El Mehdino : “Les réseaux sociaux renforcent le sentiment de domination des trafiquants”
Vidéos, images, détournements, références... Les acteurs du trafic de stupéfiants marseillais s'approprient les codes de la culture populaire et font des réseaux sociaux un outil de leur communication. Pour ce cinquième épisode de notre série L'Emprise, décryptage du phénomène avec El Mehdino, qui consacre sa chaîne Youtube aux guerres sanglantes que se livrent les réseaux.
Illustration : Émilie Seto.
Sa cagoule noire mange son visage et cache en partie son acné de jeune homme tout juste sorti de l’adolescence. Sur la vidéo, Matteo F. se marre : “Sur la vie de ma mère, je suis en train de m’envoyer sur un contrat. Et je suis en train de rigoler.” Ce petit film, partagé sur une messagerie sécurisée, dure 18 secondes. Il ne lui a fallu que quelques heures pour devenir viral, juste après l’interpellation de ce Gardannais de 18 ans, suspecté d’être l’auteur de plusieurs assassinats dans la guerre que se livrent plusieurs réseaux de trafic de stupéfiants marseillais.
Promotion, vente, recrutement, intimidation. Dans l’affaire Matteo F. comme dans les multiples ramifications des conflits sanglants qui secouent Marseille ces derniers mois sur fond de nacro-banditisme, les réseaux sociaux tiennent une place centrale. Vecteur essentiel de la communication des acteurs des points de deal : qu’il s’agisse d’échanger avec le consommateur, d’embaucher des petites mains pour “djober”, ou de commenter les différentes vagues d’assassinats. Sur une autre vidéo, d’ailleurs, Matteo F. se filme avant ce qu’il assure être un passage à l’acte. À l’image : le volant d’une voiture, une arme automatique posée sur le siège passager. Et sa voix juvénile qui commente : “Ça se prépare pour le contrat.”
Boucles sécurisées
D’un côté, les réseaux de trafic de stupéfiants, de l’autre les boucles sécurisées Telegram, Signal ou Whatsapp, les réseaux sociaux Snapchat, TikTok, YouTube ou Instagram. Entre les deux, un lien devenu indispensable en quelques années. Dans tous les pans et à toutes les étapes de ce commerce illicite, l’image est cruciale. Chaque médium, que les réseaux s’approprient comme ils usent quotidiennement des références à la culture populaire – graffs, séries, manga, hip-hop, cinéma… -, va remplir une mission spécifique.
Les réseaux sociaux sont essentiels aux réseaux de trafics en ce qu’ils sont essentiels au commerce tout simplement.
Claire Duport, sociologue
“En 2020, 8 à 9 jours après le début du confinement, l’utilisation des réseaux sociaux explose. Les réseaux de trafic ont alors plus de réactivité qu’Amazon ou Carrefour, c’est de la grande distribution ! Donc ce qui la mobilise pleinement c’est le rapport entre l’offre et la demande. Les réseaux sociaux sont essentiels aux réseaux de trafics en ce qu’ils sont essentiels au commerce tout simplement”, analyse Claire Duport, sociologue spécialiste des trafics et des usages de drogues.
Face à ce poids grandissant de l’image, la coordinatrice régionale du dispositif TREND (Tendances récentes et nouvelles drogues) prolonge : “Désormais, on voit bien qu’il y a parfois un travail réfléchi avec de vraies qualités presque professionnelles, dans l’écriture, la réalisation des visuels des emballages pour les produits, les vidéos, les tags ou graffs pour indiquer un point de deal… Tout est pensé, bien réalisé, beau. C’est clairement du marketing.”
Images fortes
En parallèle, les acteurs du trafic assument également la mise en scène d’images brutales : comme des vidéos de fusillades ou les témoignages attribués à Matteo F, par exemple. “La violence est inhérente au trafic car c’est une activité criminelle. Les images violentes sont celles qui sont, souvent, les plus exposées car elles sont singulières de cette économie-là. Donc, dans l’imagerie que véhicule l’économie du deal, on retrouve notamment ces éléments-là. Et certains jeunes se reconnaissent là-dedans. Dans la manière dont ils se donnent à voir ou dans un certain goût pour exposer la violence”, commente encore la sociologue.
