À la métropole, le Printemps marseillais face à son impuissance

Actualité
le 16 Oct 2020
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Après un conseil municipal de rentrée comprenant plusieurs "impulsions" de mise en œuvre de son programme, les élus de la nouvelle majorité municipale avaient rendez-vous jeudi dans un hémicycle métropolitain dominé par la droite. Ils s'y campent en ville-centre brimée, quitte à délaisser toute vision métropolitaine.

Martine Vassal et Michèle Rubirola le 9 juillet 2020 lors de l
Martine Vassal et Michèle Rubirola le 9 juillet 2020 lors de l'élection de la présidente de la métropole. (Image Emilio Guzman).

Martine Vassal et Michèle Rubirola le 9 juillet 2020 lors de l'élection de la présidente de la métropole. (Image Emilio Guzman).

Le contexte

Élue à la mairie en juillet, Michèle Rubirola ne peut pas mettre en oeuvre son projet sans l'appui de la métropole, présidée par la LR Martine Vassal, qui était son adversaire aux municipales.

Quand on est dans l’opposition, la chambre régionale des comptes fait souvent figure d’alliée de choc pour défendre ses positions. Le Printemps marseillais en sait quelque chose. Il avait pu appuyer sa campagne des municipales sur un rapport dévastateur sur la gestion de Jean-Claude Gaudin. Las, dans la dernière livraison des magistrats sur la métropole Aix-Marseille Provence, présentée lors de la séance de jeudi, les nouveaux occupants de l’hôtel de Ville ne trouvent que peu d’armes pour déstabiliser sa présidente LR Martine Vassal. La thématique nationale de ce rapport – la construction métropolitaine – y est pour quelque chose, en écartant les traditionnels points sensibles comme les subventions, les marchés publics ou le personnel.

Reste pour Olivia Fortin, adjointe de Michèle Rubirola, le cœur du rapport, la gouvernance métropolitaine, c’est-à-dire la manière dont elle exerce ses compétences. Cela tombe bien, plus que d’éventuels errements de la gestion passée de Jean-Claude Gaudin et Martine Vassal, c’est sa mécanique actuelle qui occupe la majorité municipale, aujourd’hui contrainte de composer avec cette forme de cohabitation :

“La proposition qui est formulée de revoir l’organisation des compétences est quelque chose qui nous parle, particulièrement à Marseille. Il est rare en France que les métropoles ne soient pas alignées politiquement avec les villes qui en forment le noyau. Mardi au conseil de territoire, nous avions demandé le retrait d’un rapport qui concernait un projet d’urbanisme et cette demande n’a pas été acceptée.”

Au terme de cet exposé, sa conclusion résume bien l’effet réfrigérant de l’hémicycle métropolitain pour cette équipe : “Quels sont aujourd’hui nos moyens de mettre en œuvre les politiques pour lesquelles les habitants nous ont élus ? C’est une vraie question.”

Une interrogation, ou plutôt une revendication, déclinée tout au long de la séance par plusieurs élus du Printemps marseillais. “Les relations de travail entre la métropole et la ville-centre ne sont pas normales”, dénonce ainsi Anne Meilhac. “Ah bon”, commente la présidente. “Prenons la mobilité. Une date ? Quand aurons nous la première réunion de travail ?”, insiste l’adjointe au maire des 6/8 sur ce sujet.

Un premier rendez-vous Rubirola-Vassal

Cette espèce de tactique n’est pas bonne, n’est pas durable. Il faut préserver le service public de nos disputes.

Sophie Camard, maire des 1/7

“Mes relations avec la maire de Marseille sont excellentes. Je suis allée la voir et j’attends qu’elle me dise ses projets, recadre Martine Vassal, en l’absence de l’intéressée, qui participe à une réunion en préfecture autour du couvre-feu imminent. Et ne me dites pas que c’est faux, vous n’allez pas mettre ma parole en doute ! Que ça ne soit pas descendu jusqu’à vous ce n’est pas mon problème c’est le vôtre.” Des mots qui irritent encore à la sortie de la séance, quand une demi-douzaine d’élus du Printemps marseillais se regroupe. “Elle ment”, n’en démord pas Anne Meilhac, SMS du cabinet de la maire sur son écran.

