Des associations appellent à un rassemblement en soutien aux mineurs isolés
Plusieurs associations appellent à se mobiliser ce mercredi soir à 18h pour protester contre l’expulsion de quatre squats où sont logés de jeunes migrants. Les jeunes exilé.es, Marseille vs Darmanin, Collectif Sirakadjan, Soutien 59 St Just, Collectif 113 et Ramina entendent protester contre l’ambivalence qui existe sur leur situation.
À leur arrivée en France, beaucoup d’entre eux ne sont pas reconnus mineurs par les services départementaux de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), et sont en attente d’une décision du juge des enfants. Lors de cette période de recours, ces jeunes ne sont pas pris en charge par les pouvoirs publics et sont laissés à la rue, voir délogés comme c’est le cas pour la mobilisation du jour. Or, une partie d’entre eux finira par être reconnue mineur par la justice, conduisant de fait à une obligation de prise en charge.
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Je découvre ce bref trop tard pour participer… mais n’ai pas vu dans l’article le lieu du rassemblement
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oui, c’était aux réformés…
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Encore une fois, le sujet des mineurs isolés illustre la schizophrénie et l’inorganisation des pouvoirs publics qui ont multiplié les acteurs et donc dilué les responsabilités. On voit le résultat : des moyens mal employés, une récupération politique malsaine et surtout des gens vulnérables qui souffrent.
Tout d’abord, c’est l’Etat qui est en charge du contrôle des frontières. Car à la base, si les frontières étaient mieux contrôlées, des mineurs isolés ne seraient pas présent sur le territoire. Ils n’ont rien à y faire : parce qu’ils sont mineurs et isolés d’une part et parce que l’entrée sur le territoire des étrangers doit se faire de manière légale d’autre part (visa ou demande d’asile).
Ensuite, une fois sur le territoire, le plus souvent de manière illégale donc, l’Etat a chargé les départements d’évaluer leur situation administrative et le cas échéant de les prendre en charge. Clarifions tout de suite les choses : d’une part leur prise en charge est absolument indispensable (il est idiot et inhumain de laisser livrés à eux-mêmes des mineurs isolés étrangers), d’autre part elle doit être rigoureuse, bienveillante et surtout efficace, en ce sens qu’elle doit permettre à ces mineurs isolés de ne pas rester dans la situation de grande précarité dans laquelle ils se trouvent au moment de ladite prise en charge.
Or on lit que “beaucoup d’entre eux ne sont pas reconnus mineurs […] par l’ASE”. Mais pourquoi donc? On comprend que l’evaluation du critère de minorité n’est pas chose aisée. Comment l’ASE peut-elle améliorer ce processus d’évaluation le cas échéant? On aimerait bien entendre les associations en réponse à ces deux questions.
Ensuite, histoire de tout simplifier, vient le troisième acteur : la justice. Certains mineurs qui ne sont pas mineurs le sont donc finalement ; et auraient dû être pris en charge dès le début. Dont acte.
Sauf qu’entre temps on arrive à la situation visée par le bref article : ces mineurs dont on ne sait pas bien s’il le sont (en tout cas d’un point de vue administratif) ont commis un délit de violation de domicile, autrement appelé squat. Cela, personne n’a l’air de le remettre en question. Retour à la case départ : la gestion du squat relève de nouveau de l’Etat (via le préfet) et parfois de la justice.
Et c’est là qu’intervient le dernier acteur : les fameuses associations (qui appellent en outre à manifester). Quand on s’appelle “Marseille Vs. Darmanin”, on comprend tout de suite qu’on n’est pas du tout en train d’instrumentaliser politiquement le sujet…
Que des associations à visée humaniste pallient les carences des pouvoirs publics en aidant les mineurs isolés, cela ne devrait pas exister à la base ; mais on peut évidemment le comprendre, et même l’encourager tant les situations personnelles de ces mineurs sont parfois désespérées. En revanche, que des associations s’opposent à ce qu’il soit mis fin à la commission d’un délit, en l’occurence le squat, cela dépasse l’entendement ; en tout cas le mien.
On le répétera jamais assez : peu importe le choix politique, si l’organisation n’est pas adaptée, le résultat sera systématiquement un échec. Or la première cause d’une organisation dysfonctionnelle est le partage des responsabilités. Les organisations publiques française sont les championnes du monde en la matière et c’est entre autres pour cette raison qu’elles font autant appel à des conseils externes pour gérer les problèmes qu’elles ont elles-mêmes créés.
La gestion des mineurs isolés est un échec, un de plus. Tout le monde est d’accord sur ce point.
En la matière, les pouvoirs publics sont donc les premiers responsables de cet échec. Et ils ne sont pas vraiment aidés par ces associations.
Mais comme les responsabilités sont avant tout diluées entre Etat et Départements, personne n’est responsable. C’est pathétique.
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