L’image, c’est aussi le cœur du travail d’El Mehdino. Marseillais dont on ignore l’identité (lire les coulisses) totalise néanmoins 30 000 abonnés sur Telegram. Il réalise et met en ligne des vidéos qu’il poste sur YouTube depuis plus d’un an. Ses séries de films d’une dizaine de minutes, baptisées “Légende de rue” et “Actu de rue”, documentent les différents épisodes des tentatives, assassinats et représailles qui se succèdent à Marseille ou dans ses environs. L’épisode 34 est consacré à Matteo F. Il recèle les mêmes ingrédients que les précédents : photos glanées sur les réseaux, montage bien troussé, habillage façon film d’horreur et commentaires en voix off anonymisée au vocoder. À sa manière, anonyme et bien informée, El Mehdino participe à renforcer ce lien entre images fortes, réseaux sociaux et narco-trafic.
S’il reconnaît sa part de “fascination”, l’homme se défend de toute “valorisation” de l’emprise exercée par leurs acteurs du deal. Le vidéaste a accepté de répondre à nos questions par mail. Ses films, qu’il définit comme des “documentaires réalistes”, sans toutefois nourrir la prétention d’y révéler tous les faits dans leur exactitude, contribuent à leur manière à façonner la mythologie des réseaux. El Mehdino livre à Marsactu une analyse pertinente du phénomène.
Vos vidéos totalisent des millions de vues. Et le 34e épisode, consacré à Matteo F., démarre très fort. Comment est née cette idée de petits films pour décrypter ces phénomènes ?
En fait, j’ai eu l’idée de faire des vidéos de ce genre quand en me baladant sur YouTube je suis tombé sur des chaînes réalisant des vidéos dans le même style mais sur des villes américaines, notamment Chicago. Étant donné que j’avais déjà une certaine connaissance du milieu criminel marseillais, je me suis dit que ce serait une bonne idée de faire des documentaires réalistes sur Marseille car je n’ai trouvé aucune vidéo de ce style sur internet. Dans la majorité des reportages des grandes chaînes de télé, la véritable histoire qui se cache derrière les meurtres à Marseille n’est généralement jamais racontée en profondeur. On ne connaît même pas les noms des victimes, j’ai donc voulu mettre en lumière et raconter les histoires de ces personnes trop souvent oubliées et seulement cantonnées à des statistiques sur BFM TV.
Êtes-vous originaire de Marseille?
Oui, je suis originaire de Marseille.
Comment analysez-vous la situation actuelle : la présence grandissante des réseaux de stups et leurs conséquences, très violentes, pour les jeunes qui y prennent part mais aussi les habitants?
Pour ma part, comme je l’ai déjà dit dans certaines vidéos, la situation terrible que vit la ville de Marseille en ce moment n’est qu’une suite logique de ce qu’à toujours été Marseille : une ville malheureusement en partie gangrénée par la criminalité et cela depuis de très nombreuses années. Il suffit de voir comment ont été traités certains quartiers de la ville depuis des décennies pour comprendre que ce qui se passe aujourd’hui allait forcément arriver. Combien de quartiers ont été laissés complètement à l’abandon jusqu’à en devenir des territoires perdus, totalement ravagés par le trafic ? Je peux vous citer une bonne vingtaine de cités dans ce style comme des copropriétés privées comme Corot, Kalliste, Le Mail, les Rosiers etc. Mais également des cités HLM comme Le Petit Séminaire, Bassens, La Busserine, Les Flamants, et j’en passe… Ce sont des quartiers où rien n’a été fait que ce soit socialement, économiquement, ou même au niveau des infrastructures. C’était inévitable que ces quartiers deviennent des ghettos où pullulent les trafics.
Pourquoi cette envie d’informer sur ce sujet ? Comment jugez-vous le traitement des médias de la problématique ?
C’est simple, pour moi les médias sont souvent loin de la réalité en ce qui concerne les meurtres à Marseille. Et ils ne traitent que très rarement le sujet en profondeur. C’est pour cela que j’ai décidé de faire une chaîne YouTube, gratuite, accessible à tout le monde. Afin de faire des documentaires qui essayent d’être au plus proche de la réalité des faits et surtout qui mettent en lumière des choses dont personnes n’aurait soupçonnés l’existence. Par exemple, si je n’avais pas fait de vidéo sur le clan de Marignane, cette organisation serait restée inconnue pour la majorité des personnes en France, bien qu’elle soit déjà relativement connue à Marseille et ses environs. Et pourtant c’est l’une des organisations criminelles les plus puissantes de France, responsable d’énormément de meurtres, mais absolument aucun reportage sur eux n’a été fait à la télévision.
