À la communauté urbaine, chacun roule pour soi

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le 13 Déc 2013
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À la communauté urbaine, chacun roule pour soi
À la communauté urbaine, chacun roule pour soi

À la communauté urbaine, chacun roule pour soi

Pour une fois, l'ambiance électrique était plus à la grille du Pharo qu'à l'intérieur de l'hémicycle de la communauté urbaine. Sans la plupart des ténors de droite comme de gauche, le conseil n'a pas donné lieu aux passes d'armes habituels. Emmenés par la CGT, les grévistes de la RTM sont venus avec force sifflets et drapeaux faire entendre leurs revendications auprès des élus de la communauté urbaine. Ils ont eu au moins l'oreille attentive de Marie-Louise Lota (UMP) qui a fustigé, lors du dernier conseil municipal l'absence dans les négociations du président de la la RTM, Karim Zeribi, et de celui de la communauté urbaine.

Avant le vote des rapports mis à l'ordre du jour, il était donc question du versant social des transports puisque le président Caselli a laissé la parole à Karim Zéribi (EELV), Marie-Louise Lota (UMP) et Joël Dutto (FDG) pour qu'ils débattent largement du bien fondé du mouvement et du niveau attendu de négociation. Eugène Caselli a conclu les débats en rappelant qu'à la RTM comme dans tous les établissements publics, le dialogue social relevait de la direction générale. Après le conseil, il a tout de même envoyé son directeur de cabinet à la rencontre des grévistes, tandis que Karim Zeribi lui-même faisait face à ces derniers dans une forme de dialogue social direct et sans complexe à entendre les commentaires échangés.

Le coup du coucou

Cette mise en bouche terminée, le dernier conseil communautaire de l'année a donné lieu à des échanges nourris sur cette même thématique, quoique sur un mode plus prospectif et surtout très marseillais. C'est le tropisme habituel de la communauté urbaine très déséquilibrée entre l'énorme ville centre et les plus petites communes qui l'entoure. Le discours liminaire de la présidente du groupe UMP Laure-Agnès Caradec en était la parfaite illustration : son bilan à charge de la mandature Caselli restait strictement circonscrit aux limites de la ville : "Toutes les agglomérations de France ont construit des kilomètres de tramway depuis 2008. Vous, vous avez fait le coucou en vous mettant dans le nid d'un autre et vous vous êtes contenté d'inaugurer les kilomètres décidés et mis en chantier par vos prédécesseurs", a-t-elle formulé.

Plutôt que de répondre longuement sur le mode "vous êtes en campagne, moi je travaille", Eugène Caselli a passé la parole au maire de Gignac-La-Nerthe, Christian Amiraty qui a astucieusement repris les thèmes (sécurité, propreté, transports) de l'intervention de l'élue marseillaise pour faire son propre bilan l'action communautaire… vue de Gignac. Si personne n'est vraiment passionné par l'avancée de la vidéoprotection dans ce patelin, cela a eu l'avantage d'apporter un peu de fraîcheur péri-urbaine dans l'hémicycle.

En tout cas, cela n'a pas guidé les débats du reste de la matinée. Au sujet de la mise en place de la nouvelle délégation de service public de l'eau et de l'assainissement, chaque commune défend son point de vue. Sur la question des transports, la majorité des débats se résume à défendre son bout de gras marseillais, le plus souvent situé de part et d'autre de la ligne de fracture Nord/Sud, ou non loin de la terre d'élection de l'orateur. Là encore, un classique. Le maire des 11/12, Robert Assante rouspète pour avoir plus de places de parking à la Barasse, Lionel Royer-Perreault reprend son incessant combat pour le boulevard urbain sud, le métro à Saint-Loup, le tramway jusqu'à Saint Marguerite. La preuve en vidéo.

A l'autre bout de l'hémicycle, les élus communistes ont également préparé leur sortie sur les transports marseillais sous la forme de 5000 lettres pétition déposées sur le bureau d'Eugène Caselli demandant "le métro à l'hôpital Nord, le tramway à l'Estaque". Les pavés posés en tas commencent à faire un mur façon barricade. A l'appui du symbole, c'est Joël Dutto qui monte à l'abordage pour se féliciter du lancement d'études sur la prolongation du métro jusqu'à l'hôpital Nord. "Nous n'avons jamais accepté l'idée d'une ville à deux vitesses où les décisions politiques aggravaient chaque jour davantage la fracture sociale, économique et territoriale". La suite en vidéo.

