Abandons, dissidences, surprises : le point sur les candidats aux législatives

Abandons, dissidences, surprises : le point sur les candidats aux législatives

La campagne des législatives a démarré officiellement ce lundi. Depuis vendredi, l'ensemble des candidats est connu et ceux-ci ne peuvent plus, officiellement du moins, se désister. La semaine dernière, les dernières tractations entre les états-majors se poursuivaient et la question des accords entre différents partis et courants était bien sûr au coeur des discussions.

L'enjeu principal restait celui des trois dissidences majeures engagées sur Marseille : le conseiller général socialiste Rebia Benarioua a finalement renoncé à se présenter face notamment à Henri Jibrayel dans la 7e circonscription. "Je ne fais pas partie de ceux qui parlent d'unité mais l'ignorent dans leurs comportements et leurs pratiques politiques quotidiennes", a-t-il expliqué diplomatiquement vendredi sur son blog.

La pression par courrier

Ses deux homologues, Lisette Narducci et Robert Assante poursuivent quant à eux leur route. La maire du 2/3, candidate dans la circonscription du centre-ville avec le soutien ostensible de Jean-Noël Guérini, a reçu une jolie lettre de la fédération PS la semaine dernière lui intimant, au même titre que l'écologiste Laurence Vichnievsky de ne plus utiliser la formule "majorité présidentielle avec François Hollande", marque désormais déposée. Mais pas de quoi effrayer celle qui se présente désormais comme la représentante de "la gauche répubicaine" face au candidat investi par le PS Patrick Mennucci.

Le maire centriste des 11e et 12e arrondissements, Robert Assante, a lui aussi eu droit à son petit courrier, signé cette fois-ci par le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin et son premier adjoint, Roland Blum, qui protestaient contre "l'utilisation de [leurs] noms et [leurs] images sans [leurs] autorisations", menaçant même le dissident de poursuites en justice si celui-ci poursuivait dans cette voix. En marge de la déclaration de candidature de Renaud Muselier, Jean-Claude Gaudin ajoutait : "il ne pourra pas faire ce qu'il veut". Un avertissement sybillin qui visait peut-être plus sa volonté de l'emporter dans cette première circonscription que celle de se présenter.

Dans la dernière ligne droite, Assante a pourtant reçu le soutien du parti radical valoisien et du conseiller général Nouveau centre Maurice Di Nocera qui après avoir demandé aux candidats de se positionner par rapport au Front national, n'a pas eu de réponse de la candidate et députée sortante UMP Droite populaire Valérie Boyer. Un choix qui dessine en creux des lignes de fracture dans la droite marseillaise et dans la majorité Gaudin, bien que chacun veuille (pour l'instant) déconnecter les questions législatives de la gestion municipale.

Pas d'accord à gauche

Autre enjeu de ces derniers préparatifs, un éventuel accord Front de gauche / PS-EELV a comme au niveau national capoté. Pourtant, plusieurs versions avaient circulé ciblant notamment les 9^e et 10^e circonscriptions. Rien au final mais l'élimination de la gauche au premier tour reste une hypothèse improbable dans ces territoires. Toutefois, le désistement d'Europe écologie – les Verts dans la 15e circonscription, où il soutiendra la socialiste Nicette Aubert, reste d'actualité.

Enfin, le dépôt final des candidatures réserve à chaque fois son lot de surprises avec la présence de formations très peu connues : de l'étiquette "Néant total" à la première présence de candidats du parti pirate dans la 11e et la 14e circonscriptions. Des formations locales aussi se créent telle Marseille résistance qui, alliée au Nouveau parti anticapitaliste, veut "remettre en cause l'abandon des quartiers populaires" et qui présentera notamment l'hyperactif militant écologiste Victor-Hugo Espinosa. Le reste, on vous laisse le découvrir grâce à notre carte interactive tracée au cordeau par Julien Vinzent (pour la version plein écran beaucoup plus confortable, cliquez ici):

Carte réalisée à partir des contours des communes fournis en licence CC-BY-SA2.0 par Open Street Map (pour la source de notre carte c'est ici), retravaillée à partir des délimitations des circonscriptions et donc parfois des cantons (pour Aix-en-Provence, nous avons fait au mieux, n'ayant pas pu retrouver le décret datant de 1982 qui fixe les contours des cantons).