Il y a parfois une forme de fascination pour ce qui se passe autour des réseaux, est-ce votre cas ?
Oui, c’est connu. Les gens sont fascinés par tout ce qui tourne autour du banditisme et notamment des trafiquants de drogue. Les gens ont toujours été fascinés par Pablo Escobar, El Chapo, Al Capone, etc. C’est pour ça que ma chaîne a autant de succès, et je vous mentirais si je vous disais que ce sujet ne me fascinait pas. J’aime connaître l’histoire de ces personnes, leurs motivations, les mécanismes derrière tous ces réseaux, les tenants et aboutissants, comment ils se mettent en place, pourquoi font-ils tel ou tel acte.
Évidemment, on a envie de savoir comment vous récupérez ces infos, ces images et quelles sont vos sources… Parce que vous semblez très très bien informé !
J’utilise plusieurs moyens pour récupérer des infos, tout d’abord la presse écrite qui regorge d’énormément d’informations intéressantes. Il suffit juste de bien fouiller. Ensuite je possède énormément de contacts en tous genres à Marseille qui me communiquent des infos. Certains de mes contacts sont même impliqués dans les histoires, voilà pourquoi j’arrive à avoir des infos que même la presse n’a pas. J’utilise également mes propres connaissances car en tant que Marseillais je suis moi-même au courant de certaines histoires. Et pour les images j’utilise beaucoup les réseaux sociaux où, en cherchant bien et en connaissant les bonnes personnes, on peut trouver toute sorte d’image plus ou moins intéressantes.
Vos vidéos vous demandent combien de temps de travail ? C’est un job à plein temps ? Pourriez-vous nous dire comment monétiser ce type de vidéos et combien cela peut rapporter ?
Mes vidéos me demandent un temps colossal. Cela peut me prendre d’une semaine à un ou deux mois pour les longues vidéos. Tout d’abord je dois réfléchir à un sujet. Une fois que j’ai le sujet en tête, je dois chercher toutes les infos possibles. Ensuite, je dois écrire l’histoire en respectant la chronologie des faits et en essayant de faire concorder les infos, ce qui me prend pas mal de temps. Après cela commence le montage de la vidéo, pour cela je dois récupérer les images et les vidéos en rapport avec le sujet, je dois faire la voix off avec un logiciel, puis la miniature YouTube. Comme vous le voyez cela me prend énormément de temps et comme j’ai une vie à côté je ne peux pas me permettre de sortir des vidéos toutes les semaines.
Concernant la monétisation, au départ, c’est à dire pendant à peu près 1 an, ce qui représente une bonne vingtaine de vidéos, je touchais 0 euro, car le contenu était jugé trop violent par YouTube. Ça ne me dérangeait pas car ce n’était pas le but. Mais avec le temps je me suis dit que ce serait quand même bien si j’arrivais à en tirer quelque chose histoire d’améliorer un peu la qualité des vidéos en utilisant de meilleur logiciel, donc j’ai réussi à faire en sorte de rendre les vidéos moins violentes (retirer les fusillades par exemple) afin qu’elles puissent être monétisées. Maintenant j’arrive donc à monétiser certaines vidéos, ce qui me permet de générer un peu d’argent. Mais rien d’exceptionnel.
Dans votre collecte d’infos, quelle est la place des réseaux sociaux?
Comme je l’ai dit plus haut j’utilise énormément les réseaux sociaux pour obtenir des infos. Étant donné que tout le monde utilise les réseaux aujourd’hui, même les trafiquants, ils sont donc une mine d’or. Et comme on l’a vu récemment avec l’histoire de Matteo F. ou encore de la DZ Mafia, ces derniers se filment en train de faire toute sorte d’actes plus ou moins barbares et postent le tout sur les réseaux. Cela me permet donc d’avoir des infos très rapidement.