Plus précisément, selon l’élue métropolitaine et ses collègues, l’exécutif et l’administration métropolitaine joueraient la montre, face aux demandes répétées et à la “pile de projets” présentés. “Cette espèce de tactique n’est pas bonne, n’est pas durable. Il faut préserver le service public de nos disputes”, plaidait il y a quelques jours la maire du 1/7 Sophie Camard, avant une intervention en conseil municipal où elle a dénoncé des “consignes politiques à l’administration de ne pas parler aux élus du Printemps marseillais”.

Individuellement, plusieurs adjoints à la maire le reconnaissent : les contacts sont établis avec leur homologue métropolitains. Mais un verrou empêcherait selon eux de déboucher sur des avancées concrètes : ce fameux rendez-vous au sommet entre Martine Vassal et Michèle Rubirola pour mettre en place un “pacte de gouvernance”. Si une première rencontre “protocolaire” a bien eu lieu mi-septembre, un échange plus en profondeur serait toujours en attente.

Pour l’heure, Martine Vassal et son exécutif tiennent fermement la barre. À propos de la rénovation urbaine de la cité Air-Bel, évoquée plus tôt par Olivia Fortin, le maire de Port-Saint-Louis-du-Rhône en appelle à “la continuité républicaine” pour confirmer le refus d’accorder un délai de négociation avec la nouvelle municipalité. Quant à Martine Vassal, elle affecte tour à tour la pédagogie à destination de nouveaux élus qui auraient besoin d’éclairage sur les rouages institutionnels et une fermeté bien assise sur l’ampleur de sa majorité : “145 voix sur 240”. “Il va falloir vous y habituer”, lance-t-elle régulièrement, comme en écho aux piques à la droite savourées par le premier adjoint Benoît Payan en conseil municipal.

Un échelon métropolitain ignoré pendant la campagne

Le Printemps marseillais fait ainsi les frais d’un programme municipal basé – hormis les écoles – sur des compétences du quotidien détenues en réalité par la métropole… sans avoir mené de campagne métropolitaine. Transports, urbanisme, logement sont en effet des dossiers sur lesquels la collectivité possède le dernier mot. Latente dans les mois qui ont précédé le scrutin, comme l’avait souligné Marsactu, cette lacune s’est révélée de manière criante en juillet. Dans la foulée de l’euphorie du 4 juillet avec l’élection de Michèle Rubirola, le Printemps marseillais a semblé pris de court par le coup d’après. Et le 9 juillet, jour de l’élection à la présidence de la métropole, c’est sans discours de la maire ou d’un des membres de sa majorité que Gaby Charroux, maire communiste de Martigues, a encaissé une défaite prévisible mais plus lourde que les rapports de force le laissaient suggérer.

Le même scénario s’est reproduit au conseil de territoire, où l’avance de la droite était moindre. C’est dans l’hémicycle même que s’est fait connaître la candidature de Pierre Huguet, colistier de Michèle Rubirola dans les 4/5, pour présider cet échelon intermédiaire peu connu mais porteur d’une bonne part de la gestion de proximité de la métropole, des déchets à la voirie.

Dans cet été institutionnel qui s’étirait, la perspective était davantage tournée vers la revanche, les recours déposés contre l’élection des 11/12 touchée par l’affaire des procurations et l’élection départementale de mars 2021. Et, déjà, dans un mode revendicatif qui perdure. “Nous allons défendre les projets pour lesquels nous avons été élus”, résumait le premier adjoint Benoît Payan.

