Marsactu est mort, vive Marsactu !
Les temps sont durs pour la presse, à Marseille comme ailleurs. Après La Marseillaise et Le Ravi, la société éditrice de Marsactu, Raj médias est désormais en situation de cessation de paiement. Dans la foulée, le PDG Pierre Boucaud nous a fait part de sa volonté de demander le redressement judiciaire avec la seule lettre économique Marséco, estimant ne pas avoir les capacités financières de maintenir Marsactu, animé aujourd’hui par quatre journalistes.
Nous sommes fiers d’avoir porté pendant 5 ans l’exigence d’un journalisme d’enquête et de décryptage qui a comptabilisé 10 millions de visites dans cette ville et au-delà. Cela montre qu’il y a un appétit dans cette ville pour une manière d’informer différente. Cet élan ne doit pas être interrompu.
Nous prenons acte de la décision de notre actionnaire majoritaire. Elle montre les limites d’un modèle économique associant la gratuité d’accès à un journalisme indépendant des pouvoirs économiques et politiques. Les deux ressources qui nous avaient permis d’exister jusqu’à présent, annonceurs et investisseurs, nous ont fait défaut ces derniers mois. Mais la réflexion sur le lancement d’une offre payante, appuyée sur une enquête de lectorat, n’a pas été concrétisée par la direction. Nos plus fidèles lecteurs auront remarqué un ralentissement du rythme de parution des articles, lié à ces difficultés mais aussi à la perte de deux postes au sein de la rédaction, transférés vers la lettre Marséco. Par ailleurs, Marsactu n’a quasiment jamais reçu de publicité de la part des collectivités, financeurs importants de nombreux médias. Cette situation souligne l’importance du soutien des lecteurs, de la construction d’un lien différent, à l’image des expériences de Scop ou du statut d’“entreprise solidaire de presse” en cours d’adoption au Parlement.
La période judiciaire qui s’ouvre comporte de nombreuses inconnues. Personne ne sait aujourd’hui si un repreneur financièrement solide est en mesure de se manifester. De notre côté, nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre les bras croisés la décision du tribunal de commerce. Pour nous, salariés, journalistes, citoyens, ce moment doit être l’occasion de réinventer les conditions d’existence d’un média libre et indépendant à l’échelon local.
Cette nécessité est d’autant plus forte dans une année qui compte deux élections dont l’issue risque de marquer un tournant dans la vie démocratique locale. Cela rappelle l’importance d’un contre-pouvoir solide sur ses principes d’indépendance éditoriale.
C’est pourquoi nous souhaitons dès aujourd’hui ouvrir une large réflexion sur la (re)création d’un média numérique. Elle passe selon nous par une large ouverture à des citoyens et premiers lecteurs, à des confrères journalistes, à des professionnels du web et des médias, mais aussi de la communication, du droit, de la gestion… Un premier rendez-vous sera fixé après l’audience au tribunal de commerce, prévue le 4 mars à 8h30. Nous vous invitons à nous écrire à l’adresse contact@marsmedias.fr pour que nous vous tenions au courant.
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