Quel est votre regard sur le fait que les réseaux sociaux jouent un rôle actif dans les assassinats, que d’une certaine façon, ils les valident ? Ne craignez-vous pas que votre travail à sa manière valorise ces meurtres ou ces tentatives ?
C’est vrai que c’est un sujet qui me tracasse énormément et j’ai plusieurs fois hésité à arrêter YouTube à cause de ça. La présence sur les réseaux sociaux renforce le sentiment de domination des trafiquants. Et, c’est vrai, que des fois on a l’impression que je valorise certaines organisations quand j’utilise des termes comme “les plus barbares”, “ les plus sanguinaires”, etc. J’en ai conscience, mais pour ma part ce n’est en aucun cas de la valorisation, c’est juste la réalité. Quand on se filme en train de brûler un corps, ce n’est ni plus ni moins que de la barbarie. Et c’est important que j’en parle, car ces sujets ne doivent pas rester cachés sous prétexte que ça ferait de la pub à ces criminels.
Vous arrive-t-il d’avoir peur pour vous ?
Alors non. Je n’ai pas peur, parce que je pense honnêtement que tout ce que je raconte est déjà connu par beaucoup de monde dans les quartiers. J’ai plusieurs fois reçu des menaces par le passé, mais c’était surtout des personnes qui trollent, des haters, ou encore des fausses rumeurs [son décès a été annoncé à plusieurs reprises sur le web, ndlr]. Les personnes intelligentes savent pourquoi je fais ces vidéos. Et puis, je prends assez de précautions pour rester anonyme.
Est-ce que vous vous posez des limites et si oui, lesquelles (dévoilement de certaines photos ou identités, éléments non vérifiés à 100%…) ?
Oui, bien sûr, que je pose des limites. Déjà, je floute systématiquement tous les visages qui ne sont pas déjà sortis dans la presse ou sur internet. Je ne dévoile pas toutes les infos dont je dispose. Certaines sont bien trop sensibles pour les poster. Comme, par exemple, le nom du tueur dans certaines affaires non résolues. Mais dans tous les cas, il faut savoir que tout ce que je dis dans mes vidéos ne sont en réalité que des rumeurs. Je ne peux jamais être sûr à 100% étant donné que je n’étais pas personnellement présent lors de tous ces meurtres, comme je le dis dans le disclaimer. J’essaye d’être au plus proche de la réalité des faits, mais Dieu seul sait ce qui s’est réellement passé.
Vos vidéos sont très mises en scène. Elles ont une esthétique bien à elles. Elles reprennent autant les codes du cinéma de genre que ceux des clips de hip-hop… ce sont de univers dans lesquels vous vouliez vous inscrire ?
Effectivement je suis passionné de rap et de cinéma donc cela se ressent forcément dans mes vidéos. Quand je les réalise, je me mets à la place de la personne qui va regarder et je me demande ce qu’elle va ressentir. C’est pour ça que j’essaye d’être le plus immersif possible et parfois d’inclure des passages de films. Il faut que le téléspectateur soit mis direct dans le bain, comme lorsqu’il regarde un film.
Dans le même temps, les réseaux de trafic s’approprient eux-aussi les codes de la culture populaire : ils font référence à des rappeurs ou à des séries, des films, dans les graffs qui les représentent ou dans leur marketing. Comment voyez-vous cette influence mutuelle ?
La culture urbaine s’inspire des réseaux et les réseaux s’inspirent de la culture urbaine, les deux sont étroitement liés. Pour moi c’est inévitable, car ces deux mondes proviennent du même endroit, la rue, et se fréquentent quotidiennement. Et puis, associer son réseau à une imagerie de film comme Star Wars avec le réseaux de Yoda à La Paternelle permet de faire le buzz et d’attirer le consommateur. Pareil avec le fait de ramener des rappeurs faire des clips sur le point de deal, cela permet de faire de la pub et en même temps ça booste leur égo.
Est-ce qu’on peut dire que « l’esthétique des réseaux », avec ses graffs parfois drôles, mais aussi sa présence sur les réseaux sociaux avec ses références très crues à la violence, aux armes et à la mort, est devenue une expression culturelle en soi ?
