Adoubé par la droite, Guy Teissier ne voit que lui-même pour garder le 9/10
À 74 ans, le député et ancien maire des 9e et 10e arrondissements inaugurait lundi soir sa permanence afin de mener campagne dans son secteur pour Les Républicains. Revendiquant le soutien de Jean-Claude Gaudin et Martine Vassal face au risque RN, sa démarche irrite le maire sortant Lionel Royer-Perreaut, qui n'entend pas s'effacer aussi facilement.
Adoubé par la droite, Guy Teissier ne voit que lui-même pour garder le 9/10
9/10. Légèrement stylisés, les deux chiffres clés apparaissent sur l’invitation comme sur le pupitre. Ce lundi soir, au Cabot, Guy Teissier inaugure une permanence, “sa cinquième”, souligne le député des 9e et 10e arrondissements, 74 ans. Pour l’occasion, les affiches des combats passés ont été sorties des cartons. Car il s’agit bien ici d’une campagne à mener et non d’une soudaine envie de permanence parlementaire, deux ans après sa réélection à l’Assemblée. Le lieu sera “au cœur de la future campagne municipale de notre secteur”, annonce à la tribune l’élu, qui avait dévoilé ses ambitions dans La Provence il y a un mois.
Pour l’heure, le slogan tient en un seul mot : “Ensemble”. Il s’affiche en écriture cursive blanche sur les affiches, les t-shirts. Pour éculé qu’il soit, à l’orée des municipales, il fait figure de maître-mot chez les Républicains, encore groggys de leurs défaites aux élections présidentielle, législatives et européennes. “C’est ensemble que nous parviendrons à gagner encore ce territoire”, professe Valérie Boyer, la seule autre députée LR à avoir conservé son siège à Marseille.
Histoire de faire patienter pendant la grosse demi-heure de retard des têtes d’affiche, le chauffeur de salle et adjoint du secteur Richard Findykian salue un par un l’arrivée des élus, conseillers d’arrondissements compris. À l’heure des comptes, Guy Teissier sourit : “Ce soir, j’ai presque tout le conseil municipal, tous les maires de secteur, tous les conseillers départementaux”, Martine Vassal et Bruno Gilles inclus. Il ne manque que le maire Jean-Claude Gaudin pour compléter l’état-major de la droite locale.
Maire de secteur sortant, Royer-Perreaut ne s’efface pas
Tous les maires de secteur, celui du 9/10 inclus. “Il doit être par là”, lance depuis l’estrade Guy Teissier, après un applaudimètre pour “Bruno” et “Martine” aussi inévitable que risqué. Sans prendre la parole, Lionel Royer-Perreaut est bien là, assistant au lancement de campagne de celui dont il est le suppléant ainsi que l’assistant parlementaire à l’Assemblée. Mais cet “ensemble” là n’est que de façade. “J’étais là ce soir parce qu’il n’est jamais bon de pratiquer la politique de la chaise vide. Mais cela ne vaut en aucun cas approbation de cette stratégie. Je serai candidat tête de liste aux municipales dans les 9e et 10e arrondissements”, réaffirme-t-il, dans la foulée du lancement de son association “les amis de Lionel Royer-Perreaut”.
“Je suis maire sortant, il me semble normal de rendre des comptes”, poursuit celui qui a succédé à Guy Teissier en 2014, lorsqu’il a pris la présidence de la communauté urbaine de Marseille. À quelques nuances près, la droite reproduit ainsi un scénario déjà observé dans les 11e et 12e arrondissements entre Robert Assante et Valérie Boyer. D’où vient cette volonté de Guy Teissier de s’imposer en tête de liste ? “Mon expérience et mes réussites tant locales que nationales, mon enracinement, ont fait qu’on m’a demandé de rentrer dans le jeu municipal. Je dis bien on m’a demandé”, insiste le député à la tribune.
Soutien revendiqué de Gaudin et Vassal
Interrogé sur le “on” derrière ce scénario fréquent de l’appel du devoir, il précise : “On, c’est [le directeur de cabinet du maire] Claude Bertrand et Jean-Claude Gaudin, ainsi que Martine Vassal. Ils pensent à tort ou à raison qu’il y a une menace sur ce secteur, en particulier du RN.” Un risque qu’il serait donc plus à même de contenir que ne le serait Lionel Royer-Perreaut.
Absent ce soir, le maire de Marseille n’a jamais défendu publiquement cette option. Pour l’élu de secteur, adjoint au maire et vice-président du département Didier Réault, elle est pourtant réelle. Quant à Martine Vassal, elle ne confirme pas explicitement. “Je suis pour les démarches fédératrices, ce sont celles qui gagnent”, au contraire des “aventures individuelles”, nous répond-elle. Une idée répétée lors de ses multiples interviews la semaine dernière et lue comme une allusion à la candidature de Bruno Gilles à la mairie centrale. Mais ce lundi soir au Cabot, le regard appuyé lancé à Lionel Royer-Perreaut ne laisse pas de doute sur le destinataire de l’avertissement.
À cette crainte de défaite, l’intéressé réplique par un sondage commandé sur son secteur, qui semble écarter le risque d’une victoire du Rassemblement national. Au-delà, il conteste la stratégie de ses deux patrons locaux :
Il est illusoire de penser qu’on peut se présenter devant les électeurs sans prendre en compte ce qu’ils attendent en terme de renouvellement des pratiques, d’oxygénation. Il va quand même falloir changer de logiciel sinon ça va être un peu court.
L’âge de son rival n’est pas cité, preuve qu’en public la discorde reste feutrée au sein d’un tandem politique vieux de 25 ans. D’ailleurs, l’un comme l’autre voient dans la phase actuelle une forme d’établissement d’un rapport de force.
