À Marseille, l'”ancien monde” ne craint plus La République en marche

Reportage
le 18 Oct 2018
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Aux législatives de 2017, une « marcheuse » venue de nulle part créait la surprise dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône, en ravissant l’un des fiefs de la droite locale. Mais un an et demi plus tard, à Marseille, les enfants du macronisme peinent à s’imposer sur un échiquier politique vieux de quarante ans. Les déceptions sont grandes. Et l’« ancien monde » prépare sa revanche. Premier volet d’une série de reportages réalisés en partenariat avec Mediapart.

Dominique Tian et Claire Pitollat, sur le Vieux-Port. Photo : Ellen Salvi.
Dominique Tian et Claire Pitollat, sur le Vieux-Port. Photo : Ellen Salvi.

Dominique Tian et Claire Pitollat, sur le Vieux-Port. Photo : Ellen Salvi.

Poignées de main chaleureuses, cigarillo aux lèvres, petites blagues décontractées, Dominique Tian est ici chez lui et il entend bien le montrer. Vendredi 12 octobre, sur le Vieux-Port de Marseille, l’ancien député Les Républicains (LR) vient de retrouver Claire Pitollat, qui lui a ravi en juin 2017, sous l’étiquette La République en marche (LREM), la […]
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Commentaires

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  1. marseillais marseillais

    Très bon article, juste, documenté, connaisseur. On en redemande,

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  2. Enzo Branca Enzo Branca

    Tres bon article. On se rends compte que la Macronie n’as pas d’argument lorsque Mme Pitollat parle de la carrière de la Corderie pour se justifier alors qu’elle n’as rien fait,sacrifiant l’héritage historique et géologique de Marseille. En 2020, ce qu’il faut c’est sauver Marseille, et pour cela, ce n’est pas LR ni LREM qu’il faut souhaiter mais bien l’Union de la gauche!

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  3. Happy Happy

    Tian à propos de sa condamnation pour fraude fiscale : “Nous sommes dans une ville de négociants, tout le monde sait que ça arrive d’avoir des problèmes fiscaux”. Si les décisions de justice sont censées avoir un effet pédagogique sur les condamnés, il faudrait penser à alourdir ses “problèmes” en appel !

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  4. Jean Pierre RAMONDOU Jean Pierre RAMONDOU

    Je ne sais pas si Madame Annie Levy-Mozzicanacci avait l’investiture du PS mais ses affiches n’avaient pas “les couleurs du PS”.

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  5. Félix WEYGAND Félix WEYGAND

    C’est excellent ! Un vrai bon travail de réflexion et de recueil d’éléments sur le terrain. Vivement la suite.
    Et sur le fond… désespoir pour notre pauvre Marseille…

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  6. reuze reuze

    Ça me paraît très risqué pour LREM d’espérer faire campagne une deuxième fois sur le thème du renouveau, surtout après avoir généré autant de déception dans leur base électorale et militante.
    Heureusement pour eux, les députés LREM ne se projettent pas trop longtemps en politique…

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  7. Jean Pierre RAMONDOU Jean Pierre RAMONDOU

    L’argument de Tian; c’est pas ma faute, c’est la faute à Fillon; est titanesque.

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  8. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Ca ne doit pas être facile de devenir, presque par surprise, députée quand on se présente dans une circo a priori imprenable. Aussi vais-je éviter de dire trop de mal de Mme Pitollat, dont on voit toutefois assez peu l’implication dans les sujets marseillo-marseillais. Si elle dit avoir travaillé sur le dossier de la Corderie, c’est peut-être un mauvais exemple : l’impression qu’elle a donnée est plutôt de s’être efforcée de ne pas donner son opinion. Un ancrage local, ça se travaille.

    Reste que la droite gaudiniste aurait tort de penser que tout ça n’était qu’un feu de paille et que le dégagisme a vécu. L’éviction de Tian est peut-être dû en partie à l’attraction de la nouveauté, mais aussi au rejet croissant des barons d’un gaudinisme usé et sans projet, dont la profusion de promesses ne masque pas l’inaction. Il faut se souvenir qu’en 2014 déjà, dans le 4ème secteur (arrondissements 6 et 8), Gaudin, tête de liste aux municipales, n’avait échappé à un second tour que de quelques voix alors que précédemment il y était élu et réélu plus que confortablement au premier tour.

    La sociologie électorale change, à Marseille aussi, mais les élus de la droite locale qui se croient propriétaires de leurs mandats et ne rendent jamais de comptes à leurs électeurs ne l’ont pas nécessairement compris.

    Au fait, de la myriade de promesses dont Gaudin nous a illuminés en 2014, quelles sont celles qui ont été effectivement réalisées ?

