La vente de La Provence à la CMA-CGM avance à marche forcée
Après un conseil d'administration tendu, le PDG du groupe de presse a refusé de prendre en compte le veto des représentants de Xavier Niel, actionnaire minoritaire et autre candidat au rachat.
Le siège de La Provence, rue Salengro à Marseille. (Photo : LC)
C’est une histoire qui n’en finit plus. L’armateur CMA-CGM vivait une étape-clé dans sa volonté de reprise du groupe La Provence ce lundi 9 mai. Le conseil d’administration (CA) de l’entreprise de presse était invité à agréer l’arrivée de la firme dirigée par Rodolphe Saadé comme actionnaire majoritaire du journal.
Cette cession porte sur 89 % des parts du journal, celles précédemment propriété de Bernard Tapie, décédé le 3 octobre 2021. La procédure est la conséquence de la liquidation des actifs de l’homme d’affaires. En présentant une offre plus élevée – 81 millions d’euros contre 20 millions pour l’offre portée par Xavier Niel – la CMA-CGM a été retenue par le tribunal de commerce de Bobigny.
Parmi les cinq administrateurs, les deux représentants des intérêts de Xavier Niel, actionnaire minoritaire et donc lui aussi candidat à la reprise, s’y sont opposés. En l’absence du fils de Bernard Tapie, Stéphane, excusé pour raisons de santé, les deux autres administrateurs, représentant le groupe de l’homme d’affaires, ont validé l’arrivée du spécialiste de transport de marchandises.
Le vote des représentants de Niel rejeté
En théorie, chaque administrateur dispose à lui seul d’un droit de veto pour l’entrée de tout nouvel actionnaire. Mais ce lundi, au siège du journal, avenue Roger-Salengro, à l’issue de ce vote partagé, le président-directeur général du journal en a décidé autrement. Pour Jean-Christophe Serfati, la CMA-CGM est agréée. Il estime en effet que le vote des administrateurs du clan Niel est sans valeur. De longue date, les liquidateurs des actifs de Bernard Tapie ont en effet cherché à faire tomber ce droit de veto. Ils ont déclenché une action en justice afin de suspendre les droits des représentants de Xavier Niel qu’ils présentent comme en “conflit d’intérêts”. Une interprétation validée par la cour d’appel sur le fond mais pas dans le timing : au moment où celle-ci était saisie, ceux-ci n’avaient pas encore fait usage de leur droit de veto.
Par sa décision radicale, Jean-Christophe Serfati va donner la possibilité au liquidateur du groupe Bernard-Tapie d’enclencher le processus de vente à la CMA-CGM proprement dit. Il s’agirait alors de retourner devant le juge-commissaire du tribunal de Bobigny pour qu’il valide la transaction.
Une situation que ne devrait pas laisser filer Xavier Niel. Décidé depuis le départ à récupérer la totalité du capital, le magnat des télécoms devrait illico enclencher de nouvelles procédures judiciaires et donc notamment contester la manière dont s’est tenue ce CA. De nouveaux développements qui promettent des semaines de flou pour les 850 salariés du groupe.
Commentaires
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Mais pourquoi donc autant d’acharnement d’un côté comme de l’autre pour un petit journal de province ? Deux grands groupes qui n’ont pas besoin de cela pour vivre, cela m’intrigue.
Une pensée pour les salariés qui restent.
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Peut-être comme au haut moyen âge, pour la conquête d’un fief. » Le fief, appelé également tenure noble ou terre de noble tenure (car, contrairement à une simple tenure, elle exigeait un hommage au suzerain), désigne, durant les époques médiévale et moderne, un bien ou un revenu immobilier, le bénéfice, la terre, confié à l’origine en rétribution d’un service.«
Donc… pour la rétribution d’un service.
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