À Kallisté, la mairie entame la délicate évacuation

Actualité
le 26 Jan 2018
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Au parc Kallisté, la mairie commence à tenter de vider le bâtiment H. Des officiers municipaux se rendent sur place pour convaincre les propriétaires et locataires de quitter les lieux. Certains restent à convaincre, tandis que la question de l'évacuation des squatteurs, par la force ou non, reste en suspens.

À Kallisté, la mairie entame la délicate évacuation
À Kallisté, la mairie entame la délicate évacuation

À Kallisté, la mairie entame la délicate évacuation

“Nous essayons de procéder à l’évacuation depuis hier. Dès que nous avons leur accord, on peut évacuer ces personnes”, a expliqué Arlette Fructus, adjointe au logement et à la rénovation urbaine, lors d’un nouveau point presse ce vendredi autour de la situation au Parc Kallisté. Après la préconisation par un expert mandaté par la justice de procéder à l’évacuation de bâtiment H, la question qui se pose donc aujourd’hui est celle de la mise en œuvre des occupants, locataires ou propriétaires.

Une première mission d’information a eu lieu dès jeudi après-midi dans des conditions tendues avec “des jets de mœllons” venant a priori d’occupants illicites. La mission a repris ce vendredi, et sept familles, sur les 24 qui occupent légalement l’immeuble, auraient à cette heure accepté le relogement temporaire en appartement-hôtel proposé par la Ville. “Le problème sera celui d’occupants qui ne voudraient pas partir. Mais nous préférons que cela se fasse dans un cadre serein. Je ne désespère pas qu’on trouve une solution pour les 24 ménages. On va jusqu’à prendre en charge leur déménagement”, précise Arlette Fructus.

Pour ce qui est des squatteurs, pour la majorité vraisemblablement des migrants d’origine africaine, leur prise en charge demeure encore floue. “Les occupants illicites ne sont pas de notre ressort, complète Julien Ruas, adjoint à la prévention et à la gestion des risques. Mais la Ville qui n’est pas dans son rôle, a proposé à l’État un gymnase, pour que ces personnes puissent trouver refuge, dans cette période, disons-le, hivernale”.

“La police est installée devant le bâtiment H”

Passée la phase d’évacuation des occupants “de droit”, comme les nomment la mairie, la question d’une évacuation totale, avec recours à la force publique, sera entre les mains de l’État. Selon les élus, ce vendredi “la police est installée devant le bâtiment H”“À l’instant même où on pose l’arrêté et que l’on demande le concours de la force publique, c’est le préfet qui en prend la responsabilité et qui décide de faire respecter l’arrêté de façon instantanée, différée ou pas du tout”, détaille Julien Ruas.

L’État semble en effet tenté de ne pas brusquer les choses, afin de laisser le temps aux occupants illicites de quitter les lieux par eux-mêmes, et éviter ainsi une évacuation musclée. “Pour des raisons humanitaires, je comprends que ça prenne quelques jours, mais pas des semaines”, pose l’élu, un brin tendu.

Plus tôt dans la journée de vendredi, Marie-Emmanuelle Assidon, préfète déléguée pour l’égalité des chances, a néanmoins salué l’avancée de la situation. “Il nous fallait un cadre légal pour agir. Nous l’avons désormais avec la décision de l’expert nommé par le tribunal administratif, qui conclut à l’évacuation puis l’arrêté pris par le maire de Marseille”, s’est félicitée Marie-Emmanuelle Assidon en marge des vœux au personnel de Marseille rénovation urbaine. Cette dernière espère en revanche que “la Ville n’aura pas besoin du concours de la force publique pour évacuer ces vingt familles [occupantes licites, ndlr] et permettre leur mise à l’abri”.

Pour ce qui est des occupants illégaux, la représentante de l’État a expliqué ne pas vouloir agir dans l’urgence. “Ils sont également destinataires de l’arrêté. On s’attend qu’ils quittent les lieux. Il y aura un moment de décantation. Pour connaître ces personnes, leur situation, nous avons besoin de temps”. Une période de “diagnostic social”, selon les termes administratifs, pourrait avoir lieu dans un lieu d’hébergement provisoire. Sans que l’on sache comment seront pris en charge ces personnes, une fois le diagnostic social établi.

Vendredi, dans un communiqué, le réseau hospitalité, collectif d’associations autour de l’accueil des migrants dénonce “l’approche sécuritaire d’une expulsion, sans proposer d’hébergement ni d’accompagnement”. “Nous invitons les services de l’État, la mairie et la présidente de Marseille Habitat à une rencontre intégrant les organisations partie prenante à cette question, avant toute évacuation de la Tour (sic)”, poursuit le communiqué qui estime que la plupart des squatteurs sont des demandeurs d’asile, sans autre solution d’hébergement et en situation de danger “en raison des manquements de l’État”.

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