Au final, entre Sud et Nord, c'est l'ardent artisan du schéma de cohérence territorial (Scot) Claude Vallette qui est appelé à la rescousse. Il rappelle que les élus ont beau jouer l'opposition, "l'ensemble des décisions sont prises à l'unanimité en commission". Fermées au public, les commissions. Quant aux questions de territoires, il les règle d'une sentence définitive : "Au nord comme au sud, tous les projets de transports collectifs sont bons à prendre, tout est vraiment indispensable". Reste à trouver les 4 milliards d'euros pour financer les chantiers des 10 prochaines années.

Eugène Caselli saisit la balle au bond et la renvoie en hommage au duo Patrick Magro/Claude Vallette, symbole d'une "cohabitation pacifiée", chaleureusement applaudie par l'ensemble des élus. Il aurait pu en faire le symbole de sa mandature, dont il a rapidement dressé le bilan en fin de séance. "Dans le mot communauté urbaine, il y a le mot communauté", a-t-il formulé pour célébrer l'union des maires au sein de la gouvernance partagée. Ce bilan, il veut en faire sa rampe de lancement pour les élections qui arrivent. Dans les 2e et 3e arrondissements d'abord où il sera le candidat du parti socialiste et à la communauté urbaine : "Je ne suis pas si mal placé, non ? Je suis donc candidat à ma propre succession". En attendant la métropole…

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Commentaires

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  1. ALAIN PERSIA ALAIN PERSIA

    Quel bordel depuis cinq ans au sein de cette Communauté Urbaine !
    R.MUSELIER aurait dû avoir le courage de démissionner ainsi que ses fidèles dès 2008 au lieu de collaborer avec cette gouvernance partagée qui a provoqué une gestion calamiteuse par CASELLI qui s’est toujours couché devant ses partenaires en cédant sur tout !

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  2. toto toto

    Au final alors quels sont les projets (de construction) de métro?

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  3. Electeur du 8e Electeur du 8e

    Pfff ! Madame Caradec devrait quand même se souvenir que, dans les autres grandes agglomérations françaises, les “kilomètres de tramway” n’ont pas été construits depuis 2008, mais depuis 1979 (Nantes), 1989 (Strasbourg), 1996 (Lyon)… A Marseille, le clairvoyant Gaudin a attendu son deuxième mandat pour lancer un projet en 2003… et gaspiller des centaines de millions d’euros dans une ligne (T2) qui ne sort pas du centre-ville et suit le tracé du métro plutôt que d’aller vers des quartiers périphériques, ce qui a réduit durablement les marges de manoeuvre financières de MPM.

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  4. Anonyme Anonyme

    Quand Mme Caradec s’exprime on rajeuni, je me suis revu à l’école maternelle en scandant haut et fort je suis le meilleur c’est moi qui ait tout fait. Quelle puérilité elle a bien appris sa leçon en ventant les mérite de JcGaudin, seulement c’est stérile elle est responsable des stationnements et des parcs et jardins on voit l’état à Marseille du béton partout stationnement anarchique pas d’espace vert, mais elle est contente, Caradec le dégrossir zéro de la politique, elle fait plus de mal à Gaudin qu’elle ne le croit à trop embrasse mal étreint

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  5. anonyme anonyme

    Chacun roule pour soi, mais en attendant les bus ne roulent pas. Caselli et Zeribi feraient mieux de s’occuper de faire leur boulot plutôt que de faire campagne. cette CUM aura été le cirque juqu’à la fin

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  6. kerozene kerozene

    Nous avons en France autant de collectivités locales que pour l’ensemble du reste de l’ Europe.

    Alors on a crée des agglomérations de communes en oubliant d’économiser des communes.

    Mais heureusement que tout cela existe pour donner de rémunérations a des hommes politiques qui en ont tellement besoin.

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  7. Anonyme Anonyme

    J’appelle à la destitution de tous les institutions politiques locales qui sont comme l’a démontrer la présidente de la cours régionale des comptes ,en grande partie corrompus, je appelle à un référendum local en ce sens et leur remplacement par un conseil citoyen apolitique sous le contrôle du préfet

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