Un couvercle sur le couvre-feu
Au lendemain de l’annonce du couvre-feu et alors même que les maires de Marseille, Aix et d’autres élus négociaient son application en préfecture, la séance du conseil métropolitain de jeudi s’est tenue comme si de rien n’était. Des six territoires connectés en visio-conférence, organisation en elle-même exceptionnelle, seules deux questions sont venues interroger la réaction concrète de la métropole, sur le soutien au secteur de la culture et l’exonération de taxe foncière pour le secteur de l’hôtellerie et la restauration. A-t-elle déjà été votée ? Si non, peut-on la voter ? La présidente comme son vice-président Didier Khelfa se sont trouvés pris de court.

Certains réfléchissent déjà à la manière d’appliquer le programme avec les seuls outils municipaux. L’adjoint au logement Patrick Amico trouve trop élevé le seuil à partir duquel les promoteurs doivent réserver 30 % pour des logements sociaux. Faute d’accord de la métropole sur la modification du plan local d’urbanisme, qui fixe cette règle de 80, il envisage de corser l’examen des permis de construire, prérogative municipale, en étudiant au cas par cas tous les programmes de plus de 20 logements pour les obliger à y intégrer du logement social.

Et pourquoi pas se concentrer sur les compétences municipales, les écoles, la culture, le sport, le social ? “On ne peut pas, tout est lié !”, nous coupe presque Sébastien Barles (EELV). Avec ses camarades de parti, l’ex tête de liste de Debout Marseille porte même l’ambition d’endosser – pour ne pas dire d’assumer – un rôle d’opposition métropolitaine, après avoir été les seuls à embrasser cette échelle pendant la campagne. Y compris en allant voir au-delà des frontières de Marseille. Ce jeudi, ils titillent ainsi Martine Vassal sur l’absence de parité des nominations, mais aussi des sujets structurants comme la liaison autoroutière Fos-Salon et l’extension de l’aéroport Marseille-Provence.

Un Printemps marseillais aligné sur “l’intérêt communal”

Mais dans l’hémicycle, c’est plus souvent la majorité municipale que l’opposition métropolitaine que l’on entend. L’élue du 1/7 Agnès Freschel fait ainsi référence aux secteurs “d’opposition municipale”, pour regretter la localisation d’un dispositif de lutte contre la vacance commerciale. “Que les autres maires de secteur fassent des propositions. Ça ira certainement avec les projets de Madame la maire qui vont nous arriver dans quelques jours”, répond, pince sans rire, Martine Vassal.

Si, plus tôt, Olivia Fortin revendiquait une forme de prime à la ville-centre, le maire d’Aubagne et vice-président à l’économie Gérard Gazay pose la question en d’autres termes, en rappelant que la métropole compte 92 communes. “Ce dispositif fait la part belle à Marseille et vous savez que nous sommes beaucoup d’élus qui aimeraient avoir ces dispositifs dans nos communes périphériques.

Ce faisant, il illustre l’alignement inattendu du Printemps marseillais avec la logique d’intérêt communal chère à de nombreux maires. C’est ici que le rapport de la chambre régionale des comptes se retourne contre Olivia Fortin. Loin de défendre cette grille de lecture qui s’arrête aux frontières des communes, fût-elle celle qui en compte 45 % de la population, les magistrats regrettent que l’institution soit “l’agglomération de stratégies locales anciennes, notamment en termes de gestion et d’investissement, au lieu de privilégier une véritable stratégie métropolitaine”.

Comme les hauts fonctionnaires des ministères avant eux, ils analysent aussi l’impasse budgétaire d’une institution dont les élus ont organisé la captation des ressources dans les années qui ont précédé sa naissance. D’autres élus ne s’y sont pas trompés, reproduisant ce sempiternel débat des reversements aux communes. Un débat que les élus du Printemps marseillais n’ont pas contribué à renouveler.

