Un chercheur de l’IHU condamné pour harcèlement et agression sexuelle

Il a accueilli le jugement, droit devant le tribunal, à peine appuyé sur la béquille qui ne le quitte pas. Ancien chercheur au sein d’un laboratoire de l’institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée, Éric Ghigo a été condamné ce lundi à 18 mois de prison dont un an assorti de sursis probatoire avec obligation de soins, de travail et de formation. Les six mois restants devront être effectués sous bracelet électronique, le président Pierre Jeanjean laissant le juge d’application des peines décider des modalités d’aménagement notamment liées au cancer dont souffre Éric Ghigo. Il devra également être inscrit sur le fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Le tribunal a déclaré l’ancien chercheur coupable de harcèlement et agression sexuelle sur A. et B., deux ingénieures de recherche, la première étant stagiaire sous son autorité. Dans un prononcé détaillé et pédagogique, le président Jeanjean a expliqué en quoi le directeur de recherche avait autorité sur elle, incluant ainsi une circonstance aggravante à la condamnation. Pour B., le tribunal balaie tout motif de “vengeance” lié à la réussite d’Éric Ghigo qui animerait l’ingénieure. Éloigné de ses victimes, il avait été intégré au bureau des chercheurs seniors à côté du bureau de Didier Raoult.

Pour A., le tribunal retient les chefs de harcèlement sexuel et agression sexuelle, écartant le harcèlement moral, relevant d’une période hors prévention. La peine est assortie du versement de dommages et intérêts de 7000 et 4000 euros aux deux plaignantes et d’un euro à Aix Marseille université. Le chercheur a dix jours pour faire appel.