Aaarg ! le cri de la fin ?
Les éditions marseillaises de bandes dessinées Aaarg ! ont annoncé dans un communiqué la mise en standby de leur activité. Leur combativité est mise à l'épreuve par un problème insurmontable de trésorerie. Cette structure indépendante tente de trouver un repreneur pour éviter de passer par un redressement judiciaire voire une fermeture.
Les locaux de Aaarg ! au 73 rue des trois frères Barthélémy
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L’auteur de l’article fait bien ressortir l’opiniâtreté de l’équipe qui a réussi ce pari improbable de tenir 4 ans. On sait depuis un moment que le monde de la BD est devenu difficile. C’est ce que dit la Réserve à Bulles en une seule phrase : « Les publications de BD ont triplé alors que le panier des acheteurs est resté le même. Il y a vingt ans, ils auraient pu tirer leur épingle du jeu mais de nos jours, il y a tellement de production que les albums ont à peine le temps de rester sur les présentoirs avant de passer à la trappe. »
Un auteur de BD qui nous réserve un belle surprise pour le mois de septembre me disait que : « la production de BD ressemble maintenant à celle de la littérature, les rayonnages sont encombrés et les ventes moyennes d’un album tournent autour de 1000 exemplaires. Certains libraires n’ouvrent même pas tous leurs cartons de nouveautés ! »
Les éditeurs font pourtant des efforts lorsqu’on voit les navets qui parsèment les rayonnages et que certains achètent tout de même, sans le faire exprès. Ce sont la couverture et le travail de la coloriste («la» parce que c’est presque toujours une femme) qui font vendre, davantage que le contenu réel qui apparaîtra à la lecture.
Il y a eu des changements de genre, on le voit avec la place prise par les mangas. Des changements de format et de contenu avec l’arrivée des BD historiques, du fondateur des mangas, Osamu Tezuka, avec son histoire japonaise de la dernière guerre, « L’histoire des 3 Adolf », à « Cher pays de notre enfance » d’Etienne Davodeau (auteur de BD) et Benoît Collombat (grand reporter à France Inter), qui vient de sortir.
La surproduction dans le domaine de la BD n’est pas celle de la qualité. Le genre historique relève d’un travail très exigeant et il a certainement un avenir. « Cher pays de notre enfance » est consacré à la période des présidences de Pompidou et de Giscard d’Estaing. « Dans ces années là on tue un juge trop gênant. On braque des banques pour financer des campagnes électorales. On maquille en suicide l’assassinat d’un ministre. On crée de toutes pièces des milices patronales pour briser des grèves. On ne compte plus les exactions du Service d’Action Civique (le SAC), la milice du parti gaulliste, alors tout puissant. Cette violence politique, tache persistante dans l’ADN de cette Vè République à bout de souffle, est aujourd’hui largement méconnue. »
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Deux liens à propos de l’affaire boulin évoquée dans cette BD :
Que cache la mort de Robert Boulin : http://bibliobs.nouvelobs.com/bd/20151127.OBS0302/que-cache-la-mort-de-robert-boulin.html
Le dormeur du val : http://jour-pour-jour.hautetfort.com/archive/2011/02/17/le-dormeur-du-val-robert-boulin.html
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Et un article sur cette affaire, où un ministre et ancien résistant a pu être liquidé avec la complicité de l’Etat : http://www.20minutes.fr/societe/1858575-20160607-devant-juge-nouveaux-temoins-accreditent-these-assassinat-robert-boulin-1979
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