Grand lux

Photogramme du film Le dernier drive in" d'Ibere Carvalho.

Malgré la poignée de cinéastes sud-américains phares, régulièrement sélectionnés en compétition d’éminents festivals internationaux, et dont les œuvres parviennent à trouver le chemin des salles hexagonales, force est de constater que l’immense richesse de la production cinématographique sud-américaine, souvent rappelée dans ces colonnes, peine à traverser l’Atlantique et à légitimement prendre place dans un marché européen historiquement ouvert à toutes les formes d’images en mouvement. Reste le travail précieux et salutaire des festivals, à l’instar des Rencontres du cinéma sud-américain, qui souffle cette année, à Marseille puis dans sa périphérie, ses dix-huit bougies.

Dix-huit ans de découvertes sémillantes qui ont permis au public, toujours plus nombreux, d’explorer une création foisonnante, kaléidoscopique — le geste artistique n’est bien évidemment pas comparable d’un pays à l’autre — et régulièrement passionnante. Plus d’une trentaine d’opus traceront un parcours cinématographique reliant onze pays du continent, lors d’une édition, comme à l’accoutumée, riche en propositions parallèles et autres menus festifs.

Claros/clairières/clareiras

Dont acte, la cérémonie d’ouverture, au Gyptis, nous permettra de découvrir Magallanes, premier film de Salvador del Solar, acteur péruvien de renom. Suivront durant ces neuf journées de projections une dizaine de longs-métrages, et de nombreux courts, qui concourront aux divers prix décernés, dont le Colibri d’Or. Citons épars Le Dernier Ciné Drive-in d’Iberê Carvalho (autre premier long, qui dessine en filigrane les liens universels tissés au Brésil avec le cinéma), Passage de vie de Diego Corsini (hanté par les années de plomb argentines), Favio, l’esthétique de la tendresse de Luis et Andrés Rodriguez (documentaire vénézuélien qu’accompagneront les deux cinéastes) ou Les Vaches à lunettes du Portoricain Alex Santiago Pérez.

Parallèlement à cette programmation, l’équipe d’Aspas, organisatrice de ces Rencontres, met l’accent sur une poignée de films rendant hommage aux éclats de lumières jetés sur la pellicule : la proposition « Claros/Clairières/Clareiras » réunit ainsi six films radieux, éclairant une autre facette du cinéma sud-américain. Enfin, au milieu d’un programme dense, la manifestation continue d’élargir ses partenariats, avec une carte blanche au FID d’une part — et la projection de Identification Photos d’Anita Leandro — et, d’autre part, le second volet du Forum des festivals de cinéma en région PACA, qui prolongera les débats amorcés le 1^er décembre dernier, à Aix, lors du festival Image de Ville.

Les Rencontres du Cinéma sud-américain : du 18 au 26/03 Grand Plateau de la Friche La Belle de Mai (31 rue Jobin, 3^e) et au Cinéma Le Gyptis (136 rue Loubon, 3^e). Rens. : 04 95 04 95 04 / www.cinesud-aspas.org /

Le programme complet des Rencontres du cinéma sud-américain ici.

Emmanuel Vigne