réflexion de gauche à propos des mouvements sociaux actuels.

Soutenir Le mouvement social et les luttes politiques
Le mouvement social se poursuit, après quelques victoires obtenues dans le secteur de l’énergie. Il est principalement dirigé contre le refus d’augmenter les salaires qui ampute gravement le pouvoir d’achat. Si les journées d’actions nationales ont été des demi succès, en attendant la prochaine, le 10 novembre, les conflits se déclinent entreprise par entreprise.
Le gouvernement continue à appliquer sa politique antisociale et les réquisitions qu’il ordonne attentent au droit de grève. Il invite les partenaires sociaux à préférer à l’augmentation des salaires le versement de primes ou d’heures supplémentaires défiscalisées. Il a fait adopter par l’Assemblée une réforme de l’assurance-chômage qui diminue sensiblement les droits des demandeurs d’emploi. Il prétend que le chômage irait en se réduisant dans les prochains mois alors que les économistes prévoient, vu la conjoncture, son augmentation. Le gouvernement maintient son projet de réforme des retraites qu’il compte faire passer à la fin du printemps. Le grand patronat est d’une arrogance indécente, s’octroyant des augmentations énormes de salaires, alors qu’il refuse d’augmenter les salaires des travailleurs ou propose des augmentations qui sont loin de couvrir l’inflation.
Pourtant le pouvoir est très affaibli, privé de majorité absolue à l’Assemblée. Certains de ses soutiens se dérobent et n’hésitent pas à voter contre les consignes données par le gouvernement.
La lutte actuelle de la CGT, FO, FSU mérite notre soutien. Cela ne doit pas empêcher de nous interroger sur ce qu’est aujourd’hui la mobilisation populaire. Le nombre des syndiqués ne cesse de diminuer comme celui des membres de partis. La participation aux élections professionnelles comme celle aux élections politiques est faible. Le pôle d’entraînement représenté par les syndicats est relatif. Des mouvements importants ont pu se produire en dehors d’eux, comme celui des Gilets jaunes. Dans les années 2010 on parlait de grèves par procuration, les grévistes étaient soutenus globalement par la population qui ne faisait pas grève. Sommes-nous sûrs que ce soit le cas aujourd’hui ? Il faudrait rendre populaires les grèves et les mouvements sociaux.
Le mouvement ouvrier est davantage puissant quand les syndicats agissent ensemble, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui car la CFDT est en dehors du mouvement. Les divergences entre syndicats ne sont pas minimes. Mais ce serait une force conséquente si les syndicats arrivaient à s’entendre sur une plate-forme revendicative, incluant des mots simples comme le refus du report de l’âge de départ à la retraite et l’échelle mobile des salaires.
Quel rôle peuvent jouer la gauche et l’écologie dans la situation actuelle ? Si les syndicats sont en première ligne, le combat pour la justice sociale ne leur appartient pas exclusivement car c’est aussi un combat hautement politique. Une manifestation à l’initiative de la NUPES se justifie car toute lutte sociale doit avoir un débouché politique. Le RN, pour qui vote une majorité d’ouvriers et d’employés ne peut prétendre être ce débouché. La lutte sociale n’est pas son affaire, sa seule volonté est d’introduire des discriminations dans la population et de propager le racisme. Le débouché est-il lié à une dissolution ? En ce cas la gauche et l’écologie unis sur des propositions contre la vie chère, la retraite, l’assurance-chômage, la lutte contre le changement climatique, apparaîtrait comme un débouché politique crédible. Mais le débouché politique existe aussi sans dissolution. S’il n’est pas électoral, il est pourtant bien réel : campagne de sensibilisation auprès des classes moyennes et populaires pour les convaincre du bien-fondé des revendications, les mobiliser et construire ainsi une base politique la plus solide possible en vue des échéances électorales plus lointaines.
La mise en place d’un front commun entre les syndicats et la NUPES sur une base équilibrée est éminemment souhaitable. L’extrême-droite par les discriminations qu’elle porte ne sert qu’à diviser le peuple. Le mouvement est largement imprévisible, on ne sait pas s’il va ou non se généraliser. Nous devons nous tenir prêts et gagner le maximum de personnes à notre objectif politique, soutien aux justes revendications contre un pouvoir affaibli qui est du côté des nantis.
Le forum permanent 13 de la gauche et des écologistes, le 29 octobre 2022

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