Changement de gestionnaire contesté à l’UHU de la Madrague-ville

Alors que la convention prend fin le 31 octobre prochain, l'Armée du salut s'est vue retirer la gestion de l'unité d'hébergement d'urgence (UHU) de la Madrague ville par la Ville et l'Etat, suite à un appel d'offres lancé un an plus tôt. C'est l'AMS, l'association de médiation sociale spécialisée dans la prévention de la délinquance, qui a été désignée pour reprendre le flambeau provoquant la colère et l'incompréhension des associations et de l'Armée du salut.

Lors d'une conférence de presse commune à plusieurs organisations du secteur de l'exclusion ce matin, Fathi Bouaroua, directeur régional de la Fondation Abbé Pierre a dénoncé les incohérences de ce choix : "Le premier scandale consiste à donner à une association un marché portant sur l'urgence sociale alors qu'elle n'en a pas les compétences du tout. Ensuite, on laisse supposer que les sans-domicile sont systématiquement des délinquants. On n'a pas besoin de garde-chiourme à l'UHU !" Il rappelle que l'UHU a déjà connu des soucis avec un gestionnaire, l'Agence immobilière à caractère social (AICS), prédécesseur de l'Armée du Salut. "L'AICS a fait faillite parce qu'elle n'avait déjà pas les compétences. Elle a été liquidée, poursuit Fathi Bouaroua. L'AMS aura-t-elle à son tour les reins assez solides ?"

Ce vendredi matin, la mairie et la Préfecture se sont fendues du même communiqué lapidaire, stipulant que "l’Etat et la Ville de Marseille ont conclu que la proposition de l’Armée du salut n’était pas satisfaisante et que celle de l’Association de médiation sociale répondait mieux aux besoins des hébergés". Il n'est pas certain que les associations rassemblées ce vendredi se satisfassent d'aussi peu. L'Armée du salut a d'ores et déjà annoncé qu'elle allait attaquer la décision par voie juridique.

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