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Commentaires

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  1. Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

    Bravo, on ne saurait mieux poser le problème. Obnubilé par la conquête du prestigieux fauteuil, le Printemps Marseillais a feint d’oublier où se situait le vrai pouvoir (là où il y a l’argent) et pris le risque de perpétuer une posture d’opposition, en la déplaçant du Conseil municipal (face à Gaudin) vers le Conseil métropolitain (face à Vassal). Sauf qu’il est désormais comptable des engagements pris et des espoirs suscités : il va devoir élever le niveau de jeu en se montrant plus subtil et constructif. Pareil pour Martine Vassal, qui s’expose au retour du boomerang si elle s’enfermait dans une attitude revancharde consistant à punir les Marseillais de ne pas l’avoir élue. Sauront-ils trouver le chemin de l’intérêt général dont ils se prévalent tous ? Je veux l’espérer…

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  2. marseillais marseillais

    Oui, le PM a occulté la Métropole durant toute sa campagne et c’est une grave erreur qu’il risque de payer cher…ou du moins qui a de fortes chances de ne pouvoir honorer ses engagements.

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  3. Haçaira Haçaira

    Il semblerait bien que le PM n’a pas bien mesuré l’ampleur et la difficulté de la tâche qui l’attendait

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  4. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Si le Printemps Marseillais est responsable de ses choix, et notamment de n’avoir pas cherché à susciter des alliances au niveau métropolitain, il faut tout de même reconnaître qu’il y a une difficulté d’ordre démocratique dans le fait que les candidat·e·s battu·e·s à Marseille soient aux commandes de la métropole, comme si de rien n’était. On ne saurait mieux dire qu’on n’a absolument rien à f…aire de l’avis de l’électorat.

    Ce n’est pas évident de faire campagne à l’échelle de la métropole quand le scrutin est organisé à l’échelle des communes, y compris s’agissant des prérogatives qui ne sont pas celles de la commune ! Ca fait partie de la tradition française résumée par cette formule : “pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué”.

    Dans le cadre des égoïsmes municipaux qui animent la plupart des maires de cette métropole, la perspective d’un scrutin de liste direct à l’échelle métropolitaine pour élire les conseillers métropolitains est probablement lointaine. Elle n’en est pas moins souhaitable, et si possible avant que ces maires aient terminé de détruire l’outil métropolitain.

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      La métropole aussi compliquée à gérer que l’Europe… Oui, l’élection directe serait la solution,mais on n’en prend pas le chemin hélas. Oui, c’est compliqué de faire campagne à l’échelle métropolitain, mais ce n’est pas impossible pour autant. Or aucun effort n’a été fait dans ce sens. La démagogie l’a emporté sur la pédagogie, comme d’habitude hélas…

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      La métropole est aussi (plus) compliquée à gérer que l’Europe… Oui, l’élection directe serait la solution, mais on n’en prend pas le chemin hélas. Oui, c’est compliqué de faire campagne à l’échelle métropolitain, mais ce n’est pas impossible pour autant. Or aucun effort n’a été fait dans ce sens. La démagogie l’a emporté sur la pédagogie, comme d’habitude…

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    • raph2110 raph2110

      En accord avec tous les points cités. Une mise à plat au niveau national paraît indispensable pour un véritable exercice démocratique des français et ici des métropolitains, que nous sommes.

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  5. Make OM Great Again Make OM Great Again

    En réalité, tous les partis (exceptés les écolos) ont occulté cet échelon.

    De toute façon, les élus trop “métropolitains” dans leurs discours et projets se font systématiquement descendre (Serrus pour n’en citer qu’un). Dans cette Métropole, on punit ceux qui s’aventurent hors des limites communales: tout un concept.

    Il faut réformer cette presque-métropole et en faire une collectivité, dotée d’élus concernés, d’un vote à suffrage direct et de budgets dédiés aux grands projets (mobilités, économie, environnement). Sinon, tout reposera sur le prétendu altruisme des maires et leur supposée capacité à mettre de côté l’intérêt communal au profit de l’intérêt général. On les connait.

