Porté par le plan écoles, Benoît Payan veut poser d’autres “premières pierres”
2022 marquera le début du plan écoles avec la mise en chantier de 17 établissements. Mais le maire de Marseille, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse ce vendredi, entend avancer sur d'autres sujets avec le président Macron, à commencer par le logement.
Benoît Payan en conférence de presse le 7 janvier 2022. (Photo : JML)
Il l’admet lui-même, “les Marseillaises et les Marseillais voudraient que cela aille plus vite et ils ont raison”. On pense en premier lieu à la culture, où les équipements restent encore sujets aux fermetures intempestives, aux piscines, où l’ambition est désormais limitée à la remise à flots de l’existant, ou aux recrutements dans les écoles. Mais Benoît Payan entame sa deuxième année à la tête de la Ville de Marseille avec à présent un premier bilan, qu’il porte en étendard. “La semaine prochaine”, il déposera les statuts de la société par le biais de laquelle Ville et État rénoveront 174 écoles, dont 17 connaîtront les premiers coups de pelle en 2022.
C’est sur cet élan, avec ces “premières pierres” que le maire socialiste s’est présenté ce vendredi 7 janvier, pour une conférence qui ressemblait – à l’absence de petits fours près – aux classiques cérémonies de vœux à la presse. Il veut convaincre qu’il est bien en train de construire “un nouveau chemin” : “Nous avons montré qu’avec de la volonté politique, nous pouvions changer notre ville”.
Objectif : une nouvelle “contractualisation” avec le président
La mairie de Marseille reste pourtant tenue par une situation financière exsangue, que l’augmentation à venir de la taxe sur les résidences secondaires ne suffira pas à redorer. Après un premier exercice marqué par une ambition mesurée, le second budget de la mandature sera scruté avec attention, d’ici au mois d’avril. Pour ses nouveaux projets, c’est bien encore sur l’État que compte la municipalité. Et qu’importe si Emmanuel Macron apparaît de plus en plus comme un candidat à sa réélection. Benoît Payan, qui se contente pour l’heure d’appeler à l’union des candidats de gauche pour l’élection suprême, reste sur sa ligne : “Je veux me saisir de la venue du président de la République pour à nouveau porter une contractualisation et faire ce rattrapage dont Marseille a besoin.”
Il s’agira lors de la prochaine visite annoncée pour février de parler logement et rénovation urbaine. Officiellement, l’élu maintient le suspense. Tout juste dit-il qu’il n’a “pas l’habitude de parler de [ses] souhaits”. Mais il pourrait bien s’agir de l’officialisation d’un projet dans les cartons. Ainsi, la réhabilitation attendue d’une partie du centre-ville dégradé repose sur la perspective de décrocher un financement important de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), qui doit justement être validé au printemps.
Le logement et les pouvoirs “exorbitants”
Là encore, c’est une société publique associant la Ville, l’État, mais aussi la métropole qui est à la manœuvre. Dans le détail, il s’agit de retaper quatre “îlots prioritaires” (“Ventre” et “Delacroix” à Noailles, “Clovis-Hugues” et “Hoche-Versailles” dans le 3e arrondissement). Au total, 1829 logements, dans des quartiers concentrant un fort taux de bâti dégradé, dont la rue d’Aubagne, meurtrie en 2018 et où les périls s’alignent encore, comme ailleurs dans Marseille. Il s’agirait d’une avancée sur un dossier qui selon Benoît Payan s’inscrit “sur 30 ans” et représente un investissement de “plusieurs dizaines de milliards d’euros” et pour lequel il aurait besoin de pouvoirs “exorbitants” pour intervenir sur les copropriétés.
Quoiqu’il en soit, cette étape aurait l’avantage de ne pas nécessiter de validation parlementaire alors que l’Assemblée nationale doit voir sa dernière session de la législature s’achever le 27 février 2022. Le chantier est qui plus est un des rares où la Ville réussit à s’entendre avec la métropole présidée par Martine Vassal. La rivalité entre les deux institutions pourrait ainsi connaître une accalmie alors que la Ville n’a, dans l’ensemble, pas obtenu satisfaction sur la nouvelle répartition des compétences votée par l’Assemblée nationale. Sur ce point, les derniers espoirs de l’édile se portent vers la commission mixte paritaire regroupant sénateurs et députés qui doit écrire fin janvier la version définitive de la nouvelle loi de décentralisation dite “3DS”. Un chantier crucial pour le maire, parmi tant d’autres.
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