Marseille en poème
Marseille en poème
Autant vous dire que la sélection opérée n’est aucunement exhaustive, bien plutôt totalement subjective, enrichie au fil des excursions permises par un emploi du temps quelque peu débordé. Mais l’essentiel n’est pas là : il est bien sûr dans le désir d’inviter à découvrir (ou redécouvrir) à votre tour ces textes, et pourquoi pas à en explorer, voire même à en proposer de nouveaux.
Car des troubadours médiévaux jusqu’au centre de poésie internationale de Marseille (cipM) ou aux scènes ouvertes de slam programmées dans la ville, la poésie à et sur Marseille ne manque pas. Certes, d’aucuns ont pu y passer sans daigner lui offrir quelques vers : que l’on pense à Hugo, qui ne semble guère avoir vu plus dans Marseille qu’« une ville antique sans monument », ou même à Arthur Rimbaud, qui, comme d’autres, ne semblait finalement passer par la ville que parce que celle-ci lui ouvrait la voie vers d’autres horizons… Qu’importe : d’autres y sont nés, y ont vécus ou y sont passés et ont cherché à mettre la ville en mots et en vers. Il y a d’abord ceux qui intitulent sobrement leur texte du nom de la ville (au moins, c’est parlant) : Jules Supervielle, par exemple, dans son premier recueil Débarcadères (1922) ; Germain Nouveau, aussi, dans Valentines (1885) ou encore Léo Ferré, cette fois en chanson :
En effet, Marseille, ville populaire, se dit aussi, d’hier à aujourd’hui, en musique, que ce soit en français ou dans la langue d’ici : le provençal. L’on ne peut alors qu’évoquer au XIXe siècle Victor Gelu, le “poète du peuple marseillais”. Dire une ville, il le montre bien, c’est aussi parler de ses habitants : le Petit-Faix, la Veuve Mégi ou le Maitre Eucher sont les sujets de ses chansons, tantôt drôles, virulentes ou touchantes, qui sont aujourd’hui source d’inspiration et de reprise pour des groupes tels que Dupain, le Chin na na Poun ou encore Massilia Sound System, avec par exemple Lo Gran Tramblamen :
Il y a un autre poète marseillais qui est aujourd’hui mis en musique : c’est Louis Brauquier. Agent des Messageries Maritime et poète des mers, il a été en partance toute sa vie. Mais Marseille, sa ville natale, n’a jamais été très loin ni de son cœur ni de ses œuvres. Son premier recueil, Au-delà de Suez en témoigne déjà. Celui-ci, dédié notamment au poète Émile Sicard aujourd’hui largement méconnu mais qui a lui aussi très joliment versifié Marseille. dans Le Vieux-Port, s’ouvre ainsi sur une évocation de la ville, Toutes les puissances du globe, qui a été reprise par l’ensemble vocal Radio Babel :
Comme d’autres reprenant les textes de leurs anciens, le groupe ne se contente pas de mettre les mots de Louis Brauquier en musique : il les hybride aussi au gré des langues et des influences, continuant de faire vivre et évoluer l’œuvre du poète à l’image de ce qu’est Marseille, ville féconde.
Et si vous souhaitez vivre votre week-end en poésie, à Marseille ou dans le département, c’est par là.
Commentaires
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Merci pour cette chronique. J’ai fait plein de belles découvertes grâce à vous.
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super, un peu beaucoup de poésie ça fait du bien !
+ quelques rimes caca marseille, pour rire : la sègue du rastègue, le racouss grassouss, la pignole et la pachole, l’estron du cabestron…
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