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  6. Malaguena/Jeannine Malaguena/Jeannine

    donc pour faire court la ville est ingérable, puisque il y aura toujours une opposition printemps marseillais/Vassal métropole

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  7. Tarama Tarama

    Est-ce la faute de la gauche marseillaise si cette région a un électorat de droite-extreme et d’extrême-droite ? L’élection de Maryse à Aix, on en parle ?
    Marseille est une espèce de grand cadavre sur lequel se repaît sa couronne, dans une inversion bien connue par rapport aux dynamiques habituelles. On le voit là encore.

    Cela reste problématique et on peut compter sur la droite pour pourrir la mandature de Rubirola. Ça ne sera pas simple, malheureusement, et depuis l’élection, rien n’a changé dans la vie quotidienne.

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  8. Alceste. Alceste.

    Le piège s’est refermé. Une ville ruinée, abandonnée sauf dans les quartiers qui ont voté Gaudin durant des années et aucun moyen financier disponible.
    Les sous sont à la métropole, à la région et au département. Ces derniers vont assoiffer Marseille en attendant qu’elle meure. 5 ans à attendre et les vautours de Muselier et Vassal vont attendre.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Vous trouvez vraiment que les quartiers qui ont voté Gaudin ont été choyés ? J’y vis, et je ne vais ni me plaindre, ni avoir l’indécence de les comparer aux quartiers nord.

      Mais côté transports et équipements publics, c’est à peu près le même désert, et la voirie y est tout aussi défoncée. La seule différence notable, c’est que les écoles y sont en moins mauvais état, et que l’habitat est à taille plus humaine.

      Si, en dépit des chocolats de M. Moraine et de la campagne électorale extrêmement agressive de Mme Vassal, la droite gaudiniste a été battue dans le 6-8, c’est sans doute qu’un certain nombre d’électeurs avaient quelques motifs de mécontentement – même si l’abstention a pu aider un peu.

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  9. Alceste. Alceste.

    Oh je crois surtout qu’ils avaient un compte à régler avec MORAINE, Tian et vassal dans le 8e
    Après je préfère pouvoir vivre à ste anne que
    rue révolution à à belle de mai si je le pouvais.
    Je ne vais envoyer non plus des kleenex aux habitants du 8e pour sécher leurs larmes
    Vous aviez même un bus clandestin

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  10. B Filippi B Filippi

    M Giberti présidents du conseil de territoire Marseille Provence est élu par 2073 habitants de Gemenos, joli village hyper privilégié.
    Pour rire vous trouverez sur ce lien l’ensemble des compétences déléguées à cette institution par la métropole :
    https://www.marseille-provence.fr/index.php/institution/les-competences

    Nous avons un gros problème institutionnel.

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  11. MarsKaa MarsKaa

    Le changement de majorité municipale à Marseille aura eu le mérite de lever le voile sur l’importance de cette institution. Parce que jusque-là, qui savait que la métropole avait un tel poids ?
    On pensait Vassal en dessous de Gaudin, on avait l’impression que c’était lui le chef du territoire… et donc quela commune de Marseille était indépendante et puissante. on ne connaissait même pas le conseil de territoire. Tout cela était des machins administratifs inutiles. Annexes.
    Maintenant on voit. On voit le grave problème démocratique institutionnel. Et comment la droite s’est accaparé tous les leviers de pouvoir dans la region.
    Je ne vois pas trop ce que le PM aurait pu faire comme alliance. Ils ont en face une grosse machinerie avec des rouages et des liaisons établies de longue date et farouchement gardée.
    Le combat du PM est le nôtre. Ils n’ont pas de baguette magique pour tout changer du jour au lendemain.

