Talonnage d’un bateau : Corsica Ferries se défend… mal

C'est peu dire que les critiques des syndicats de la SNCM suite aux avaries du Mega Express V ont énervé Corsica Ferries. Dans un communiqué, le président de la compagnie maritime, Pierre Mattei, estime en effet "totalement disproportionnés par rapport aux faits" les reproches de la CGT des marins de la SNCM qui les a accusés ce lundi de "naviguer avec un navire endommagé". "L'humilité [face aux événements de mer] est un principe fondamental de notre profession et ne devrait pas être mise à mal par des considérations idéologiques liées à des difficultés économiques ou de recherche illusoire de bouc-émissaire", contre-attaque le PDG.

"Nous affirmons en conséquence que l’ensemble des procédures d’information et de gestion de cet incident a été respecté par la compagnie notamment auprès des affaires maritimes de Marseille", poursuit sur le fond le communiqué. La préfecture maritime assure pourtant de son côté avoir été mise au courant de l'incident par le journaliste du Marin. Le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) n'a été alerté qu'à propos d'un black-out survenu le 1er juin sur le même navire. Jamais il n'a été question d'un talonnage, y assure-t-on. Pas question non plus d'une "éraflure d’une cinquantaine de mètres et une brèche d’une trentaine de centimètres au niveau d’un double fond vide", résultat de ce talonnage. Or le préfet maritime a promulgué un arrêté en 2004 qui impose aux navires de prévenir la "prémar" de tout incident. Au Marin, la Corsica justifie s'être dispensée de cette formalité par "l'absence de risques de pollution".

Actualisation le 18 juin à 11h 15 : Un procès-verbal contre Corsica a été dressé par le préfet maritime pour manquement à l'obligation de signalement, a indiqué le secrétaire d'État aux transports Frédéric Cuvillier sans un communiqué. Ce PV va être transmis au procureur de la République.

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