Oui. Pour moi ils ont en quelque sorte créé leur propre culture : celle des réseaux. Cette culture est à ma connaissance unique en son genre, en tout cas en Europe. Il n’y a qu’à Marseille où tu peux voir Bob l’éponge comme emblème d’un réseau de drogue ! Cette esthétique mélangeant hip-hop, cinématographie et autres références culturelles est devenue une mode et s’est répandue à d’autres villes françaises. Mais tout cela est pour moi un phénomène très dangereux car cela rend le trafic de drogue “cool”. Les gens oublient que derrière tout ça énormément de gens perdent la vie, ce n’est pas un jeu.
Une envie de dire quelque chose en plus…?
Rien à ajouter.
Commentaires
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Un nouvel article très intéressant, à la fois en immersion et dans l’analyse.
Le personnage interviewé est très ambigu, je ne sais quoi en penser (de son travail de videaste documentant la violence autour des trafics). Mais c’était une bonne idée que de l’interviewer, sa reflexion est intéressante.
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En fait ,El Medhino se fait combien comme diffuseur ?.Marsacru, il faut aller au fond des choses quand l’on pose une question.
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Marsacru nous donne un très bon papier contenant un grand nombre d’informations et d’éclairages nouveaux sur les interactions entre les réseaux sociaux et les réseaux de drogue. Comment tenir rigueur à Carolie Bonnefoy de ne pas nous donner cette ultime précision très secondaire (que certainement El Mehdino aurait refusé de lui donner même questionné avec insistance)?
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Trés secondaire dites vous ? Pas du tout pour un voyeur qui se targue de sociologie et qui monnaye ses clips toxiques “in fine”. Et ne me dites pas d’aller voir sur “you tube” le côté culturel de sa production , même pas en rêve, je refuse de cautionner ce profiteur de la racaille . Faire oeuvre “culturelle” sur quasiment 30 assassinats à fin juillet, c’est bien continuons.
«La culture, dans son sens le plus large, est considérée comme l’ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l’être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances.»
(Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles. Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 26 juillet – 6 août 1982.)
De cette culture là , non merci. Elle me donne envie de gerber.
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On peut relever l’ambiguïté du travail de ce blogueur mais, finalement, pas plus que celle des grands médias qui parlent de Marseille principalement à l’occasion des règlements de compte.
On apprend beaucoup de choses intéressantes à travers cet article, notamment, pour ceux qui ne sont pas coutumiers des réseaux sociaux, la présence médiatique des dealers dans cet univers.
Une fois de plus, et comme pour les autres manifestations des trafics, on se demandera quelle est l’action réelle des pouvoirs publics pour mettre un terme à ces pratiques qui, loin de régresser, progressent de plus en plus.
Trop longtemps tolérés ( “tout autant qu’ils trafiquent ils n’attaquent pas les banques”, propos entendus de la bouche d’un gradé de la police) ces trafics minent notre société, en valorisant, comme il est dit, la culture de la violence dans certains milieux juvéniles, détournant ces gamins des études et du monde du travail, posant les chefs de gangs en modèles, favorisant de nouvelles formes de tribalisme dans l’univers de plus en plus clos des “cités “.
Il est faux de penser que ces lieux ont été abandonnés des pouvoirs publics. On y a beaucoup investi. Mais ces investissements portaient essentiellement sur le cadre de vie et le bâti (ce qui est après tout le plus facile) et insuffisamment sur l’humain: éducation, débouchés professionnels et, sans doute avant tout, lutte véritable contre les trafics qui gangrènent ces environnements et finissent par rendre presque impossibles toutes autres formes d’action. Va -t-on s’habitue à cet échec ? Les consommateurs des milieux “bien comme il faut” le souhaitent peut être ou, en tout cas, l’encouragent…
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Les consommateurs des milieux “bien comme il faut” le souhaitent peut être ou, en tout cas, l’encouragent….
Mais André, faites la sortie des collèges et lycées des quartiers dits populaires, allez au Vélodrome dans les virages et vous verrez que les gens comme il faut ne sont guère là. Ne sombrez pas dans les clichés sinon vous aurez droit au grand prix du clic clac merci Kodak.
Malheureusement cette saloperie touche tout le monde, et les gens comme il faut ,on dirait du Melanchon, n’encouragent pas ces voyous ,comme ceux qui ne le sont pas, comme il faut. Vraiment, cette terminologie est nulle.