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  12. jasmin jasmin

    C’est vrai qu’avec le changement de l’équipe municipale marseillaise, on a enfin les stereotypes bien en place. Tout d’un coup on comprend les rouages. L’argent est dans les communes autour de Marseille, et dans le 8ème à Marseille. La population en majorité pauvre habite Marseille, demandant aux riches de payer leurs besoins. Donc il s’agit maintenant à la nouvelle équipe municipale de faire des projets pour les pauvres et démunis et convaincre les riches de les payer, sachant que les riches ont leurs leaders à la tête du trésor, et les pauvres ont leurs leaders frustrés avec des projets qui n’intéressent que les pauvres. C’est la quadrature du cercle. On comprend enfin pourquoi pendant des décennies les pauvres ont voté pour les riches, car au moins, tout en remplissant leurs poches, ils laissaient tomber des sous par inadvertance chez les pauvres, aussi.

    Ce système ne peut pas fonctionner. Les riches résisteront à mort d’avoir de l’habitat social occuper leur ghetto de riche avec ses odeurs et ses gangs. Pourquoi insister autant sur ce projet qui va épuiser l’équipe municipale et la détourner des autres problèmes majeurs? Si elle veut être réélue à son terme, elle répare et régule l’habitat indigne pas seulement autour de la rue d’Aubagne mais aussi dans les quartiers nord, le transport vers l’hopital nord, elle nettoie la ville et remet au travail le personnel municipal, elle négocie avec la métropole de venir s’occuper de nettoyer Marseille, installer des WC publics et des bancs, et surtout surtout rendre la ville accessible aux fauteuils roulants qui sont une population autant pauvre que riche. Ce sont des projets que la métropole verra d’un oeil très favorable, car c’est très visible et ça peut leur rapporter la reconnaissance éternelle des électeurs. C’est gagnant gagnant.

    Sur une note ras des pâquerettes, quand même. Sur la photo, la maire de Marseille et la présidente de la métropole sont quasiment les seules à ne pas porter de masque. Certes, c’est mieux pour la photo mais on voit bien qu’elles sont serrées comme des sardines, et ce n’est pas parce qu’elles ont eu le COVID, au moins la présidente de la métropole, qu’elles ne risquent pas de l’avoir à nouveau ou de contaminer d’autres. C’est irresponsable et ça ne donne pas une image fiable de cette équipe. En plus, ça permet de voir le visage plein de remontrance et jalousie de la maire regardant la présidente qui pavane, tous anti-corps invincibles déployés, certes, mais nous les habitants et électeurs, on exige que nos dirigeants montrent l’exemple et surtout restent en bonne santé pour diriger elles-mêmes les institutions. En votant, on a espéré qu’elles arriveraient plus facilement à enterrer la hache de guerre que les alpha mâles adjoints ou précédents dirigeants.

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    • B Filippi B Filippi

      Fausse idée trés répandue, la réalité c’est que les pauvres de Marseille payent pour les riches des environs.
      Ça serait bien que Marsactu enquête et documente cet aspect du problème

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  13. Kitty Kitty

    Et si la nouvelle municipalité faisait simplement preuve d’imagination et de créativité. Depuis 3 ans, des collectifs, des associations, des “publics” se sont créés et développés. La plupart d’entre-eux portent des projets économiques, sociaux et urbanistiques extrêmement innovants bien éloignés des projets pharaonesques de la municipalité précédente. La spécificité de ces projets est que, mis bout à bout, ils inventent un nouveau modèle pour Marseille, modèle qui répond à tous les grands enjeux (civiques, écologiques, économiques, sociaux) auxquels notre ville doit faire face. Last but not least, dans la plupart des cas, ce sont des projets “frugaux” qui n’ont pas besoin des millions de la métropole (ou si peu). Pourquoi ne pas essayer de réinventer Marseille à partir de ces projets ? Pourquoi se sentir obligé de faire comme la municipalité précédente du haut vers le bas en suppliant l’Etat (ça c’était sous Gaudin) ou la métropole (aujourd’hui) de bien vouloir nous aider ? La vrai richesse est dans ces habitants, acteurs sociaux et économiques qui veulent reprendre leur destin en main.

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    • jasmin jasmin

      Pourriez-vous donner des exemples s’il vous plait? Est ce qu’il y a une idée pour rendre la ville accessible aux fauteuils roulants et aux handicapés?

