“Journal d’un électeur” à Marseille : chronique d’une ville qui bascule

“Journal d’un électeur” à Marseille : chronique d’une ville qui bascule

Il a débarqué avec sa caméra, sa doudoune rouge, son air amusé et ses questions faussement naïves. Dans la rédaction de Marsactu où il filmait les conférences de rédactions, dans les quartiers généraux des candidats aux municipales de 2020 où il captait les discussions stratégiques, auprès des journalistes, ses micros suscitaient la méfiance. Pour qui travaillait ce Gaspard Hirschi que tout le monde allait bientôt n’appeler que par son prénom ? Donnait-il les infos, les intentions des uns aux autres ? La campagne est par essence propice à toutes les paranoïas mais il a fini par se faire accepter, suivant Stéphane Ravier comme Benoît Payan, les coulisses comme les rendez-vous les plus officiels. Gaspard, ce copain un peu collant mais sympa.

Il a longuement mûri son regard sur les centaines d’heures de rushes qu’il avait pu capter et c’est au cœur d’une autre campagne, la présidentielle, qu’il a décidé de distiller par de courtes vidéos sur Youtube son regard sur une campagne politique telle qu’elle se construit. Les premiers épisodes nous plongent dans la fin de règne de Jean-Claude Gaudin avec ses débats en forme de solde de tout compte. En parallèle, il se concentre, dans la foulée de l’effondrement de trois immeubles rue d’Aubagne le 5 novembre 2018, sur les collectifs citoyens qui tentent de construire des discours alternatifs. “Un vieux monde s’éteignait et un nouveau s’ouvrait de manière incertaine avec, en toile de fond, les effondrements qui ont suscité des émotions très fortes. Je voulais voir comment la démocratie encaissait cela”, explique-t-il.

La volonté affichée par Gaspard est de construire un propos qui dépasse les murs de la ville. À Marseille, pense-t-il, s’incarne “une crise de la démocratie représentative”. Il refuse de “folkloriser Marseille” et vante plutôt une ville en pointe dans la crise démocratique du moment : “une abstention plus forte qu’ailleurs, des inégalités massives, une puissance publique absente”.

Cinq épisodes sont déjà en ligne avec leurs bonus. On y voit la presse choisir ses angles, le politique glisser les petites phrases qui feront mouche, le candidat relâcher la pression après un moment en représentation et les militants écopant à la petite cuillère les problèmes de cette ville. Marsactu vous propose de découvrir ci-dessous, les premiers chapitres de ce travail documentaire. Les autres seront disponibles à raison de deux épisodes par semaine à cette adresse.

PS : Et si vous voulez voir un petit bout de conférence de rédaction à Marsactu, il y a ce bonus “Payan avant Payan” :