À Marseille, Cuvillier ne rassure pas les syndicats de la SNCM

"Il n'y aura pas de point presse". La nouvelle tombe au terme de trois heures de réunion en préfecture, entre le ministre des Transports et l'intersyndicale de la SNCM, à son sixième jour de grève. Frédéric Cuvillier, qui devait tout d'abord s'entretenir par visio-conférence avec les syndicats (CGT marins et sédentaires, CFE-CGC, Sammm) a pourtant fini par faire le déplacement. Mais "pour n'apporter aucune réponse sérieuse", déplore Frédéric Alpozzo, secrétaire de la CGT marins. "On a senti un ministre à la peine, qui a éludé plusieurs de nos questions", abonde Maurice Perrin (CFE-CGC).

Selon le compte-rendu des syndicats, Frédéric Cuvillier a plusieurs fois renvoyé vers des arbitrages à d'autres niveaux – ministère de l'Economie voire à la présidence – et n'a pas proposé d'avancée sur le renouvellement de la flotte et l'arrivée d'un investisseur. En creux, le communiqué du ministre ne dément pas. Il se contente de souligner les "deux points positifs" notés par Maurice Perrin : la nomination d'un "négociateur", Gilles Bélier (vice-président du conseil d'orientation de l'emploi) doublée de celle de Louis Gallois comme délégué interministériel avec "la mission d'établir un plan stratégique de soutien aux compagnies de transport maritime françaises".

Mais c'est avec le premier ministre que Frédéric Alpozzo veut désormais "une rencontre très rapidement parce que sinon c'est le tribunal de commerce qui nous attend en octobre, c'est aussi ce qui ressort de cette réunion". Maurice Perrin l'a aussi entendu ainsi : le redressement judiciaire, voire la liquidation "est aujourd'hui une possibilité" envisagée par Frédéric Cuvillier. Les grévistes ont rendez-vous demain matin sur le Danielle-Casanova pour une assemblée générale sous haute tension où devrait se décider l'avenir du mouvement. Celui de la compagnie semble aujourd'hui compromis.

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