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  14. Alceste. Alceste.

    Votre playdoyer est vrai. Mais sans argent dans une ville pauvre, enfin pas pour tout le monde que faire ?.
    Rubirola doit jouer l. ÉTAT t afin de démontrer que Vassal et Muselier ont été les fossoyeurs de Marseille et qu’ils persistent et signent.

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    • Kitty Kitty

      L’argent n’est pas tout. Il y a pleins de projets peu coûteux et à très fort impact sur le cadre de vie des marseillais qui peuvent être mis en place. De nombreux collectifs d’habitants sont prêts à se mobiliser pour ce faire. Par ailleurs, au vu de l’énormité des coûts de fonctionnement de cette mairie (cf les 2 rapports de la CRC) qu’on ne dise pas qu’il n’y a pas d’énormes économies à faire. Si la gouvernance change vraiment, si elle arrive à réorganiser l’administration municipale (en particulier en divisant par 2 le nombre de directions), et si elle est capable de proposer de bons projets à l’Europe, alors tout deviendra possible car Marseille a le record de France dans son incapacité à mobiliser des financements européens. Mais pour tout ça, il faut vraiment changer la gouvernance de la ville.

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  15. Alceste. Alceste.

    Oui Kitty , l’argent est tout . Bien sûr nous avons des impôts énormes dans cette ville avec des sureffectifs , des gaspillages, des empilages , des doublons et un absentéisme effarant. C’est le prix du clientélisme. Vous dites qu’il faut diviser les directions . Oui surement les directeurs , mais les effectifs qui vont avec . Il faut aussi stopper cette sous-traitance honteuse de l’eau qui va devenir plus précieuse que le pétrole et mettre fin à cette honte de marché au profit de la SEM. Entre autres d’ailleurs.
    Les collectifs pourront gérer et améliorer les rapports humains , une meilleur sociabilité et sûrement une plus grande solidarité. Mais nous ne vivons pas d’amour et d’eau fraîche et c’est regrettable.
    Alors comme déjà dit plus haut , au lieu de taper sur Paris ou Bruxelles et avoir un comportement de débiles profonds à cet égard , il vaut mieux en tirer le meilleur parti et s’appuyer sur eux plutôt que de compter sur Vassal, Muselier et la métropole qui sont aussi francs que des ânes qui reculent.
    L’angélisme n’est pas de ce monde et les utopies non plus.
    J’espère qu’une chose que Rubirola entamera cette démarche en claquant le beignet de Payan et Gahli qui se prennent pour ce qu’ils ne sont pas et qui en plus n’en n’ont pas les moyens.
    Je viens de recevoir ce matin mes impôts , c’est honteux . Et je voudrais dire avec amitiés à électeur du 8e que j’ai des amis qui habitent ce fameux 8e dans un coin sympa et d’autres au Parc TALABOT et qui payent très légèrement plus que ce que je paye dans un arrondissement du centre. Cette ville aura moins de difficultés quand cette politique fiscale injuste entamée par Defferre , poursuivie par Vigouroux et confirmée par Gaudin sera corrigée en révisant la valeur locative des biens figée depuis 1975 ou 1976.
    Alors oui la gouvernance doit être changée , remettre à sa place FO , donner la parole aux autres syndicats, revoir le fonctionnement des commissions paritaires, revoir la fiscalité locale , stopper l’inflation des effectifs , récupérer le bénéfices honteux d’entreprises telles que la SEM en reprenant une gestion directe .
    Sinon nous aurons droit à la fameuse phrase ça tout ça pour ?

