À la région, le budget baisse, la tension monte
À la région, le budget baisse, la tension monte
La séance du conseil régional de ce vendredi ne s’annonce pas très calme pour Michel Vauzelle. À l’ordre du jour, on retrouvera notamment les conclusions de la chambre régionale des comptes sur la gestion de la collectivité. Le président de région a déjà déminé le terrain en répondant à la presse sur les principaux points du rapport. Il a alors tenté de justifier ses déplacements en hélicoptère ou les anomalies constatées sur les subventions aux associations. Mais demain, la droite, le Front national et même certains membres de la majorité devraient appuyer là où ça fait mal, que ce soit sur les largesses arlésiennes de la collectivité ou le manque de contrôle de l’usage des deniers régionaux dans quelques domaines.
Mais un autre problème plus larvé quoique plus profond guette à l’hôtel de région. Demain, seront présentées les orientations budgétaires. Un texte qui n’appelle pas de vote et qui cette fois se fait particulièrement vague. À dessein. Depuis un an, les tensions sont palpables au sein de la majorité plurielle. L’an dernier, un quart des écologistes et quatre élus du Front de gauche s’étaient abstenus sur le budget, le membre du parti de gauche Luc Léandri allant même jusqu’à voter contre. Ce qui lui a valu de perdre sa délégation au handicap. Or, pour le vote du budget, une majorité absolue est nécessaire. Le parti socialiste ne peut l’atteindre seul et un élan dissident plus fort pourrait faire basculer le vote.
Budget en baisse marquée
Lors de sa conférence de rentrée, Vauzelle avait évoqué le contexte financier contraint, les financements de l’Europe et de l’État en baisse. Il avait aussi évoqué le manque de leviers de la région en matière de recettes propres, qui se résume à la carte grise. Or, PACA fait déjà payer cher le fait de posséder une voiture et, si une hausse a été évoquée par certains élus, elle ne semble pas tenir la corde aujourd’hui.
Il faudra donc faire avec un budget général en baisse marquée, qui plus est grevé par certaines dépenses obligatoires automatiquement augmentées comme dans le secteur de la formation professionnelle, emplois d’avenir obligent. Cette perspective effraie notamment au Front de gauche où le président de groupe Gérard Piel estime qu’il sera “impensable de voter un budget 2014 qui serait moins important que celui de 2013”. Lui préconise d’avoir recours à l’emprunt pour “aller au bout des engagements pris” et s’en prend à la ministre en charge de la Réforme de l’État : “Quand elle est venue à la région, Lebranchu nous a promis une réforme fiscale qui n’est jamais arrivée”, tance-t-il.
Il craint “des baisses des budgets solidarité, vie associative et sportive. De fait, on s’enlève nous-mêmes la clause de compétence générale que Sarkozy avait sans succès tenté de supprimer”. Interrogée sur ces remarques par un journaliste de La Marseillaise, Michel Vauzelle s’était contenté d’appeler à la solidarité :
Du côté d’EELV, plusieurs points de crispation ont aussi fait jour concernant notamment “la qualité de la dépense à savoir la critérisation mais aussi les éco-conditions dans la distribution des subventions”, explique Sophie Camard. Mais, bien aidés dans ce chemin vers plus de transparence et d’efficacité par la CRC, les écolos ont obtenu la prise en compte de ces critères. Reste un point de crispation majeur, “le plus dur” : les dépenses routières qui vont largement augmenter, en particulier à cause du déblocage des financements de la rocade L2. “On peut difficilement reculer sur ce dossier, admet Sophie Camard. Mais il y a aussi plein de petits contrats routiers dans le Vaucluse ou les départements alpins. C’est l’aspect le plus dur de la négociation en cours.”
Si l’on ajoute les interrogations qui entourent les choix de l’ex-président de groupe PS Robert Alfonsi, la situation paraît compliquée. Pourtant, malgré ces tensions, on se dit “serein” dans l’entourage de Michel Vauzelle. Les multiples conférences budgétaires ont, estime un proche, “permis de rapprocher les points de vue”. À la manœuvre, on retrouve plusieurs conseillers régionaux fidèles à Michel Vauzelle, Ladislas Polski, Bernard Morel et Jean-Louis Joseph, vice-président délégué au budget et nouveau président du groupe socialiste.
Au fil des semaines, des concessions intéressantes pour les minorités de la majorité ont fleuri. Ainsi, l’Agence régionale d’équipement et d’aménagement dont Polski a pris la présidence à la suite d’Alfonsi devrait devenir “opérateur énergétique” ; c’est-à-dire que l’Aréa assurera bientôt la maîtrise d’ouvrage dans des opérations de réhabilitation thermique engagées par des communes de la région. Si l’on ajoute un appui marqué à l’économie sociale et solidaire en 2014, les Verts pourraient y trouver matière à soutien. Quant à contenter le Front de gauche, on souffle dans les couloirs de la région que la future agence de développement économique pourrait revenir au vice-président communiste Jean-Marc Coppola “s’ils votent sa création et les orientations économiques ce vendredi”. Ces rapports définissent les grands axes de développement économique choisis par la région mais n’incluent cependant pas les orientations budgétaires proprement dites. Suffisant pour s’éviter toute mauvaise surprise lors du vote du budget ? “Aujourd’hui, je porte un projet pour Marseille, on ne m’achète pas avec ça”, jure Coppola. Réponse le 13 décembre. Quant aux premiers indices, ils sont à recueillir dès ce vendredi à l’hôtel de région.
Actualisation jeudi 24 à 20 h 20 : Ajout des propos de Jean-Marc Coppola.
Commentaires
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aucune inquietude ils trouveront tous leur compte
eelv dans une pseudo demarche verte
coppo la dans un nouveau titre
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Et ce Président, aussi député, est candidat à la Présidence d’Euroméditerranée
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Quant à contenter le Front de gauche, on souffle dans les couloirs de la région que la future agence de développement économique pourrait revenir au vice-président communiste Jean-Marc Coppola “s’ils votent sa création et les orientations économiques ce vendredi”.
CQFD
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De braves gens qui se retrouveront autour de la gamelle des prébendes et autres avantages. On aura droit aux postures classiques d’indignation morale et ils passeront à table !
Quelles sanctions aux dérives de Vauzelle de la part des conseillers régionaux ? Je te tiens, tu me tiens….
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après la saga des nuls du CG, voici celle de la région.
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Chiffres annuels de l’absentéisme moyen des fonctionnaires dans les régions (8 à 14 jours d’absence de plus par an que dans le secteur privé) : http://www.challenges.fr/galeries-photos/economie/20141023.CHA9395/classement-les-regions-les-plus-touchees-par-l-absenteisme-des-fonctionnaires.html?google_editors_picks=true
Le meilleur élève : 23 jours en Basse Normandie (Laurent Beauvais PS, depuis 2008).
Les plus cancres : 34,8 jours dans le Nord-Pas de Calais (Daniel Percheron PS, depuis 2001), 34,5 jours en PACA (Michel Vauzelle PS, depuis 1998).
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