[Au bord de l’étang] La Romaniquette, symbole du renouveau balnéaire
Il forme une tache bleue au centre de la carte du département, au cœur de la métropole naissante. Et pourtant ses habitants ne retiennent de l'ancienne mer de Berre que les usines polluantes qui ponctuent son horizon. Cet été, Marsactu fait le tour de l'étang de Berre : balades, reportages, entretiens et décryptage pour tenter de mieux connaître ce patrimoine commun. Deuxième étape avec un reportage dessiné sur la place de la Romaniquette, à Istres.
[Au bord de l’étang] La Romaniquette, symbole du renouveau balnéaire
Qui a passé une enfance un peu lointaine sur les rives de l’étang de Berre en a forcément des souvenirs peu ragoûtants. Une flopée de poissons morts, ventre en l’air, une écume jaunâtre qui frange le ressac par paquets, une eau douce un peu poisseuse. C’était là un tableau récurrent durant des décennies. L’étang était le grand oublié du double ciseau de l’industrialisation de ses rives et de son urbanisation corollaire. Quelle que soit la commune, les riverains tournaient le dos au rivage. Il formait un creux immense au milieu du département, un vide politique et un lieu de délaissement.
Les années récentes sont celles d’une reconquête, inachevée certes, mais en marche. On la doit à un pêcheur têtu, Jean-Claude Bourgault, à un curé et prudhomme de pêche, Daniel Campiani, et à une poignée d’associations qui n’ont cessé de se battre pour que la France mette fin à la pollution volontaire du milieu marin, via les eaux douces et limoneuses de la Durance, rejetées par la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas. En 2004, ils obtinrent la condamnation de la France par la cour de justice de l’Union européenne qu’ils avaient saisie. Dans la foulée, l’État et les communes riveraines s’unirent au sein d’un groupement d’intérêt public. Les premières décisions permirent de lisser les rejets d’eau douce et de mettre aux normes les rejets industriels et des stations d’épuration. Depuis moins de dix ans, les eaux de l’étang permettent la baignade. D’année en année, leur qualité progresse, supérieure même à celle du littoral marin.
La plupart des communes ont donc aménagé des plages. Peu à peu, les riverains ont repris le chemin de l’étang. Marsactu a posé serviette, pinceaux et stylos sur le sable de la Romaniquette, à Istres, le temps d’un reportage dessiné. Depuis six ans, cette plage est redevenue un lieu de baignade aménagé et populaire. Plongeons.
Si vous souhaitez visionner ce reportage dessiné en plein écran, rendez-vous sur cette page.
L’intégralité de la série
Commentaires
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super !
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Excellent article, qui une fois de plus, et dans un esprit estival de saison, nous aide à découvrir et aimer notre territoire, tel qu’il est vraiment. Bravo.
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Très bel article, j’ai adoré le lire. Les dessins sont excellent. Un petit bijou à faire découvrir. MERCI
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Un article qui nous baigne dans une espérance de voir la sauvegarde d’un des plus majestueux étangs européens, situé aux portes de la 2ème ville de France. Il faut remercier la ténacité de cette poignée d’hommes déterminés qui ont osé titiller les pouvoirs publics afin que cesse la dégradation vertigineuse de notre environnement marin. Un grand bravo Benoit Gilles pour mettre en lumière — avec son magnifique dossier— le résultat de leurs actions.
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Très beau reportage dessiné, et même animé pour l’image du “chapeau”.
On aimerait l’avoir sur papier pour pouvoir le feuilleter à loisir et observer tous les détails…
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