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    • Kitty Kitty

      Nous sommes d’accord sauf sur un point (et il n’est pas neutre). Dans une démocratie locale à réinventer, le rôle des collectifs ne peut se réduire au champ de la solidarité. Regardez ce qui se passe à Saint Barnabé où face à un projet délirant de Clinique privée qui coûterait très cher à la collectivité (et donc à vos impôts), une association propose un contre projet beaucoup moins coûteux et beaucoup plus intelligent en terme économique, social et environnemental (en plus ce projet alternatif a l’assentiement des riverains). Comme dans d’autres villes, il suffirait que la municipalité accepte de partager la gouvernance de ce projet pour que Marseille expérimente une façon radicalement différente de construire la ville. Si vous connaissez les travaux et recommandations du collectif “laisse béton”, vous verrez à quel point la créativité des experts d’usage est forte et peut permettre de proposer des solutions innovantes. Là où je suis pleinement d’accord avec vous c’est que tous ces projets peuvent avoir une oreille très attentive de l’État et de l’Europe.

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    • michel michel

      Il faut mettre cette question des inégalités en matière d’impôts locaux sur la place publique .C’était le cas pour la taxe d’habitation encours de suppression mais c’est aussi vrai pour la taxe foncière
      Il y a 15 ans la Provence titrait un article en disant qu’il n’y a ” pas d’habitation de grand luxe a Marseille ” compte tenu des bases d’imposition utilisées.
      A quand un article bien informé de Marsactu sur cette question essentielle ?
      Michel

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    • Laurent Malfettes_ Laurent Malfettes_

      L’argent n’est pas tout, je suis d’accord. Mais il peut contribuer à quelques améliorations… Je me demande parfois si la Ville n’oublie pas aussi de recouvrer les sommes qui lui sont dues par négligence ou incompétence. Petit exemple en forme d’anecdote qui illustre parfaitement le désordre : j’ai fait il y a quelques années quelques travaux chez moi, et j’ai eu besoin d’installer une benne sur la voie publique pour recueillir les gravats. Cela est soumis à une autorisation (en principe préalable !) et à la perception d’une taxe. Il m’a fallu plus d’un mois pour obtenir un accord, après que deux directions (in)compétentes se soient renvoyé la balle avec soin avant de prendre une telle responsabilité… J’ai finalement reçu une autorisation téléphonique et comme j’insistais pour obtenir un accord écrit (pour l’afficher), mon interlocuteur m’a répondu qu’il ne pouvait pas me le transmettre car le précieux document avait été “signé par l’élu” mais “pas encore contrôlé par l’administration”, ce qui donne une indication intéressante sur la vraie hiérarchie interne. Quant à la demande de paiement de la taxe, je ne l’ai jamais reçue… Je garantis l’authenticité de cette histoire !

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  16. Alceste. Alceste.

    À ceci près que nos élus ou présidents d’associations, mais dans leurs cas cela est moins grave, sont convaincus qu’ils ont la science infuse et que l’humilité n’est pas la première de leurs qualités. D’ailleurs leurs certitudes vont jusqu’à la connerie, doublon tram/metro entre autres ou anti croisières pour celui qui se prends pour la maire.
    D’ailleurs et ce qui est regrettable c’est que face à ces soi disant sachants seule la violence à des degrés divers soit la seule réponse. Dommage.

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  17. Lecteur Electeur Lecteur Electeur

    C’est l’ensemble de l’organisation administrative, politique et constitutionnelle actuelle qui a été conçue pour aller à l’encontre de l’intérêt général et favoriser la minorité la plus riche. C’est donc tout le système qu’il faut changer.

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  18. Marieke Marieke

    C’est singulier qu’on s’aperçoive seulement maintenant que c’est la métropole qui détient quasiment toutes les compétences -sauf, et ce n’est pas rien, en matière d’urbanisme où c’est la mairie qui reste aux commandes.
    Sauf erreur de ma part, Marsactu avait publié un dossier sur les compétences des uns et des autres.
    Tous ceux qui se sont présentés aux élections municipales ne pouvaient pas ignorer que c’est au niveau de la métropole que tout se joue. Mais la métropole n’est pas synonyme de proximité …. et c’est sans doute plus difficile de faire des campagnes électorales avec ce déficit.

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