Les seuls qui encouragent ne sont ni à Provence ou à Versailles, mais à Alger,Dubai ou Casablanca.
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Alceste, vous semblez étonnamment ignorer la banalisation de la fumette dans tous les milieux. Une commentatrice expliquait il y a peu qu’environ 60% de son entourage fume du shit.
Après tout, les collégiens et les spectateurs des virages ne sont ni des voyous ni des junkies. Le fait de toucher au moins aux drogues dites douces ne concerne pas que quelques milieux marginaux mais justement les ” gens bien comme il faut”. Ce phénomène a tendance à se généraliser et ce, depuis de longues années (moi même, il y a longtemps…). Là est bien une des sources du problème car, sans consommateurs en nombre, point de commerce florissant.
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Ce sera peut être le thème du 6ème épisode de Marsactu : l’ampleur de la consommation de substances parmi les gens “bien comme il faut” … (pardon pour l’insistance, mais vraiment on l’attend celui là !).
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La banalisation de la fumette comme vous dites, malheureusement et je ne l’ignore pas,fait de véritables ravages. Je ne vous souhaite pas d’y être confronté,vraiment Cette tentative de banalisation par certains est un véritable suicide.
Alors quand je lis que le shit n’est pas dangereux, que cela doit être régularisé par des justifications à la con et qu’il m’arrive de croiser des gamins ou gamines de 14 ans défoncés, je me dis ,nous sommes fous.
Alors les médias, pour faire de l’audience,sous des prétextes de pseudos enquêtes font les caniveaux.
Et ce El Medhido est très à l’aise dans ce milieu dommage qu’il soit relayé ici.
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Marc13016, c’est quoi votre définition de “gens comme il faut”?.Soyez précis.
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@Alceste: Précisément, je n’en ai pas, de définition. C’est bien ce que je soulève : la consommation de substance se pratique dans un grand nombre de milieux, difficile à cerner.
Pour aller au bout de ma pensée, mieux on les connaîtra, ces consommateurs, mieux on pourra les convaincre de discipliner leur consommation, et mieux on pourra assécher ces zones de trafics.
Probablement aussi efficace comme approche que de pilonner les points de deal : les petits jeunes qui y “travaillent” s’enorgueillissent de subir lesdits bombardements. ça les renforce dans un identité délirante. La preuve, maintenant, ils la “chantent” sur internet, au travers “d’artistes” comme El Mehdino.
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Marc, nous sommes entièrement d’accord!
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Toujours aussi passionnantes ces études sur “l’emprise”. Là, il s’agirait d’un essai sur l’emprise de la fascination. Entretenue par une créativité artistique, un affirmation culturelle, un petit chauvinisme localo-local et … une certaine dose (excusez le jeu de mot) de mythomanie, pour être franc.
Sauf que ça tourne un peu trop dans le glauque, à mon goût. Et que ça se la pète un peu trop sur ses “contacts”, ses “secrets” et ses liens privilégiés avec des “personnes importantes”.
Le discours de mon grand cousin quand j’avais 12 ans et qu’il en avait 16, et qu’il voulait m’impressionner. En parlant de discours, ce Monsieur écrit très bien. Serait il par hasard issu d’une autre culture que la rue !?
Félicitations à lui pour sa production vidéo, en tous cas, il y a sûrement une “patte”. On aurait envie de lui suggérer de creuser les tréfonds de sa créativité pour y puiser des inspirations moins stéréotypées. Il me rappelle, dans un autre domaine, l’arrivée de Bernard Lavilliers dans le Show Biz. Avec son air de pas y toucher, notre Bernard s’est créé une célébrité, en entretenant une fascination pour son ancien monde de semi-truands et de demi-zone. Il avait aussi au fond de lui même une vraie inspiration, qui l’a emmené bien plus loin que sa case prison. Là ou El Mehdino pourrait aller s’il se débarrasse de l’emprise qu’exerce sur lui ses mythes de jeunesse !
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Bien dit,bien écrit. Vous dites que vous décelez un potentiel dans cette personne, me refusant à visionner et donc à cautionner cette apologie de la racaille,je vous fais donc confiance.
Mais que fait t’il de son talent en choisissant son chemin, tant pis.
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