    Mais je ne doute pas qu’à droite, on saura en 2020 activer les réseaux FO et les CIQ pour tenter de garder la mairie avec moins de 100 000 voix sur 500 000 électeurs…

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  9. CJuste CJuste

    Je trouve un peu cocasse d’interpeller que 3 trois des formations en lice au premier tour, je me permets modestement de rappeler les scores du 1er tour ce qui devrait ramener Anny Levy à également plus de modestie :
    LRM 36,49%
    LR 25,22%
    FN 12,73%
    FI 10,47%
    EELV 3,89%
    PS 3,37%
    PC 2,86%
    etc….
    Si il est un peu tôt pour dessiner les municipales … ce qui est certain c’est que les Marseillais veulent passer à autre chose !

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      Rappelons que JP Mignard (Ps) avait obtenu 29 % des voix en 2012, soit une perte de 25 points pour le PS, tandis que D Tian à perdu “seulement” 16 points entre 2012 et 2017 (de 41 à 25%) ce qui montre assez nettement que l’apport massif des électeurs socialistes à la candidate En Marche à été plus decisif que la défection des électeurs de D Tian eux mêmes.

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  10. Lefortier Lefortier

    Merci pour cette série. Le premier article donne un bon aperçu de la situation actuelle.

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  11. barbapapa barbapapa

    “Nous sommes dans une ville de négociants, tout le monde sait que ça arrive d’avoir des problèmes fiscaux”
    “Nous sommes dans une ville de roufians, tout le monde sait que ça arrive d’avoir à voler l’Etat”

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  12. pascal pascal

    les zélus locaux ne comprennent pas toujours leur territoire. j’ai le sentiments que depuis 10 ans sur cette circonscription, il y a beaucoup de changement de population (dont je fais parti). En effet, au vu du prix de l’immobilier, il y a beaucoup de cadres (souvent néo-marseillais) qui accèdent à la propriété au détriment de famille résidente obligée de “traverser” Michelet comme on dit . Ces nouveaux résidents ont souvent vécus ailleurs (sans parler nécessairement de Paris), donc on compare. Avec 2800 euros d’impôts locaux pour un T4, j’attends un niveau de service de meilleur qualité : des transports en commun, médiathèque avec la possibilité de s’y rendre même quand on travail (faut bien payer les impôts!), des crèches, une école PUBLIQUE de qualité, des piscines ouvertes en soirée et le dimanche (sur ce point heureusement que la ville cassis à fait construire une piscine pour les marseillais)…. C’est le type de service dont l’on dispose même dans une ville de 30.000 habitants. Alors sur, j’ai la mer et le bonheur de vivre avec les marseillais mais j’ai un peu les boules d’amener du PQ et des ramettes de papier à l’école de mes enfants car nos zélus sont des radins.
    Amis zélus, je vous salent.

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  13. Catseyess Catseyess

    Je me retrouve tout à fait dans les propos de Pascal….sans souhaiter non plus la gentrification/aseptisation de cette ville si spéciale (comme Bordeaux en prend le chemin) mais juste un service public à la hauteur de la 3e ville du pays !

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  14. LN LN

    A Pascal et Catseyess : Nous aussi marseillais(es) de naissance on aimerait pouvoir bénéficier de tout simplement ce qui nous est “dû” au regard de ce que l’on est en droit d’attendre de services publics (peu importe le montant de l’impôt ou pas) c’est notre vie de citoyen.
    Vous avez tout dit et tout compris en pointant les dysfonctionnements de cette nullicipalité (oui, chez Marsactu, on est comme ça : y en a un qui trouve un mot génial sorti de nulle part mais qui colle tellement bien au sujet qu’il est adopté illico !) Et le retour de Tian sur cette photo résume bien le pataquès marseillais
    Mais la question dont j’aimerai bien avoir la réponse chiffrée est : combien de nouveaux arrivants (Jean-Clôôôôôde sait si bien les accueillir au musée de Marseille) débarquent à Marseille par an (ah le soleil, la mer, l’accent…) mais surtout combien de temps restent-ils avant de comprendre leur erreur – que d’avoir cru débarquer dans la 2 ou 3éme ville de France où il fait si bon vivre et tellement pittoresque – et de repartir vers des lieux plus paisibles
    Par ce que dans mon entourage, j’en ai croisé quelques uns….

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Il me semble que la (mauvaise) réputation de la gestion gaudinesque, bien identifiée à l’extérieur, pousse la plupart des nouveaux arrivants dans la régjon à s’installer à Cadolive, à Meyreuil ou à Carry, et de préférence pas à Marseille : pour aller bosser, on prendra la voiture… Le risque, dans cette ville mal gérée et qui s’enfonce, c’est une stratification sociale (et fiscale) qui s’accentue avec le temps.

      Après 23 ans à la mairie, Gaudin est entièrement responsable de l’image et de l’attractivité de la ville qu’il est censé diriger, et nul Marseilleu bashing – bien commode pour se défausser – ne les explique.

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