L’alliance avec LREM ? “J’y crois pas”
Mais le hiatus n’en prend pas moins un tour personnel : “J’ai fait le job et j’ai passé l’âge d’être un pantin qu’on sort ou qu’on range”, estime Lionel Royer-Perreaut. “Je ne le comprends pas, souffle Guy Teissier. Je crois que c’est plutôt une aubaine d’avoir avec soi quelqu’un, plus qu’un mentor. S’il faut faire une liste ensemble, on la fera ensemble. Je ne veux pas sa place, je ne veux pas être maire !” En cas de désaccords persistants, une troisième voie émerge, qui consisterait à faire de Didier Réault, le plus capé des autres élus du cru, le maire de secteur.
Internes au parti Les Républicains, ces débats pourraient peser plus généralement dans les équilibres. Avec Valérie Boyer, qui file vers un ticket avec le maire de secteur Julien Ravier dans les 11e et 12e arrondissements, Guy Teissier forme localement l’aile droite du parti. Après la défaite des européennes, son discours plaide pour “un parti à la fois conservateur et libéral”, qui ne se résigne pas à être sommé de choisir entre LREM, “un centrisme multi-culturaliste keynésien”, parti des “gagnants de la mondialisation”, et le RN, celui “de la France périphérique”, “dont le programme économique rappelle celui de Georges Marchais dans les années 70”. En aparté, il fustige le macronisme, “une politique injuste, d’attrape-nigaud, attrape-tout”. Un mouvement vers lequel Martine Vassal dit pourtant vouloir étendre son appel au rassemblement. “J’y crois pas, parce que je pense que eux risquent de ne pas être d’accord du tout.” Ensemble, mais pas avec tout le monde.
Commentaires
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Seigneur, pardonne leur car il ne savent pas ce qu’ils font…
Teissier s’est fait battre au 1er tour des législatives par une candidate LREM.
Et ce n’est pas en bétonnant à tout va que la situation va s’améliorer dans le 9/10 en ce qui concerne le RN s’il est une menace.
Les électeurs pour les européennes ont voté plus par dépit et pour sanctionner les parties traditionnels ainsi que le néo parti qui essaie de faire du jeune sans convaincre avec beaucoup de vieux.
Les guerres d’ego, ça suffit! Car un nouveau parti silencieux risque d’émerger avec un résultat digne d’une dictature : vote blanc et abstention!
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Dommage qu’on ne puisse pas insérer d’images dans les commentaires de Marsactu, j’ai un super GIF animé de vautours en train de se disputer un cadavre…Je trouve qu’il illustrerait parfaitement cet article…
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L’HEPAD de la place BARGEMON risque de conserver l’un de ses plus jeunes pensionnaires. C’est sûr la formule “all inclusive” est tentante.
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Le 9/10, ce sont des permis de construire accordés à tire-larigot sans nouvelle réelle desserte de TCSP (type métro ou tram)!
Il est temps de virer cette équipe d’incapables et de reprendre en main ce secteur et la ville toute entière pour sortir du clientélisme qui nivelle Marseille par le bas!
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Il y a une vielle plaisanterie concernant nos amis Italiens pour qui j’ai une grande affection : ” quand ils sont au fond du trou, ils sortent une petite pelle pour continuer à creuser”. Et bien, nous en sommes là aussi!
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La majorité municipale a parfaitement compris le besoin de renouvellement qui s’exprime partout à Marseille, y compris dans les bastions du gaudinisme crépusculaire : ses vieux lieutenants qui occupent le paysage depuis des décennies le montrent en s’accrochant comme la patelle à son rocher.
On le voit sur la photo qui illustre l’article : cette démarche suscite un fort engouement populaire parmi les sexagénaires et septuagénaires, qui sont à n’en pas douter l’avenir de la ville (mais ils votent, eux)…
C’est triste de se croire indispensable à ce point : on peut affirmer, sans craindre de se tromper, que l’humanité a survécu à la disparition de générations entières de personnalités indispensables et irremplaçables.
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Cher 8e , vous nous promettez des soirées de feu avec d’extraordinaires meeting avec Frank Mickael, Annie Cordy, Daniel Guichard. Dommage qu’Edouard Duleu soit décédé. Quel bonheur ces meeting /thé dansants!
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C’est beau tous ces jeunes qui s’engagent dans la vie publique.
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74 ans, l’âge de la sagesse, le délice d’être grand-père peut-être, de regarder d’un regard attendri ses enfants, petits-enfants et même arrière-petits enfants. Non. Pas Monsieur Guy Teissier. Il se revoit sans doute, en bel homme qui trente cinq ans plutôt folâtrait déjà en politique. En politicard endurci il ne veut pas disparaître du paysage. Pour un homme comme lui, il n’y a jamais de bon moment pour le faire. Rangez-vous des voitures Monsieur Teissier. Ne voyez-vous pas qu’une page se tourne, sans vous, que la fin de d’une époque est déjà là. Comme le chantait si bien Charles Aznavour : “Il faut savoir quitter la table lorsque l’amour est desservi”. Soyez digne Monsieur Teissier, raccrochez les gants pendant qu’il est temps. S’il vous plait.
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Hé! Fan de chichourle! A cause de ces fadas du parquet financier, on ne peut plus le recycler en chargé de mission. Y faut bien qu’il continue à exister, sinon quoi? le pôvre!
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On ehpad sortis de l’auberge
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Quand on peut faire du vieux avec du très vieux, pourquoi laisser les manettes aux quadras ? C’est tout juste bon pour faire président de la république les quadras ! Le cas du trentenaire Bellamy l’a montré: la droite jeune ça ne marche que pour le RN ou LREM .
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Basculera t’il du côté RN ou LREM pour sa cure de jouvence ?
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pourquoi changer une équipe qui gagne ?
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