Avec 262 licenciements annoncés, Avenir Télécom voit son futur en gris
Le 4 janvier dernier, l'entreprise de télécommunications Avenir Télécom dont le siège est basé à Marseille a été mise en redressement judiciaire. Le groupe annonce la fermeture de l'ensemble de son réseau de magasins Internity et le licenciement de 262 employés. Les salariés dénoncent des licenciements abusifs.
Avec 262 licenciements annoncés, Avenir Télécom voit son futur en gris
Au bord de l’A7, devant les bâtiments industriels d’Avenir Télécom, sur le boulevard très fréquenté de Plombières, une cinquantaine de salariés piétinent l’asphalte humide. La pluie fine qui tombe sans discontinuer ne parvient pas à refroidir la colère des manifestants venus protester contre les licenciements annoncés par la direction, quelques jours plus tôt. Sur les grilles, des banderoles illustrent leur état d’esprit en s’adressant aux dirigeants : “Beurnier, Schiano, regardez bien vos rolex, c’est l’heure de la révolte”.
Avenir Télécom n’a jamais si mal porté son nom. L’entreprise vacille. Spécialisée dans les télécommunications et en particulier dans la conception et la distribution de smartphones, d’objets connectés et d’accessoires, elle réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires à l’étranger. Le 4 janvier dernier, immédiatement après que la direction a déclaré la cessation de paiements pour sa partie France (l’entreprise est en cessation de paiements depuis le 24 novembre), le tribunal de commerce de Marseille a ouvert une procédure de redressement judiciaire assortie d’une période d’observation de six mois reconductible.
262 licenciements annoncés
Conséquence directe de cette situation, le fondateur et président du groupe Jean-Daniel Beurnier ainsi que le directeur général Robert Schiano ont alors annoncé la fermeture des 80 points de vente Internity et le licenciement de 262 personnes sur 315 au total “dont 101 dans les seules Bouches-du-Rhône réparties entre les trois magasins présents et le siège”, précise Laurent D. délégué du personnel et membre du comité d’entreprise.
Comptables, commerciaux, chefs de produits, employés chargés de l’approvisionnement, acheteurs, toutes les professions que compte le groupe marseillais sont visées. Dans un communiqué daté du 4 janvier, Jean-Daniel Beurnier se dit “profondément désolé d’être contraint de mettre en place cette procédure et de licencier des salariés”. Il ajoute que “malheureusement, aujourd’hui, non seulement le réseau Internity n’est plus rentable mais il impacte très directement le groupe et le déstabilise”.
Les difficultés ne sont pas nouvelles pour ce groupe dont le chiffre d’affaires s’élève à 168,6 millions d’euros sur l’exercice 2014-2015 contre 256 millions d’euros sur l’exercice précédent. Déjà, comme l’indique le communiqué, sur les 414 boutiques que comptait Avenir Télécom fin septembre 2014, il n’en restait plus que 223 exploitées un an plus tard. Mais la direction qui a décidé de recentrer son action sur son portefeuille de marques en propres – mobiles Yezz et Energizer, accessoires Energizer et OXO, objets connectés BeeWi, etc – estime que “ces actions mises en place pour améliorer la rentabilité de son réseau Internity en France, Avenir Télécom n’a pas réussi à compenser les pertes occasionnées”.
“Licencier à moindre coût”
Du côté des salariés qui dénoncent des licenciements abusifs, l’analyse de la situation diffère. Laurent D. accuse la direction d’avoir sciemment “profité de l’opportunité du redressement judiciaire pour licencier plus de gens à moindre coût et au frais de la collectivité. Cette procédure de licenciement accélérée est le fruit d’un accord unilatéral de la direction, sans discussion avec les membres du comité d’entreprise”.
Autre signe d’absence de dialogue pour les salariés : en fin de semaine dernière, la direction a ordonné aux magasins de renvoyer toutes les marchandises avec l’aval de l’administrateur judiciaire mais sans en informer les membres du CE. “En temps normal, seuls les produits défectueux sont rapatriés, mais là, l’administration accélère le retour des produits”, poursuit Laurent D. “Les magasins sont vides et n’ont pas été réapprovisionnés depuis mi décembre”, ajoute Smahane Mouhieddine, membre du comité d’entreprise et déléguée syndicale CFDT.
Ce lundi après-midi, le comité d’entreprise a rencontré la direction et l’administrateur judiciaire pour faire le point sur la situation économique. La réunion doit se poursuivre ce mardi matin afin d’aborder les conditions de départ. “Car, pour le moment, nous risquons de partir avec pratiquement rien”, glisse une salariée. “On trouve ces licenciements très injustes, surtout de la part du chef d’entreprise qui a été nommé entrepreneur de l’année en 2008”, enchérit Laurent D.
Ironie du sort,Jean-Michel Beurnier faisait partie des entreprises provençales de la French Tech en déplacement au salon mondial de Las Vegas, il y a quelques jours. Le PDG y présentait ses produits à Emmanuel Macron, le ministre de l’économie.
Note de la rédaction (septembre 2016) A la demande du délégué du personnel et membre du comité d’entreprise, faisant valoir son droit à l’oubli, son nom de famille a été supprimé
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Moi, mon téléphone, c’est de la BOMBE…
Avec mon forfait ORANGE illimité, je peux appeler mes amis en HONGRIE, en POLOGNE, et même une jolie MINETTE, péripatéticienne ROUMAINE entre deux âges…
Je vous dis pas les TRACES qu’ils ont laissé…Comme des empreintes de PIEDS DANS LE SABLE…
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