A Marsatac, K-méléon remet le rap sur de bons rails

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le 25 Sep 2014
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A Marsatac, K-méléon remet le rap sur de bons rails
A Marsatac, K-méléon remet le rap sur de bons rails

A Marsatac, K-méléon remet le rap sur de bons rails

Comme chaque semaine, Xavier sillonne la France en tenue SNCF, poinçon en main. Ce vendredi, il laissera sa casquette et son uniforme d'agent d'escale dans la coulisse de Marsatac, avant d'enfiler sa seconde peau, celle du MC K-méléon qui mène sa carrière de rappeur depuis dix ans avec La Méthode -son groupe- ou en solo. Il doit cette belle date à son amitié avec DJ Djel, maître artificier de la Fonky Family qui l'a invité à partager la scène. Et surtout à son flow atypique dans un paysage marseillais désormais balisé par les éclats d'un gangsta rap frelaté. Le programmateur et créateur de Marsatac, Dro Kilndjian, souhaitait le retour de Djel, qu'il connaît bien pour l’avoir programmé lors de la première édition du festival, en 1999. Le DJ a accepté à la condition de pouvoir amener son K-méléon. Dro Kilndjian ne s'y est pas opposé, il considère le MC comme étant "l’un des meilleurs rappeurs marseillais" et a souhaité leur réserver un "moment très fort dans la programmation de cette année".

"Faire Marsatac avec tonton Djel c’est cool, se réjouit K-Méléon. Ça fait des années que ça existe, c’est un bon spot avec de bons artistes. Avec Djel on va corser le truc, on a une salle de concert pour nous alors il faut en profiter pour faire quelque chose de consistant, de très carré." Dans son hall of fame personnel, on retrouve des artistes qui ont la double particularité d'avoir une vraie présence scénique et une carrière débutée dans les années 1990 : Wu Tang Klan, Method Man, Eminem, Busta Rhymes pour les Américains, Triptik, Fabe, Oxmo Puccino pour les Parisiens… Et les Marseillais de la Fonky Family et IAM pour couronner le tout. Des références pas très actuelles et bien éloignées des tendances du moment. Mais K-méléon n'a pas de difficulté à exister hors des clous : "Ma musique je la fais par passion. Ne pas faire du rap stéréotypé, ça peut mettre des freins pour passer à la télé. Mais ça ne me dérange pas, moi ce que j’aime c’est le terrain".

"A quand la prochaine ?"

Pour un rappeur, le "terrain" ça veut dire la scène, quelle que soit sa taille. Et pour réussir à s'y épanouir, il dispose d'une méthode infaillible : "Pour occuper la scène, il faut avoir l’impression d’être chez soi et d’y inviter le public. Je me fais plaisir et je transmets ce plaisir au public. En fait, la scène est un vrai challenge, il faut attraper les gens et les faire entrer dans ton monde. Le but c’est qu’à la fin ils se disent « à quand la prochaine ? »".

Cette aisance est le fruit de son histoire. Il n'est pas arrivé là en croyant que le rap était la seule rampe possible vers le succès. Au contraire, il a testé toutes les disciplines de la culture hip-hop avant de commencer à tchatcher : "J’ai commencé par le beatbox, j’ai ensuite fait de l’impro, puis j’ai basculé vers la danse pour arriver enfin au rap. En fait je m’intéresse à tous les arts de rue. Mais le rap c’est mon premier amour, c’est le rap qui m’a parlé. " Cet état d'esprit se retrouve dans les soirées open jam concept qu'il organise un peu partout à Marseille. Il y réinvente une des formes premières du genre :  un DJ, un beatmaker, un beatboxer et un musicien sont réunis pendant que, sur un ring, un artiste (chanteur, danseur ou autre) a "une minute pour tout défoncer".

Le bruit court, la réputation grandit

Sa volonté de renouer avec les racines d'une culture n'est pas là par hasard. Sa démarche n'est pas hors sol, il l'inscrit dans une perspective historique, pluridisciplinaire, basé sur la relation humaine. Un avis que confirme Djel sans qu'on le pousse beaucoup : "K-méléon est un MC qui compte vraiment, il est très bon. Mais c’est surtout un bel humain, il a une vraie écoute, il s’ouvre aux gens. On peut compter sur lui. C’est le seul avec lequel je peux vraiment bosser ".

"Bosser", le verbe caractérise très bien Xavier, véritable serial bosseur. En plus de son travail à la SNCF – il est encore en tenue lors de l’interview téléphonique – et de La Méthode, K-méléon trouve le temps de travailler avec son ami Djel, et de créer ensemble une nouvelle entité, qui elle aussi rappelle les origines : le Block Party Sound System. Le principe s’inspire des fêtes de quartiers new-yorkaises. Ils se sont notamment déjà produits en plein air sur le cours Julien

En ce moment tout semble rouler pour K-méléon. La Méthode sortira prochainement un EP de six titres : Adrénaline, aux sonorités hip-hop, rock et métal. Mais son histoire musicale a aussi connu des bas : "c'est vrai qu'il y a toujours des moments plus dur que d'autres. Il y a quatre ans deux MC de La Méthode ont quitté le groupe alors qu'on était sur un projet. Ça a été difficile à gérer ". A 31 ans, Xavier sait encaisser ce genre de déboires. "Ça oblige à se remettre en question c'est pas plus mal. On n'avance que comme ça". 

 

DJ Djel feat K-méléon Vendredi 26 septembre 2014 de 23h25 à 00h40 à la Friche de la Belle de mai.

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Commentaires

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  1. anti Liga one anti Liga one

    “du bon son brut”! Voilà un vrai rappeur! Pas un espèce de jeune à mèche blonde baraqué comme un javelot
    Je serais là vendredi pr écouter du vrai
    Marsactu chronique2rap

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  2. JeanSeb JeanSeb

    Big up pour avoir placé “Le bruit court, la réputation grandit”… #Classique

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  3. Ras_casse Ras_casse

    Excellente prestation lors de Marsatac

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